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Les mots sans le son


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Lecture du moment
Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Sicilia - Part three

8.

Midi.
Panini au bord de l'eau, à l'ombre.
Leurs paninis n'ont rien à voir avec ceux de Paris, je ne m'en lasserai jamais.
Et les glaaaaaaces !
Mhhhhhhhhh !
(Heureusement qu'on espace les repas )

Le soleil nous rend molassonne, et puis on dort peu, à cause de la chaleur, corps en sueur sans cesse.
On se dit que ça serait bien qu'on fasse la cuisine ce soir, pour moins dépenser.
(Enfin, JE suggère ça à Mimie, car pour elle, vivre à découvert est un mode de vie habituel)

Je propose qu'on fasse des crêpes !
(Hum, les bonnes françaises ...)
On a hâte d'être à ce soir !

Le Sicilien arrive à 15h.
Je me demande si je vais le reconnaitre, vu ma capacité à oublier les visages en 2 minutes.
Mais Mimie le reconnait.
Il sort de sa petite voiture, l'air complètement crevé.
Il nous dit que ça fait 4h qu'il conduit, mais il a l'air content d'être là, et sort deux bouteilles de son coffre, victorieux.
Je bondis !

On passe au camping prendre nos maillots, pour aller se baigner.
Mimie me dit de ne pas l'attendre pendant qu'elle se change.
Elle tient à ce que je reste seule avec lui.
Bon.

On discute alors sur le chemin, je lui demande comment il va, je lui raconte nos péripéties.

Plage.
Il trouve des glaçons et des gobelets pour le vin blanc.
On s'allonge.
On boit, on se rapproche, on se caline.
Il est mimi avec ses lunettes de soleil.
Il aime me mordre.
On va se baigner.

Puis on va faire les courses pour nos crêpes.
Et on prend de la bière.
Beaucoup de bière.
Au cas où.

Bon, par contre, faire des crêpes avec juste
- une poèle
- une fourchette en plastique
- un couteau en plastique
- un gobelet en plastique (en guise de louche)
- et une petite bouteille de gaz
bah j'vous promets que c'est hyper folko.

Et c'est encore plus folklo quand on boit trop de bière en même temps.
Tellement folklo que je me brûle la cuisse avec la poele.
Haaaaaaaaaaaa !

Mimie regarde ma cuisse avec la petite lampe frontale (il fait nuit noire) et déclare, en grande infirmière improvisée, que c'est bon j'ai rien.
Rassurée, je continue.
La lampe sur le front, la poele dans une main, et le gobelet en plastique dans l'autre pour verser la pâte.
Heureuse.

On arrive finalement à se remplir le ventre.
Et le Sicilien tout près qui me donne envie de lui.
Hum.
Plus tard.

23h, on rejoint le frère et ses amis dans la ville.
Je croise les musiciens d'hier soir, sur la petite place.
Le guitariste me joue une reprise de Brassens en Italien.
Je leur dis que j'adore, et puis je demande si j'peux jouer un peu de guitare, je gratte 4 accords, puis je la rends et je cours rejoindre Mimie, qui a trouver le frère, je l'embrasse en hurlant son prénom.
Je suis déjà bien bourrée.

Et puis je m'éclipse avec le Sicilien, on part sur la plage, dans le noir, je crie que "oh c'est trop cool, j'ai jamais fait l'amour sur la plage, c'est trop romantique !", hum, mais lui aussi est très bourré, tellement bourré qu'au moment où je m'assoupis comme une masse, je l'entends aller vomir au bord de l'eau, et j'explose de rire, parce qu'on manque cruellement de romantisme !

On rentre se coucher dans la tente, je préviens Mimie par texto, qu'elle s'inquiète pas.

Elle nous rejoint peu de temps après, morte de rire, parce qu'elle était tellement bourrée qu'elle a escaladé la grille du camping en s'aidant des poubelles, au lieu d'ouvrir tout simplement la porte, et que le gardien l'a surprise au moment où elle passait sa jambe au dessus de la grille, gracieuse comme un hippopotame.
Euh, oui en effet.
"Il m'a regardé comme si j'étais complètement conne".
Rires.

Elle se couche avec nous.
Mais au moment où je commence à m'endormir, il me réveille à nouveau par des caresses.
Boooooon.
Dans un ultime effort, je lui propose de sortir de la tente (Mimie n'a sûrement pas envie de partouser avec nous), et je cherche un endroit tranquille.
Les douches.
Hum, de plus en plus romantique.
Décidement, c'est un mot qui me va très mal.

On y reste jusqu'à l'aube.
Je suis complètement crevée, encore un peu saoule, dans un brouillard de béatitude, et à travers les arbres j'apperçois le soleil se lever dans un rouge magnifique.
Je reste plantée là, jusqu'à ce que mes yeux m'indiquent que j'ai sommeil.
Et on retourne dans la tente, où je m'endors en 2 secondes chrono.

9.

8h du mat.
Le Sicilien est réveillé.
Il travaille ce soir, alors doit partir maintenant pour être à l'heure.
ARGGG, mais comment il fait pour ouvrir les yeux ???
CA FAIT DEUX HEURES QUE JE DORS !

Je lui fais un bisou et je m'effrondre comme une masse, dodo.

Il revient avec un café pour Mimie (gentil).
J'essaye de le retenir un peu.
Mais j'ai surtout envie de dormir.
On se dit à bientôt.
On sait qu'on va se revoir à Palerme.
J'essaye de lui dire "à dimanche", en italien.
"A domenimeca, euh dominemica, euh ..."
Il me coupe "a domenica" 
Il me sourit.
Silencieux.
De la tendresse dans les yeux.
Et je me rendors aussitôt.

11h, Mimie me réveille en me sautant dessus.
A l'aide.
Elle a l'air beaucoup plus en forme que moi.
C'est normal, elle a pas skouaté les douches du camping toute la nuit, ELLE.

Bon, je me réveille, dans un grand effort.
Et on se raconte nos soirées respectives.
Rires.


Midi.
Le panino au bord de l'eau.
Mon ventre et mes cuisses pèlent sérieusement.
J'ai une grosse trace de brûlure sur la cuisse.
Hum, oui, j'ai rien en effet.
Aie.


Plage.
Mimie qui est complexée par son corps.
Je lui dis qu'elle est parfaite.

- Tu sais, depuis qu'on est là ensemble, je me rends compte à quel point c'est difficile d'avoir des gros seins
- Comment ça ?
- Bah, j'suis toujours à côté de toi, et j'vois comment les mecs te regardent, avec leur yeux vicieux, et les petites remarques qu'ils font ... alors que moi, j'ai pas ce problème ...
- Donc ?
- Bah en fait, j'crois bien que j'te plains !
- HUM ! Merci Aphone ! C'est gentil !


On rit.
Et on parle de seins pendant une heure.

Le soir, le frère vient nous chercher en voiture, pour aller à la Pizza Party de Jean Reno.
On ne connait, personne, on est un peu gênée, mais ça passe très rapidement.

Le cadre est incroyable.
On est au milieu de grands champs de tomat, on boit du vin d'ici, et des pizza d'ici, faites par des purs siciliens d'ici.
Et qui sont hyper sympa en plus.
Que demander de plus ?

Et puis une bataille d'eau est lancée, je cours me planquer, je mets du temps à retrouver Mimie, elle est fond du jardin, avec Jean Reno, elle le force à boire à la bouteille cul sec, je me marre, j'aurais pas du, elle me force aussi, elle est complètement bourrée, j'échappe de justesse à la douche de vin rouge, et puis on court se cacher à nouveau, pour ne pas être arrosé.

Je retrouve le frère, qui nous propose qu'on passe se secher chez lui.
Il n'a pas l'air de trop aimé les batailles d'eau.
"C'est chaque fois pareil !"
Ah.
Pour nous c'est pas tellement habituel, j'imagine mal des batailles d'eau dans nos appart' parisiens.

On arrive chez lui (c'est la maison d'à côté), il nous passe des serviettes.
Je m'inquiète de savoir où est Mimie, je la trouve devant la porte, à fouiller dans son sac.
"J'trouve pas mes clopes, j'trouve pas mes clopes, j'trouve pas mes clopes !"
Ok, calme.
Elle a trop bu, elle va faire une crise de nerf parce qu'elle a pas ses clopes.

Et la voilà partie, à vouloir traverser les champs de tomates pour aller jusqu'au village et acheter des clopes à 2h du mat.
Bon.
Et impossible de l'arrêter.

Je supplie le frère de m'aider.
(Les emmerdeuses nous revoilà).
Il propose qu'on y a aille en voiture.
Trop gentil.
J'en parle à Mimie.
elle accepte de se calmer.
On y va.

Et au moment où elle cherche de la monnaie, devant le distributaire de clope, je me rends compte que toutes ces cigarettes étaient tomber dans son sac.
Grrrrrrr.

Ce soir là, je me jure intérieurement de ne jamais devenir fumeuse.
D'façon j'y arrive pas, ça me fait mal à la gorge à la longue.

Le frère nous raccompagne au camping, je n'ai pas sommeil, mais lui si on dirait.
Il fait quand-même un détour pour nous montrer un coin sympa, en hauteur.
C'est magnifique.
La mer, les étoiles.
Les constellations un peu de travers.
Le silence de la nuit.
L'odeur.

Il nous dépose au camping, Mimie s'excuse comme un disque rayé, je le remercie et m'excuse aussi.
On a pas été très reposantes ce soir pour moi.
J'espère qu'on pourra se rattraper demain.

10.

-
On va manger un panino au bord de l'eau ?
- Bah ouai tiens pour changer !

On est fatigué.
Chaleur.
Notre tente ressemble à une décharge publique.
On a la flemme.

On fait une longue balade au bord de l'eau.
Les pieds dans l'eau.
Et puis on va nager.
Mimie se met à chanter I want to break freeeeeeeeeeee, en faisant des mouvements d'aquagym stupides, je suis morte de rire, et on danse comme ça, dans l'eau transparente et chaude, face à la foule qui se fout pas mal de notre concert.

Envie de nager jusqu'à l'horizon.

Au retour, j'entends qu'on crie mon prénom.
Oh, le frère !
Il nous fait des signes, allongé sur sa serviette.

On le rejoint.
On s'excuse encore pour hier.
Il dit que ça n'est rien.

Il est avec un ami.
Les deux ont une moto.
Ils proposent de nous ramener au camping avec.
TROP COOL !

Je monte derrière le frère.
Vitesse.
Rien à voir avec notre petit scoot de l'autre jour.
Accélération intense.
Mon coeur s'emballe.
J'ai toujours aimé la vitesse.
Trop.
Je hurle sous mon casque.

Camping.
On range enfin notre bordel, je fais la vaisselle.
On part demain.
Déjà.

Dernier soir.
On rejoint le frère.
BIRRA, BIRRA !

Il y a ses amis, Jean Reno, qui m'aime bien, et le fou qui imitait l'alarme des voiture de police à la soirée pizza.
Les rues sont pleines de monde.

Je vois trouble.
Une petite fille me fait coucou avec ses dix doigts.
Je la fais rire.
Magnifique petit sourire.
On se fait un bisou.
Le père me sourit, amusé.
Aurevoir !
Je me retourne d'un coup, j'apperçois le frère, je hurle son prénom, j'ouvre grand les bras, je lui fonce dessus, je m'arrête et, très sérieuse, je hurle I WAAANT TO BREEAAAAAAAAAK FREEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !
Ok.

- Aphone, chante encore !
- T'es sûre ?
- Oui steuplaiiiit !
- Ok : I WANT TO BREEAAAAAAAAAAAK FREEEEEEEEEEEEE !

Elle est morte de rire.
Et je suis trop saoule pour remarquer que tout le monde nous regarde, amusé.

2h.
Mimie a faim.
Le frère propose de nous emmener manger un truc.
Il n'y a qu'une seule moto et Mimie veut monter derrière.
Moi aussi je veux.
Aussi obstinée qu'elle avec ses clopes hier soir.

- Steuplait Mimiiiiiiiiiie, laisse-moi monter, steuplaiiiiiiiiiiit
- NON
- Alleeeeeeeez, j'ai trop enviiiiiiiiiiie
- NON
- Si tu me laisses pas monter je te reprends l'argent que je t'ai prété pour tes clopes (mauvais argument)
- C'est du chantage ça Aphone !
- Non ! Enfin oui mais ...
- Tu me fais du chantage ! T'es comme ta mère !

Cette phrase me transperce.
Elle continue.

- T'es comme ta mère ! T'es comme ta mère ! T'es comme ta mère !
- Mais noooon !

Je n'en reviens pas, qu'elle me dise ça, alors qu'elle sait très bien.
Et que c'est mon amie.

J'arrête de marcher.
Jean Reno passe son bras autour de moi.

- Ca va pas ?

Je me mets à pleurer.
Il me demande ce qu'il y a.
En italien je lui raconte que Mimie m'a dit que j'étais comme ma mère.
Il ne comprend pas bien pourquoi je pleure.
La "mama", c'est sacré !
Il essaye de me faire avancer, pour rejoindre les autres.
Mais quand j'apperçois Mimie, derrière mon brouillard d'alcool et de larmes, j'ai soudain envie de fuir.
Colère.

"Lascia me in pace".
Jean Reno me lache.

J'avance vers la mer.
Je m'assois.
"Calme-toi Aphone, calme-toi calme-toi, t'es stupide, ça va passer".

J'entends la voix de Mimie qui m'appelle.

Debout, je pars à l'opposé d'elle.
Elle se rapproche.
Je cours.
Saoule, sur la digue, en pleurs, à 3h du mat.
Bonjour le tableau.

Je cours jusqu'à ne plus en pouvoir.
Je me cache dans un endroit sombre, sur le sable.
Allongée.
Les étoiles.
Le bruit de l'eau.
"Calme-toi Aphone calme-toi"
Trop de colère.
J'ai du mal à reprendre mon souffle, à calmer mon coeur.

Je prévois de dormir là.
Mais j'ai soudain trop froid.
Nul.

Je finis par me lever.
J'avance, rasant les murs.
Eviter Mimie à tout prix.

Camping.
Je veux dormir, vite.
Le jeune de la tente d'à côté me tombe dessus.

"Che stai facendo ?" (tu fais quoi ?)

Je ne réponds pas.
Il demande pourquoi je pleure, ce que je fais sans ma copine.
J'essaye vaguement de lui expliquer.
Il reste à côté de moi, je sors mon duvet de la tente (pour ne pas dormir avec Mimie) et je m'installe à côté.
Dodo.

Il s'allonge à côté de moi, me caline, m'embrasse.
Je ne réagis pas.

- Aphone ? Mais qu'est-ce que tu fous ?

Je lève les yeux.
Je vois Mimie dans l'obsurité.
Le jeune est collé moi.
Je le vire.
Elle s'éloigne, énervée.

Elle revient.
Me force à venir dans la tente, et me dit d'arrêter de faire n'importe quoi.

Je l'écoute.
Elle dit qu'elle me cherche partout depuis 2h, avec le frère.
La colère m'empeche de m'excuser.
Je l'écoute à moitié.
Elle me demande ce que je faisais avec ce trou du cul.
Mais rien.
Il me faisait juste un câlin...

Je m'endors.

11.

Je me réveille la première.
Malaise.
Je repense à hier.
La colère est partie.
Je regarde le visage paisible de Mimie qui dort.
L'ambiance sera tendue.

Elle se lève, moitié endormie, pour se recoucher dehors, à l'ombre.
Je plie la tente.
Je range.
Comme pour m'excuser.
Sans faire de bruit.

Elle emmerge, doucement.
On se regarde.
Silencieuses.

Je sais bien que ça ne durera pas, qu'on se pardonnera, et qu'après on riera.

- Le pauvre frère quand-même, ça fait deux soirs qu'on l'emmerde avec nos pétage de cable, alors q'il est trop sympa avec nous !
- C'est clair
- Il va détester les françaises ! On t'a cherché pendant 2h tu sais !
- Désolée
- Et tu foutais quoi avec ce con ?
- J'sais pas, il était là, j'étais triste ...
- Aphone, fais gaffe à toi quand-même ...
- Boah, il me voulait pas de mal, au pire on aurait couché ensemble ...
- Tu dis ça comme si tu t'en foutais ! J'suis sûre qu'il te plait même pas !
- Oui, j'm'en fous
- Faut pas. Faut pas te donner comme ça. C'est toi, ton corps. Faut que t'apprennes à te respecter

Je sais bien qu'elle a raison.
Mais y'a toujours une grande différence entre ce qu'on sait qu'on doit faire et ce qu'on fait.
J'ai jamais été habituée à respecter mon corps.
Et on en discute, longtemps, à l'ombre des arbres.
Et je me sens terriblement bien, avec elle. Protégée.

Et puis on finit de faire les sacs.
Bye bye camping.

On attend pour payer.
Mimie s'énerve contre les mouches qui lui chatouillent le visage.
Je reçois un texto.
Mon frère.
Je lis.

"Hello Sister.
Tu vas être tata.
Je devais te le dire au parc Astérix mais bon.
Bisous Tata Aphone"

Je rate un battement de coeur.

Mimie s'excite toujours contre les mouches.
Je ris.
"Mimie, lis !"
Je lui tends le tel.
Elle sourit.
"C'est cool !"

Je ne tiens pas en place.

- Aaaaaah, je vais être TATA ! Aaaaaaaaah ! Mimiiiiiiiiiie ! Mon frère va être papa ! Il va avoir un bébé ! Tu te rends compte ? Mais ça consiste en quoi, être tata, en fait ? Qu'est-ce que je suis censée faire ???
- Comment ça ?
- Bah, j'sais pas, tu sais moi j'ai pas d'oncle, pas de tante, je connais pas tout ça, je sais pas quoi faiiiiiiire, ça veut dire que j'vais avoir une cousine c'est ça ? Euh non, une nièce, ou un neveu, c'est ça ?


Elle me sourit.
Je suis hystérique.

On fait du stop jusqu'à l'arrêt de bus
Des gens nous prennent tout de suite.
Trop cool.

Le bus.
On traverse toute la Sicile jusqu'à Palerme.
Trop beau.

- Eh Mimie, J'VAIS ETRE TATAAAAAAAA !
- Oui Aphone, je sais
- Je vais être TATA !
- oui oui ...

J'espère qu'elle va me supporter jusqu'à la fin du séjour.

Le soleil se couche derrière les montagnes.
Je pense que c'est notre dernier coucher de soleil ici.
Un peu triste.

Mais le Sicilien m'envoie des textos pour savoir quand on arrive.
COOL !
J'ai hate de le revoir.

On arrive un peu tard à cause des bouchons.
Il arrive dans sa petite voiture.
Met nos gros sacs dans son coffre.

Lui : Vous voulez faire quoi les filles ?
Moi : JE VAIS ETRE TATAAAA
Mimie : Allez boire une bière dans la ville !
Lui : OK !
Moi : Ouiiiiii, une bière, parce que JE VAIS ETRE TATA, faut fêter çaaaaaaaaa !
Mimie : ...


J'ouvre ma fenêtre.
Je crie.
SONO ZIA ! SONO ZIA ! (je suis tata)
Mimie se marre.
Ouf.

Il nous emmène dans un petit quartier ambiancé, aux allures pauvres.
J'adore.
On boit.
On marche.
On rit.
On reprend la voiture.
On s'arrête là où c'est beau.
On achète de la bière.
On est saoule.
On repart.
On s'arrête.
On prend des photos floues.
Parlemo by night.
Last night.











Je suis amoureuse de Palerme.
Je parle avec les gens.
Ils disent que je parle bien italien.
Joie.

- C'est ton petit ami ?
- Non, c'est mon amant, demain je repars à Paris


Je regrette presque aussitôt mes mots.
Un peu triste.
Je l'embrasse.

Voiture.
On dit qu'on veut de la teckno à fond.
Il nous sert de la teckno.
Je taquine le Sicilien.
On chahute.
Il me mord.
SONO ZIA !
Il rit.
Il m'empeche de boire d'avantage de bière.

Mimie commence à avoir sommeil.
Le Sicilien nous ramène chez lui.
Petit village en altitude.

On entre.
C'est immense.
Mimie part se coucher dans une chambre de libre.

Je demande à mon Sicilien de mettre de la teckno dans sa chambre.
Il prend le CD dans un silence.
J'aime son calme.

Et puis on fait l'amour, et puis on discute, de littérature, et j'apprends qu'il aime lire, et qu'il étudie les lettres, mon coeur se serre, je pense "et merde", on passe de longues minutes à lire, des poèmes, des passages de romans, et il m'offre un livre de Stefano Benni, arg, j'aime trop qu'on m'offre des livres, et en italien en plus !, on refait l'amour, je voudrais arrêter les minutes, mais il est déjà 6h, et le sommeil m'emmène malgré moi, et malgré les tentatives du Silicien pour me garder éveillée près de lui.

12.

Mon réveil sonne.
8h.
Dur.

Je me lève.
Vais voir Mimie dans sa chambre.
Elle dort profondément.
Je lui parle doucement : aucune réaction.
Je passe mes doigts sur ses bras : rien.
Je la secoue : elle ouvre les yeux.
Ah !

Je sors de la chambre.
J'ai la sensation d'être complètement paumée, je ne sais pas quoi faire, où marcher, quoi dire, quoi penser.
Ma seule certitude est seulement qu'il ne faut pas louper l'avion.
Quoi que.

Le Sicilien nous prépare des boissons chaudes.
Je m'étale dans son grand canapé.
J'aimerais que le temps s'arrête.

Voiture.
On ne parle presque pas.
J'essaye de rire, trouver des blagues, mais on est tous un peu fatigués.
J'admire mon nouveau livre.
Je prends le paysage en photo.
Pas envie de partir.



Le Sicilien gare sa voiture sur le parking de l'aéroport.
Avant de sortir de la voiture, il dit "sono triste", sans me regarder.
Je manque un battement d'coeur.

Vite, partir au plus vite.
Je le prends dans mes bras, le remercie pour tout, l'embrasse une dernière fois.
J'attrape mon gros sac, et on rentre vite dans l'aéroport.
Mon coeur se serre.

Il voulait que je reste avec lui, encore un jour, une semaine, un mois, un an. Je le voulais aussi.
Ne pas y penser.

On trouve l'endroit d'embarquement des bagages.
Je donne mon sac à la nana.
Oups, je me rends compte que la bouteille d'huile (que Mimie voulait absolument garder, mais pas dans son sac vu qu'elle avait pu de place) s'est ouverte.
Cool.
Mes fringues sont dégueu, et mon Ipod baigne dans l'huile ! (ahahah ...)
J'essuie le maximum avec un rouleau de PQ, tout le monde me regarde, ça pue, j'en ai plein les doigts, je suis fatiguée, j'en ai marre, BREF, je suis HEU-REUSE !

La nana enregistre tout de même mon sac après 15 minutes de galère.
Bon.
On va se prendre un p'tit déj ?

On achète des gateaux, Mimie prend des clopes.
Ca va, on est en avance.
Je me dis que j'aurais pu rester avec le Sicilien encore un peu.
Non, c'est mieux comme ça.

On est assise sur un banc, dehors, face à la mer.
Mimie va aux toilettes.
Seule, j'ai envie de pleurer.
Et je m'en veux d'être aussi triste, de n'être jamais bien là où je suis.
Je sers mon nouveau livre contre moi.
J'ai mal au coeur.

On rentre enfin dans l'avion.
J'ai hate que ça se termine.
J'ai hate d'être chez moi et de laver mes affaires pleines d'huile.

Au revoir Palerme ...



"Paris Roissy Charles de Gaulle".

J'ai jamais été aussi triste d'entendre cette phrase.
Et tout ces gens qui parlent français autour de nous.
Ca me casse les oreilles.
Il fait froid.
Il fait gris.
Voglio ritornare a Palermo adesso !

Assise sur le sac de Mimie, je regarde les bagages défiler devant moi.
Ca doit bien faire une heure que j'attends.
Merci les low cost.

-
Imagine qu'ils ont perdu ton sac, ahah !
- Mouai, non, j'imagine pas trop !

J'attends toujours, terriblement déprimée.

Et puis, alors que je regarde l'endroit d'où sortnt les derniers bagages, je vois une grille qui descend doucement, fermant l'ouverture.

- Mimie ! Mimie !

Je lui montre du doigt.
Elle regarde, comprend, puis me regarde, affolée.

- Bon, bah faut aller voir un responsable, ok ? On y va ?

Je n'ai pas la force de parler.

Elle va voir un mec, il me dit "vous parlez français ?" je le regarde, je hoche la tête, il répète sa question, et je me sens triste quand je m'entends répondre "oui je parle français". Les larmes aux yeux. Stupide.

Et puis il a fallu remplir des papiers, poser des questions, se rendre à l'évidence, "le mieux c'est que vous rentriez chez vous, et puis on vous appelera", ok, d'accord, ils m'appeleront ... hum hum ...
Et je suis rentrée, sans mes fringues, en tongue dans le RER, froid aux orteils, bisous à Mimie, on s'voit vite, et je suis arrivée devant mon immeuble, et impossible de me rappeler du code d'entrée, coincée, impossible d'appeler mes coloc', parce que mon téléphone est déchargée.

Seule.
Fatiguée.
Triste.
Et vide.

Et dans ma tête, je repense aux Fiat Panda partout dans les rues de Palerme, aux Klaxones, aux odeurs, au soleil, aux siciliens, au vino rosso, à la bière, aux panini, à mon Sicilien, aux montagnes, à la teckno, aux bus, à tout ce concentré de couleur et de lumière, à ce qui est devenue la mia Sicilia.

Et je n'ai jamais été aussi triste de rentrer à Paris.
Mais ça passera !
Oui, c'est un peu comme une grosse gueule de bois, après l'ivresse du voyage.
Oui, c'est un peu ça.

...


Bande son

Dans la voiture, avec le Sicilien =)
Piccola, piccola, piccola ... COSI !



Attenti al goriiiiiiiiii-iiiiiii-iiiiiii-lla (la reprise de Brassens)



I want to breaaaaaaaaak freeeeeeeeeeeee !

Ecrit par aphone
le Jeudi 19 Novembre 2009
à 15:40



Commentaires :

  ecilora
28-11-09
à 15:00

Et cette valise, as-tu fini par la récupérer? Ou bien, est-elle restée, elle, à Palerme?
Ca revendique la chaleur ces bouts de Sicile. Cà montre le ciel bleu, les sensations et les odeurs qui réchauffent et font sourire.
Après le enfin, vient le encore!
BzOo

  aphone
30-11-09
à 12:13

Re:

Valise officiellement "volatilisée", ahah, j'aime l'humour des aéroport, ça dépasse celui des gares (hum, j'suis pas aigrie). J'espère que mes joliiiiis vêtements sont restés en Sicile et qu'ils mènent une existence heureuse, qu'ils ont fait des enfants, tout ça tout ça.

En tout cas j'vais poster un peu plus rapidement, vu que la majorité de mes articles suivants sont déjà écrit ! Objectif : rattraper le retard avant 2010 =p

Bisous !

  Mamzelle
01-12-09
à 10:35

MERDE!!! Moi qui comptait lire, là je vais être prise par le temps vue le nombre de nouveaux articles et leurs longueurs! Cachottière, même pas tu nous préviens que tu réécris!!!

  aphone
02-12-09
à 17:59

Re:

Ahah non j'vais pas emmerdé tout le monde avec mes pavés ^^

Merci de passer ! Gros bisous ma jolie !



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