Mes animaux ne me rendent pas la vie facile.
J'aurais mieux fait d'acheter autre chose.
J'sais pas.
Une peluche. Ou un vibro.

Je suis rentrée et j'ai vu que Lundi avait réussi à sortir de sa cage.
Je passe mes doigts le long des fils de mon ordinateur.
Tout à l'air de bien aller.

Au bout d'un petit moment, les yeux dans le vide, je vois que j'ai deux chargeurs de téléphone.
Un bout ici, et l'autre là bas.
Coupé en deux.

Bilan : je n'ai plus de frigo ET je n'ai plus de téléphone portable.
Ahaha.

Et dire que ça ne m'énerve même plus.
Je m'en fiche. Je le réparerai. Ca me fera les doigts tiens.

Je suis dans mes pensées. On me dit "Réveille-toi". On me dit que je suis 3 de tens' , complètement à l'ouest, que j'ai l'air ailleurs. Merde, je réfléchis trop je crois. Alors Milie me paye une bière et se roule un joint pour qu'on le fume ensemble. On est dans un skouate, par terre il y a des pavés, tout autour il a des arbres et des moustiques. On est devant une usine désaffectée, il fait nuit maintenant, j'ai les fesses par terre et je souris.

On vient de voir un film glauque à l'intérieur d'un tunnel. Dans le noir je n'arrive pas à voir le bout du tunnel et ça me fait peur. Il y a des gens sympa à qui Milie fait la conversation, il y a un blond complètement bourré à côté de moi qui marche à 4 pattes avant de bondir sur le siège tout moue. Il y a eu la strip-teaseuse blonde et le reportage sur la musique punk aussi.

La bière me monte à la tête, j'ai un peu honte parce qu'il m'en faut peu. Je pars à minuit. Je ris en marchant, je cours, je délire, je respire la nuit, je suis minuscule. Le film glauque était tellement glauque que j'ai pu envie de déprimer. J'appelle Th pour le prévenir, et puis je monte dans le nouveau bus, le 64, celui qui va à Place d'Italie. Je ris bêtement en ignorant les inconnus, je fonce dans le métro, je fonce jusqu'au bar, et je les vois.

J'arrive en fanfare alors forcément ça fait sourire.
On se moque de moi, on m'offre des rires.
Il n'y a que des gens que j'aime.
Il y a Reno et Ninette, elle se met sur ses genoux pour me faire de la place à côté de mon amoureux, et puis en face il y a Jc, et Matthieu l'blasé, avec une amie à lui, pas très bavarde mais qui me sourit.
Th embrasse ma nuque pendant que je fous des baffes à Jc.
On va dehors pour se battre.
C'est l'heure.
Il me suit et j'ai un peu peur, l'adrénaline, et puis c'est lui.
Etrange.
C'est depuis cette discussion sur MSN, depuis qu'il m'a pris pour confidente, depuis qu'il m'a livré ses souffrances, si belles.

Ca avait mal commencé au début, lui et moi.
Th me parlait toujours de lui, "je vais chez Jc", "il faut que j'appelle Jc", "attends je suis chez Jc", ça m'énervait de toujours passer après lui.
Et puis Reno me faisait croire qu'ils se passaient des trucs sexuouëls entre mon mec et Jc.
Naïve, je l'ai cru. 
L'autre jour, il m'a dit "tu te souviens, à la fête de Poopook, quand t'étais arrivée dans la salle de bain en me disant "d'façon toi t'es con et toutes mes copines te trouvent moche" tu te souviens ?"
J'ai rougis jusqu'aux oreilles, j'me souvenais pu, j'avais trop bu, et puis j'ai eu honte.
C'est souvent comme ça, j'ai du mal avec les débuts de relations, faut toujours que ça commence par des insultes.
Mais très vite je l'ai apprécié, j'aime bien les mecs qui ont les yeux dans le vide.
J'ai un faible je crois.
Mais c'est pas important.

Je lui fous des droites et des gauches.
Je mets toute ma force, il me pousse en arrière et je m'envole, mais je lutte et je reviens.
Il ne me frappe pas, il me pousse seulement.
Ca le fait rire.
Moi ça me défoule.
J'ai l'impression qu'il ne sent rien.
Les gens nous regardent bizarrement.
Je finis de m'épuiser et on retourne dans le bar.

Th décide d'être communiste avec moi.
On partage une pinte à 2.
Jc aussi voudrait bien être communiste avec nous.
Mais je ne suis pas d'accord.
Emmerdeuse.

Matthieu : Tu sais, avant que t'arrives on parlait de choses vachement sérieuses, et depuis que t'es là, c'est le bordel !
Moi : Mais non trop pas !!
Matthieu (à sa copine) : je te présente Madame-je-parle-de-cul-tout-le-temps.
Moi : ...

Je lui reproche de m'avoir dit qu'il était communiste et de ne pas me faire boire dans sa bière.
Il me dit qu'il est seulement de FAMILLE communiste.
Je suis profondément déçue.

Je lui pardonne lorsqu'il nous fait une superbe imitation du chimpanzé.

Je cris le prénom de Jc chaque fois que je n'ai plus rien à dire.
Souvent donc.
Il tourne ses yeux blasés vers moi, et je lui fais une grimace.
Il cache son sourire.

Ninette me dit "parait que t'as dit que j'étais un boudin sur patte quand j'étais enceinte".
Reno, espèce de sale balance.
C'est pas drôle ce couple, ils vont se balancer tous les secrets que je leur ai dit.
Et puis, ça ne m'étonnerait pas qu'elle lui dise combien j'étais amoureuse de lui avant.
Mais je m'en ficherais pas mal.
C'est pas important.

Maintenant c'est la fermeture du bar.
Je me sens louuuuuuuuuuuurde, mes pieds glissent sur le rebord des marches du métro, je m'aggripe à Th, on s'amuse à se moquer de Jc, je gribouille un coeur sur une pub avec mon crayon à papier, je le montre à Th, il me fait un bisou, on rentre à la maison, j'ai mal partout, et plus vite que jamais je fonce dans une nuit pleine de rêves agités.

Vendredi soir je ne suis pas sortie.
Je lisais la bible.
Si si.
J'suis sérieuse comme fille.
Et puis j'écoutais les Wriggles sans me lasser.
Ambiance glauque donc.

Th est arrivé chez moi tout bourré.
Il m'a couverte de bisous.
Il me disait "pourquoi tu ne parles pas ? C'est le vent qui t'a piqué ta langue ?"
Il était beau.

Je réfléchis trop tu sais.
Je vois des injustices partout.
Il faut que je ferme les yeux.
J'ai besoin d'évasion. J'ai besoin de planer.
La politique c'est pas pour les filles.

Et puis y serait peut-être l'heure de réviser un peu ce bac.
On m'a dit que c'était bientôt.

(J'ai super honte mais j'aime bien cette chanson
J'adore sa voix
Pleureuse
Vous êtes bien sûr autorisé à me lapider
J'aime pas le RNB)




Vitaa - A fleur de toi