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Je suis allée au lycée, avec cette impression bizarre d'être une dangereuse criminelle recherchée par toute la police.
J'avais vraiment pas envie de croiser un prof, ou un élève.
Ils vont encore me dire "Tiens ! Bah qu'est-ce que tu fous là !"
Et j'ai vraiment pas envie de ça, j'ai pas le temps.
J'avance le plus vite possible dans le couloir jaune, je monte les 4 étages, et, en sueur, j'arrive dans le bureau de ma CPE.
Ma chère CPE.
Elle me jette un coup d'oeil avant de continuer ce qu'elle faisait.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- J'aimerais bien avoir un certificat de scolarité pour ma bourse.
Elle esquive un sourire sans prononcer de réponse.
Silence.
Au bout d'un moment, elle lance un :
- Tu sais, juste pour info, ton certificat, je pourrais te le refuser. C'est pour les gens qui vont REGULIEREMENT en classe, tu vois ?
Je fais l'air désolée en essayant de m'éventer le moins possible.
Je m'écrase en souriant discrètement.
Elle imprime mon papier, me donne ma convocation pour le bac, et me fait un sourire quand je la remercie.
Elle n'a même pas essayé de me faire aller en cours.
Je cours dans les escaliers, croisant le chéri de Milie, il me fait un énorme sourire en criant mon prénom, et je cours poster mon dossier de bourse.
Je suis allée le rejoindre à Bercy, là où il travaille.
Mon amoureux.
Ca va, il travaille pas trop dur, c'est qu'un stage.
Mais c'est déjà mieux que moi qui fous rien.
J'me sens ailleurs, dans les airs, je flotte au dessus du reste.
Brusquement j'ai envie d'écrire, je prends un crayon à papier et je note ça.
Je marchais le long du quai
La tête me tournait
J'étais très proche du bord, en équilibre
Je me suis sentie tomber, sans équilibre
Je me suis éloignée du bord pour mieux regarder la scène
J'étais par terre, j'ai mis du temps à reprendre mes esprits, l'afficheur me disait "il vous reste une minute", je me suis levée, brusquement, j'ai essayé de remonter, les gens ne me regardaient pas, ils ne regardent jamais, mes bras me faisaient mal, ma tête avait cogné, sans force, j'ai paniqué, et puis j'ai entendu la terre vibrer, j'ai vu le train foncer sur moi, si vite.
Je me rends compte que j'écris des choses plutôt glauque.
Je me sens en dehors, en dehors de moi-même.
On fait une longue balade le long de la Seine, il me fait rire, son bras autour de ma taille, ou sa main dans la mienne, j'amuse mes ongles sur sa peau, il y a les canards, il y a le bateau avec une piscine à l'intérieur, étrange, le vent s'amuse avec ma gavroche, elle tombe, je tiens bon, j'ai des odeurs de pizza dans les narines, et de la politique pleins la tête, on parle de ce monde étrange dans lequel on vit, je lui parle du film We feed the world, il me traite de petite révolutionnaire, je l'embrasse, il m'emmène chez lui, les pieds en feu, on boit de la bière en fumant des joins, les Wriggles chantonnent Papillons, je dessine une souris sur son torse, et puis.
Réveil à midi, j'ai trop dormi.
Il est parti.
Sa maison est calme.
J'avance le long du couloir, il y a Félix sur le lit des parents, je m'allonge à côté de lui en le caressant, il plante ses griffes dans ma peau en ronronnant, près de la porte d'entrée il y a un mot pour moi avec une clef, je la tripote un peu avant de la mettre dans la serrure, et puis je pars.
Je rejoins (encore) mon amoureux (c'est l'amour fou) à son taf.
Evidement, il m'oriente mal.
Evidement, je confonds la gauche et la droite.
Evidement on met 20 minutes à se retrouver.
On va manger dans un centre commercial.
Dans les toilettes je me retrouve avec une bible entre les mains, en face de moi il y a une femme souriante jusqu'aux oreilles qui me promet que Dieu a complètement changé sa vie.
Dans ses mains elle tient un énorme rouleau de PQ.
Mon amoureux, sortant des toilettes, me demande comment j'ai fait pour que ce genre de chose m'arriva.
Je sais pas moi.
On manque de se faire écraser une vingtaine de fois en traversant des voix rapides, et puis je le laisse aller bosser sans histoire.
- non je peux pas t'emmener avec moi au taf
- stoplait !! On fera l'amour sur ton bureau !
- non vraiment je peux pas !!
- stoplait stoplait stoplait !! J'vais me perdre si je rentre chez moi !!
Non j'ai pas fait d'histoire.
Je mets 1h pour rentrer chez moi.
Je suis fatiguée.
J'ai froid.
J'ai faim.
J'ouvre mon frigo pour me faire à manger.
Et là, c'est le drame.
Pas de lumière.
Je touche à l'intérieur.
C'est tiède.
Je tire mon frigo.
Le fil est tout bouffé.
PUTAIN DE LAPIN !!! T'ES PIRE QUE SARKOZY !!!
Texto de moi à ma mère
Coucou maman, mon lapin a rongé le fil de mon frigo ... je sais pas quoi faire y marche pu ...
Avalanche de textos maternels
Il faut changer le fil ! En attendant laisse ton frigo ouvert sinon ça va sentir le moisi !
Oui ça j'ai déjà testé.
C'est pas la première fois que j'ai des problèmes de frigo.
Un peu de respect.
Texto 2
Ton père peut sûrement le faire ou demande à ton proprio il t'enverra un électricien. Dis lui que c'est l'usure lol !
Texto 3
Tiens moi au courant lol
Se moquerait-on légèrement de moi ?
Texto 4
T'as de la chance que ton lapin ne se soit pas électrocuté lol
J'appelle pas ça de la chance ... (putain de lapin)
Moi à papa
Mon cher beau lapin a mangé le fil de mon frigo, que faut-il que je fasse à part laisser la porte ouverte en attendant ?
Papa à moi
Tu coupes à l'endroit endommagé, tu refais la liaison en entortillant les fils et tu isoles avec du bon ruban. Bisous.
Euhhhhhhhhhhhhhhhhh.
J'veux dire ... Tu m'as pris pour Mc Giver ???
1h plus tard
Enfin je préférerais le faire, c'est dangereux.
Ah quand-même.
Texto 5 de maman
Alors que vas-tu faire ?
Moi
Pour le moment je me charge de manger tout ce qu'il y a dans mon frigo avant que ça pourrisse.
Je me mets donc à table.
Comprenne qui pourra, je ne peux pas laisser de pauvres aliments périrent de cette façon.
J'suis humaine quoi.
J'avale donc l'intégralité de mon frigo, c'est-à-dire :
- 4 crêpes mozarella-emmental surgelées
- le fond du pot de crème fraîche épaisse
- la moitié du tomato ketchup nature doux et onctueux (soit 280g)
- le tiers du beurre
Voilà.
Non c'est tout j'avais rien d'autre dans mon IMMENSE frigo.
Et puis après, une grande question traverse ma tête.
Depuis combien de temps le frigo est-il cassé ?
Je commence à avoir un peu mal au ventre d'un coup.
Vu que je n'ai pas dormi chez moi cette nuit.
"C'est parti pour une soirée gerbe !"
Ouai ouai.
J'ai confiance, mon corps va lutter, mon corps est plus fort que tout.
La moralité de cette histoire c'est "manger du lapin, c'est bon pour les reins".
Merci.
Commentaires :
ecilora 11-05-07
à 20:33 |
Nous avions tout notre temps:) Belle chanson...
Du coup, je suis sûre que maintenant, tu n'as pu faim! ^^ Je positive?! J'essaie... Et alors, les dates du bac? |
aphone 11-05-07
à 21:02 |
Re: Nous avions tout notre tempsBelle chanson : c'est toi qui me l'a fait découvrir =)
Non, j'ai pu faim, j'suis écoeurée ! De quoi de qui ? Le ... bac ? non je sais pas ^^ |
ecilora 11-05-07
à 22:03 |
Re: Nous avions tout notre tempsAh oui... je sais...
:D |