Je n'ai pas l'intention de faire de ma vie un mélodrame.
Je vais me relever.
Voir les choses du bon côté, toujours.
Rire de la vie pour ne pas avoir le temps d'en pleurer, comme Elle disait.
Puisqu'il y a toujours des belles choses, même dans le malheur.

J'ai revu toute ma famille picarde.
Les grands-oncles, les tantes à machin, les amis à trucs, des gens que j'ai apperçu il y a longtemps et qui m'ont laissé de bons souvenirs dans la tête.
Leur accent picard me rappellent des bouts de mon enfance.
Pédro, Lulu, ch'jardin, ch'plaque, al' chasse.
Mes repères.

Journée éprouvante. Journée larmes. Journée désespoir.

Je me dis que je n'aurais pas du regarder le corps, car désormais il me hante, m'empèche de fermer les yeux paisiblement. J'aurais aussi aimé ne pas venir, ne rien voir et m'enfermer dans les souvenirs passés. Mais non, il ne fallait pas, et puis j'aurais tout fait pour lui, et j'ai honoré son corps jusqu'à la dernière minute, et j'ai versé des larmes jusqu'à ce qu'il soit très profond dans la terre. Dure journée, ma grand-mère que j'aurais voulu serrer dans mes bras, la façon dont elle continuait de lui parler, quand elle lui disait "réveille-toi papy ! Oh ça serait tellement bien qu'il ouvre les yeux là maintenant, roh c'est moche la mort", ses yeux étaient très rouges, ma gorge me faisait mal, on est pas très démonstratif dans la famille, moi peut-être plus que les autres, j'ai caché mes larmes sous mes cheveux, j'étais silence, j'étais douleur.

Et puis j'ai rejoins Paris, en voiture avec mon père, lui qui n'a pas pleuré, à croire que la vie l'a trop desseché, lui qui était nerveux, triste à sa manière.

J'ai retrouvé les amis, le réconfort, les habitudes, ce qui rassure, mes repères.
La bière.
Car on sait bien que j'éponge super bien l'alcool, voui voui.
Discussion mélancolique autour d'une petite table.
Car on a tous nos souffrances et nos larmes.

Et ça me donne envie de sourire, de rire, de danser, de bouger, de repousser le sommeil, d'avancer, de ne jamais remettre à demain.
La vie est si courte, comme les papillons.
J'avance le coeur moitié vide, sans stresse, sans étoiles, calmement, puisque la journée à été dure.

En bas de chez Reno j'entends les miaulements d'un chaton, je regarde, il est coincé dans le store dans magasin, alors je me rapproche, je me mets sur la pointe des pieds pour froller ses pattes, il hésite, il sent mes doigts le toucher qui lui disent qu'il peut se laisser glisser sans crainte, que je vais pas le laisser tomber, alors il hésite encore un peu et se laisse tomber doucement, jusqu'à ce qu'il soit dans mes bras, sans bouger, il est doux, je le caresse héroïquement, et puis Reno arrive à ce moment là, me demande qu'est-ce que je fous, "bah tu vois pas que je suis en train de sauver un chaton en detresse ?", il rit, et puis je le connais, il ne met pas 2 secondes avant de fondre devant le chaton, s'inquiètant, "mais c'est un bébé, il va jamais survivre, on peut pas le laisser là, il va mourir, qu'est-ce qu'on va faaaaaaaaaaaire !!", je ris, Dylan me dit de le poser par terre et qu'il se demmerde, alors le chaton s'enfuit très vite le long des rues, et Reno fait la moue pendant 5 minutes, s'inquiètant, s'imaginant déjà qu'il aurait du le garder chez lui en attendant, les yeux pleins de regrets.

Je ris.

Les 2 bières m'ont fait tourner la tête, on discute de n'importe quoi, pipi caca et souvenirs du collège, fou-rire, je ne vois pas les heures défilés, mes yeux sont abimés, ma jupe noire est jolie, ma grand-mère était tellement fière de me voir si joliement habillée, elle disait que tout le monde m'avait trouvé belle, et tu vois, c'est exactement ça que je voulais, lui faire plaisir, la remplir de fièrté, à défaut de lui dire combien je l'aime, et puis j'ai chassé les pensées de l'enterrement, mes yeux étaient trop fatigués pour continuer la route, et j'ai skouaté le lit de Reno, ça l'a fait râler, mais ça m'a pas empecher de dormir comme un gros sac dans son lit 2 places.

Mon réveil à sonné à 8h, un peu tôt pour un samedi matin ma foi, je me suis levée pour prendre le métro, et rejoindre le covoitureur qui m'emmenera à Lille.

C'est la 3ème fois que je fais du covoiturage.

La première fois c'était avec un jeun's de 20 ans, hyper bavard, limite agaçant, le genre de mec playboy et intello à la fois, très sûr de lui et qui parle seulement pour meubler les silences.
A côté de moi il y avait un prof habillé de toute les couleurs avec un chouette chapeau, j'aurais bien aimé lui parler plus longtemps mais y'avait le jeun's qui skouatait tous les temps de paroles.

La deuxième fois c'était après nouvel an.
Ce nouvel an que j'ai passé à genoux devant la cuvette des chiottes, car évidement il fallait que j'ai une gastro au lieu de faire la fête toute la nuit, à me tordre de douleur sur le carrelage froid, pendant que les gens de la rue criaient des "bonne année" alcoolisés, alors que je priais pour que les vomissements cesse enfin et me laisse dormir en paix. Au matin j'ai pris le métro, l'estomac vide de 2 jours, la tête qui tourne, alors quand je suis arrivée en disant "je suis malade, alors j'espère que je vais pas vomir sur la route", le couple m'a foutu la paix jusqu'à ce qu'on arrive à Lille. J'ai comaté.

La troisième fois c'était génialissime. Nous n'étions que 2, j'étais intimidée, je n'osais pas trop parler mais il me posait des questions, et j'ai su qu'il était bibliothèquaire, et qu'il avait aussi une licence de philo. On a parlé pendant les 2h30 de trajet, presque sans silence, de toutes ces choses qui me passionnent, et je suis ressortie de la voiture avec un sourire indécollable des lèvres, le cerveau en ébullition, et lui m'a dit que "ça fait vraiment plaisir de faire du covoiturage avec des gens comme toi", alors je sautillais de joie, de rêves, d'espoir, d'envie de culture et de passion jusqu'au bout, qu'importe le reste, la vie est si courte, alors.

Je fais les soldes activement.
A ma grande surprise je suis en train de devenir une droguée du shopping.
Surtout quand c'est pas cher, voui.

Aujourd'hui il pleut et je devrais réviser.
Réviser les 4 semaines de cours qu'on a eu.
2 mois de grèves.
C'est affolant comme le gouvernement ferme ses oreilles aux grevistes.
On est le 15 et le livre de Cédric est sorti.
Je l'admire pour ce qu'il a produit, pour son engagement, pour ce qu'il fait depuis 3 ans, à toujours prendre des photos, à être partout pour dénoncer, à vivre avec ceux qui souffrent de misère.
G dit que je devrais aller voir Into the wild au ciné, il a dit que ça me plairait.

J'écris sans but et ça me perturbe.
Le philophe me disait que c'était probablement futil ce blog (ouai forcément c'est tout moi de raconter ma vie à des inconnus), et qu'il fallait que je crée quelquechose de sérieux.
Il m'a mis au défi d'écrire un livre, avec un début, un dénoument et une fin.
Une histoire.
Une vraie création.

Mais Tu parles, j'en suis pas capable.
J'ai encore trop de choses à apprendre des autres pour prétendre vouloir apprendre quelquechose aux autres.
C'est trop flou, je ne sais pas ce que je veux vraiment.

Alors aujourd'hui je vais me contenter d'écrire pour écrire.
Et tant pis si ça peut paraitre immature, futil ou ininterressant.
J'écrirais juste pour écrire.
Parce que ça me fait du bien.

(Et je vais surtout essayer d'écrire plus régulièrement parce que bon, la feignantise c'est bon pour les oppossums)
(Et je suis pas un oppossum !)
(Faut vraiment que je me remette dans l'bain moi ...)