La deuxième semaine des vacances est enfiiiiiin arrivée.
Un soir j'ai pu rentrer dans ma chambre, fermer la porte à clef, tirer le store rouge, me désabiller, éteindre les lumières, les bougies, la musique, le téléphone, l'ordinateur, m'étaler sur mon lit, souffler toute ma fatigue et fermer les yeux.

Une semaine de vacances, de tranquillité, de solitude, d'appaisement, de lecture, de vide autour de moi.
Putain c'est bon.

Arrêter les blablas, les textos, les coups de fil pour que dal, les coups de fil de la mère "vous irez chercher ma princesse à 16h30 comme chaque soir", les reproches, les ordres, les caprices, les textos de MA mère, les textos des gens qui m'attendent, envoyez valser les responsabilités, les rendez-vous, les diner avec mes colocs, les voyages, les soirées, les gens.
Faire une pause, tout simplement, courte, trois fois rien, une semaine sans voir personne, sans parler, c'est tout, c'est faisable ?

=))

Une semaine pour tenter de faire le point.
Méditer, et puis m'ennuyer aussi !
Voui voui, c'est important de s'ennuyer !

J'ai lu ça sur EKOPEDIA (et ouai, tu connaissais WIKIPEDIA, mais tu connaissais pas EKOPEDIA hein ? Bah en fait c'est la même chose, version ECOLO ! Par exemple, ça t'apprend à t'épiler sans tuer le monde mais seulement le bulbe de ton poil, des trucs chouettos quoi)

Je surfais sur Ekopédia, quand je vois une rubrique intitulée L'HYGIENE DE L'ESPRIT !
Je fronce les sourcils, me demandant s'ils vont nous expliquer comment laver son esprit (avec du miel ou de la canelle ?) (avec le côté vert de l'éponge ou avec la gratounette ?)
Mais pas du tout ma fille !

Selon eux, pour avoir une bonne hygiène de l'esprit, il faut :

- Se divertir
- S'informer
- S'enrichir
- S'évader
- Méditer
- Et créer

Mais surtout, il ne faut pas oublier de s'ennuyer, je cite : "S'ennuyer : oser affronter l'inactivité comme un bien précieux, échapper à la culpabilité."

Et oui, s'ennuyer n'est pas une honte.
N'ayez plus peur de vous ennuyer tout seul chez vous, d'en apprendre plus sur votre plafond, de regarder avec passion le contour de vos fenêtres !

Je me sentais beaucoup mieux après ça.
J'ai redoublé d'effort à ne rien faire, ne me limitant plus qu'à trois choses :

- Aller aux toilettes (je reste humaine)
- Manger mon chocolat de Pâques (faut pas gacher)
- Lire et écouter de la musique (mmmmmmmmioum)

Et puis au bout du 4ème jour, le coeur un peu serré, j'ai fini par recliquer sur mon jouebinou.
Je sais pas trop par où commencer, si je dois reprendre, si j'arrête, si je continue d'attendre.
J'trouve pas les mots pour tout raconter.

Oui bien sûr, j'pourrais vous dire que j'ai eu trop d'amants, et d'amantes aussi, que j'en étais contente, que ma fac s'est mise en grêve alors j'avais le temps, mais que je flirtais trop, que je mangeais trop, que j'bougeais trop, tout le temps.
J'pourrais vous raconter mon p'tit chagrin d'amour, quand mon amant de Lille m'a dit non, quand il m'a parlé d'une autre fille, quand j'me suis rendue compte que mon bateau coulait, quand j'ai pleuré d'avoir été stupide, aveugle, menteuse.
J'pourrais vous parler de la mort du père de mes petits frères, vous dire que c'était pas simple, que je me suis coupée les cheveux court, très court, pour pas penser, j'pourrais vous dire que j'ai tenu la main de mon blondinet très fort quand il pleurait à la cérémonie, que c'était dur, et puis que je l'ai emmené avec moi, et qu'on a fait les fou non-stop dans Paris pendant une semaine, à hurler dans le métro, à faire la course entre les gens, à dire des gros mots, à se battre, à cracher par terre, parce qu'on en à rien à foutre de tout ça, et puis j'pourrais vous dire qu'on à manger des crêpes au chocolat, qu'on s'ait pris dans nos bras en se disant qu'on s'aime, et combien j'ai regretté de pas les avoir vu pendant 1 ans, simplement parce que j'aime pas ma mère.
J'pourrais vous dire que j'ai tenu 1 mois sans homme, et qu'un soir mon coloc italien est rentré, m'a pris dans ses bras et m'a emmené dans sa chambre, et que ça m'a fait du bien, je crois, cette nouvelle histoire, amicale, tendre et sans avenir.
J'pourrais vous parler du nouveau livre de Lucia Etxebarria, et de tout ce qu'il m'a fait comprendre plus nettement, la différence entre la dépendance et l'amour.
J'pourrais vous dire que ça fait 9 mois que je suis célibataire, et que ça me rend heureuse.
Et puis je pourrais vous parler de tous les films que j'ai vu et aimé, de toutes les musiques que j'écoute en boucle, du flamenco que j'essaye d'apprendre à ma guitare, et de toutes mes sorties entre amis.

Mais bon, ça serait long, avouez.

Et c'est encore trop brouillon pour moi, tout ça, pour être exposé, ici.
Alors je vais juste essayer de revenir doucement, avec pudeur.
Dans un joueb tout blanc =)