Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
Les mots sans le son


Recherche

Archive : tous les articles

Lecture du moment
Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Célibat, part four
Bon je publie finalement mon p'tit roman, me disant que ça meublera cet espace abandonné =)
Et en attendant que j'écrive des articles un peu plus drolichons ! (et courts ^^)


Les hommes

- T’es inscrite sur un site de rencontres ?
- Ouai !!!
- Ahah c’est trop naze
- Bah quoi, on sait jamais, pi c’est marrant !
- Ah ouai, en quoi ?
- Bah c’est un site où tu fais du shopping en fait, tu mets les hommes-objets dans ton caddie, et puis après tu vois si tu les achètes ou pas
- Pfffff trop nul !

Je me marre.
J’ai rendez-vous avez un homme-objet ce soir.
Dans son quartier.
On va boire une bière.
Il dit que je suis une fille qui a l’air très Rock’n’roll.
Il me plait.
Lui aussi, il est Rock’n’roll.

J’ai peur d’être déçue.
Mais il a une jolie voix.
Très important, la voix.

Je l’attends au métro, il arrive tout de suite.
Ma grand-mère m'appelle.

- Je voulais savoir, il boit quoi ton frère ? Du coca ? Du vin ? Il aime bien le champagne ?
- T’inquiète pas Mamie, on ira faire les courses ensemble, et je lui demanderai ce qu’il aime, te fais pas de soucis !!!

Je le vois qui arrive de l’autre côté de la place.
Son casque blanc.
Le même que sur l’une des photos.

Je lui souris en lui faisant signe que j’en ai pour 2 secondes.
Il dit "ça va c’est cool, je t’ai reconnu".
Je me dis "ça va c’est cool, il est pas obèse".

On avance un peu.
J’abrège ma conversation téléphonique.

Je le regarde.
Bon, il fait ma taille, c’est ma seule surprise.
Sinon ça va.

Il m’emmène dans un bar, je le suis.
On discute aisément assez vite.

Première rencontre de ce genre.
Premier homme que j’envisage sur Paris.

Je pense à mon amant de Lille, Cat.

Il lui ressemble.
32 ans, séducteur, un peu alcoolique, un peu drogué, un peu fêtard.
Indépendant.
Tout ce dont j’ai besoin.

Il me paye une bière, puis une autre, puis il me dit que je peux prendre du vin rouge si je veux.
Cool.
Il me propose d’aller fumer une clope dehors, il me dit "sers-toi, me demande pas".

L’air est doux. Je ne sens pas le jeu de la séduction entre nous, on parle déjà comme si on était de vieux amis.
Ca m’inquiète un peu.
Ca redouble mon envie.

- Si ça te dit, on peut continuer la soirée chez moi, je te ferai écouter les musiques dont je te parle !?
- Oui avec plaisir !

C'est bon, on progresse.

On marche l’un à côté de l’autre.
Je zigzag vaguement.
Il ne tente aucune approche.
On entre chez lui.
Je m’assois sur son canapé.
Il lance la musique.
Me resserre un verre de vin rouge.

Il ne tente toujours aucune approche, s’assoit loin de moi, se met à rouler un pétard tout en continuant la conversation. Il me dit "ça te dérange sur je me prends une ligne ?", je dis que non. Il va jusqu’à son bureau, sort une poudre blanche, une carte de crédit, un billet de 10 euros. Je me marre quel frimeur !", il me sourit en niant. Je suis intriguée, je le regarde faire. Je n’ai jamais vu de coke d’aussi près. Il dit qu’il ne m’en proposera pas, parce qu’il ne veut pas être le professeur. Je lui dis que de toute façon, je n’en voulais pas. Je finis mon verre de vin rouge en riant.

- T’as vu mon beau canap !?
- Ouai, pas mal
- Mais t’as pas tout vu, attends je te montre


Il se met à le bidouiller un peu, et pouf, ça se transforme en lit 2 places.
Je me marre.
Tout ça, de manière absolument innocente.
Il ne le remet en canapé.
Continue de me parler.
L’air de rien.

Je meurs d’envie qu’il m’embrasse.
Il me dit "tu sais, je les vois tes appels de phares ... mais tu te souviens ce que je t’ai dit, comme quoi je voudrais que tu te surpasses ..."
Il me lance un regard complice.
Il veut que ça soit moi qui l’embrasse, et non l’inverse.
J'ai beaucoup de mal à embrasser la première, il le sait.
Je ne bouge pas.

Alors tout doucement, il se rapproche un peu de moi, me fixant droit dans les yeux.
Je le regarde approcher.
Tout doucement.
Il pose à peine ses lèvres sur les miennes.
J'en profite.
Il se marre.

- Doucement, on vient de passer un cap très important là ... Tu re-veux un peu de vin ?

Cet homme me frustre.
Je voudrais pouvoir me jeter sur lui comme Cat s’était jeté sur moi.
Je ne suis pas du genre patiente.

Il continue de me blablater.
Je lui re-saute dessus.
Il me re-stop.
Bon ok, l'impatiente va tenter de se calmer.
Mais c’est quoi son problème ?

Le petit jeu dure longtemps, trop longtemps.
Ca ne m’amuse pas plus que ça.
Je veux du concret, du corps à corps, de l’action.
A quoi sert le suspens entre nous ?
On connait la suite.

- Tu dors ici alors ?

J’observe la situation.
Il est 2h du matin, on est quasiment nu dans son canap’

- Euh, oui, si ça ne te dérange pas ?
- Pas du tout ma belle.


Je dors mal.
Il ronfle.
Il pique.

Je pense à Cat.
Il doit être 4h du mat et je pense à Cat.
La loose.
Cet homme m’obsède.

L’autre se réveille à 7h.
Se blottit dans mes bras.
Va prendre sa douche, me dit que je peux rester dormir.
Je regarde par la fenêtre, les yeux encore brumeux.
Je me demande combien de fois je marcherai dans cette rue à l’avenir, combien de fois j’irais le voir, Lui, à quoi ressemblera notre histoire.
Je décide qu’il n’ira jamais chez moi, je décide qu’il ne rentrera jamais dans ma vie.
Je m’habille.

On part ensemble, on se quitte au métro.
Il va dans l’autre direction.
On se fait un dernier sourire.
Lui sur un quai, moi sur l’autre.

Dans son bureau

- Je pense que ce qui m’agace le plus, c’est ma dépendance des hommes ... Ca fait 5 mois que je suis seule, mais ça fait 5 mois que je cumule les amants pour compenser ... Je voudrais pouvoir rester seule, je voudrais pouvoir affronter cette solitude, être forte, j’ai l’impression que je n’y arrive pas ...
- ... Mais pourquoi voulez-vous cela ?
- Parce que c’est nul d’être comme ça, je ne veux pas dépendre des autres !
- Mais pourquoi vous n’assumez pas votre besoin d’être aimée, sécurisée par les autres, chose tout à fait normal ... ?
- ...
- ...
- Parce que je pense qu’on ne peut compter sur personne.


La vitesse


- Alors t’en es où meuf ??
- Là j’viens de faire le plein et j’ai presque tous mes covoitureurs ! J’pense que j’suis là dans 3h objectivement, on se retrouve chez toi ?
- Ok j’vais essayer d’être chez moi
- Cool mon amour, rappelle-moi, j’peux toujours pas appeler !
- Ok !

Je mets ma ceinture, je passe la première.

- Tout va bien les mecs ??
- Ouaaaiiiii
- Tout le monde est bien installé ?
- Tout va bien !

Je passe la deuxième.
Feu rouge, je ralentis.

- Bon alors pour ceux qui ne sont pas au courant, j’en suis qu’à 5 mois de permis de conduire. J’espère que ça vous fait pas trop peur ?
- Mais non t’inquiète pas, on est tous passé par là ! Et puis tu as l’air de bien conduire !
- Merci c’est gentil, pourtant j’ai déjà eu un accrochage, dans les bouchons à Paris !
- Boah, ça arrive à tout le monde, stresse pas.


Ils sont mignons.

Le feu passe au vert, je leur fais un petit démarrage à la Aphone.
A mon auto-école, on m’appelait Choumarer.
Les mecs se marrent.
J’aime la vitesse.

Ce soir c’est noël. Je vais chez Moon.

Hier c’était noël aussi, avec Mamie, Papa et Frangin.
Mamie avait mis du maquillage.
On avait acheté une nappe rouge.

Je regarde droit devant moi.
Ciel bleu, grand soleil.
Trop de soleil.
Oh, les lunettes de mon Amant de Bruxelles.
Ils les avaient oublié.
Allez, je frime, j’vais les mettre.
Wahou, top confort.

Sourire béat sur le visage.
Je ris.
Je papote.
J’ai 3 hommes pour moi, une belle voiture, un noël en perspective.

- Et donc vous êtes d’où vous ?
- Moi du Sénégal
- Tunisie
- Maroc
- Wahou !
- Et toi ?
- Boah, moi j’suis cent pour cent française, c’est pas très original.

Je suis en cinquième sur la A3.
La voiture est lancée.
Je roule à 110.

Je n’sais plus de quoi on parlait, mon copilote me dit « fais attention », je vois que la voiture au loin se rapproche de moi, je freine doucement, je vois qu’elle se rapproche trop vite, je freine à fond, tout le monde se tait, la voiture se rapproche, vite, trop vite ...

...

J'ouvre les yeux.

- qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce qui se passe ?????

Personne ne répond.
On est à l’arrêt.
Il y a de la fumée.
Et le silence.

J'ai les mains crispées sur le volant, le pied sur le frein.

- Qu'est-ce qui s'passe qu'est-ce qui s'passe ???

Aucune réponse.

Les mecs bougent enfin, l’un dit qu’il va voir le devant de la voiture.
Je mets du temps à réussir à bouger, je sors aussi.

Je vois ma voiture.
Cassée.
Elle pisse un liquide bleu, il y a des morceaux de phares en peu partout, l’autre voiture est un peu plus loin, elle n’a rien, je crois.

Je dis "on peut plus aller à Lille ?"
Le plus sympa des covoitureurs me sourit.

- Non non, on ne peut plus là.

- Y’a des gens qui ont appelé une dépanneuse, elle va arriver dans peu de temps.

Le mec que j’ai percuté est là, devant, en train de se masser la nuque, les autres lui disent "ça va t’as pas trop mal ?", le mec ne me dit rien, pas un reproche, juste "ça va ?".
Je m’excuse 1000 fois, je ne sais plus ce que je dis vraiment.
Le covoitureur sympa fume une clope, il me propose une late.
Je dis non.
Je ne comprends pas sa gentillesse.

J’envoie un texto à Moon, ma main tremble.

Un des mecs me parle.

- Il aurait fallu que tu mettes le gilet jaune et le triangle de sécurité en fait
Je fais oui de la tête, je me dirige vers la voiture.
- Non mais laisse tomber c’est pu vraiment la peine, la dépanneuse est là.
Je m’arrête.

Les yeux dans le vague, je réalise que j’ai failli tuer 4 personnes. Je vois le dépanneur shooter dans les morceaux de phares, je vois ma voiture se faire remorquer, on nous dit de monter dans la dépanneuse, on s’assoit tous les uns à côté des autres, les mecs me rassurent, me montrent leurs genoux, me disent qu'ils n’ont rien, me demandent si j’ai pas eu mal, non non je dis, mais comment vous allez faire pour aller à Lille ?

On descend. Mes covoitureurs montent dans la voiture du mec que j'ai percuté. Me disent au revoir. On me fait remplir un constat. J’ai les mains qui tremblent, un flic me dit, "c’est bon, vous tracassez pas trop", il écrit pour moi.

Le dépanneur me dit de monter à côté de lui.

- Vous voulez qu’on aille dans quel garage ?
- Je ne sais pas, celui qui est le plus près ...
- Vous ne voulez pas que je rapproche la voiture de votre domicile ?
- Non

- On est où ?


Je vois trouble.
Je me rends compte que Moon n’a pas reçu mon texto, je n’ai plus de crédit. J’avais oublié.


- Voilà, on est arrivé, vous pouvez descendre, on va garer votre voiture.

Je rentre. On me pose des questions. J’en pose aussi, beaucoup, j’essaye de ne rien oublier.

- Je peux téléphoner ?
- Oui oui allez-y, c’est Citroë* qui offre !

- Oui ?
- Papa ? Tu peux m'rappeler ?

On m’indique le chemin pour aller au RER.

- Qu’est-ce qu’il y a ma fille ?
- Tu avais raison
- ...?
- Quand tu disais que c’était aux fêtes qu’il y a avait le plus d’accidents ...

- Ca va Aphone, t’as l’air émue ?

Je sens les vannes s’ouvrirent doucement.
Je les retiens comme je peux.

- Oui

Il a raccroché. Je m’assois dans le RER. Je pleure sans bruit.

Gare du Nord.
Je descends.
Je ne veux pas rester toute seule, pas après ça, pas le soir de Noël.
J’essaye d’acheter un billet avec ma carte.
Ca marche.
J'appelle Moon.

Je pars prendre mon train.

Dans son bureau

- J’ai eu un accident, le jour de Noël, c’est moi qui conduisais, c’est de ma faute, entièrement de ma faute. Les deux premières nuits, j'arrivais pas à dormir, à chasser les images, mais c'est passé. Juste avant de rentrer à Paris, on m’a volé mon sac dans le tramway. C’est de ma faute aussi, je l’avais oublié, j’ai couru dès que je m’en suis rendue compte, mais c’était trop tard. Dedans y'avait mon PC portable, et tout ce que j’avais écrit à l’intérieur, tous mes vieux journaux, et surtout les plus récents ... J’avais beaucoup écrit. J’essaye de ne pas y penser. Au fond, ça va. Mon père est venu me chercher à Lille, en voiture. Il a fait l’aller retour, pour moi. Le reste comptait peu au final ... il faisait nuit, mon père fumait ses cigarettes, j’étais en sécurité ...

Les hommes

"Tu me rejoins à Valenciennes ?"

Texto de Cat.
Est-ce qu’il savait pour mon accident ? Pour mon sac ?

Je l’ai appelé quelques jours après.

- Salut Cat
- Salut Aphone, tiens c’est drôle, on parlait justement de toi
- Ah oui ?
- Mon coloc vient de me rejoindre à Val, il me racontait tout ce qui t’étais arrivé, j’étais pas au courant !
- Ah ok
- Tu vas mieux ?
- Oui oui merci
- ...

- J’t’appelle juste comme ça, pour le texto, vu que toi tu m’appelles jamais, tu t’en fous, tu penses jamais à moi

Il se marre

- Oula je te sens énervée !
- Non pas du tout, mais c’est vrai quoi, j’suis un peu comme ta pizza, si tu m’suis dans ma comparaison


Il rit de plus belle, ça me fait sourire

- Oui, une pizza, oui je vois très bien ... Non tu te trompes Aphone, je ne t’appelle pas, mais ça ne veut pas dire que je ne pense pas à toi ... Et quand je t’ai envoyé le texto je ne savais pas tout ce qui t’étais arrivée, je voulais juste que tu me rejoignes ...

Je souris.
Il m’a eu, encore.
J’aime trop sa voix.

- Tu sais que j’ai rencontré un homme sur Paris ?
- Non, bah non, comment pourrais-je le savoir
- Il a 32 ans, mignon, cool ...
- Et au lit ?

Je me marre.

- Je sais pas, vu qu’on l’a fait qu’une seule fois ... Je te dirais la prochaine fois
- OK
- Et toi ?
- Moi quoi ?
- Avec tes femmes ?
- Mes femmes ...


On reste longtemps au téléphone.
Il me dit "haaaan, j’ai des plaques rouges sur le visage, je sais pas ce que c’est ! Aaaah, j’en ai même sur le corps ! Je peux pas sortir comme ça !"

J’aime l’entendre.
Je l’imagine, ses poils sur les joues, ses yeux d’angoissés, son corps grand et fin, sa peau laiteuse avec des plaques rouges dessus. Son odeur, simple.

Je repense à la dernière fois, chez lui, nous deux dans le salon, seul, "tu connais cette musique là ? Et ça, tu connais ?", les yeux rivés sur son ordinateur, passant d’une musique à une autre. Je me suis approchée doucement pour me mettre derrière lui, comme pour regarder le Pc, mais je respirais ses cheveux. J’ai passé mes doigts dedans, j’ai mordu sa nuque doucement. Il m’a dit "tu te lâches Aphone", j’ai demandé pourquoi, il a dit "tu es de plus en plus câline", j'ai reculé d'un pas, oui c’est vrai tu as raison.
Et puis je suis partie.

Heureusement qu’il habite loin.

Dans son bureau

- Je ne pleure jamais devant les gens
- Et pourquoi ?
- Je ne sais pas, je ne supporte pas de pleurer devant les gens, j’attends toujours d’être seule ... les seules fois où j’ai pleuré en public, c’était parce que j’avais bu ...
- ...Vu buvez ?


Les hommes

Je suis avec mon pote homo.
Dans le 11e.

Kei nous rejoint.
Ma petite Kei d’amour.

Je bois. Un peu trop. J’aborde les inconnus. Comme toujours.
Il y a un mec, au comptoir.
Blond.

- Tu as quel âge ??
- Tu me donnes combien ?


Je l’examine.

- 36 ?
- Gagné


On se plait. On se rapproche. On s’éloigne.
Au moment de partir il me vole un baiser.
Je note son numéro.
Un de plus.
Parmi les autres.
Je m’en fous.

Dans son bureau

- Oui je bois
- Vous buvez seule ?
- Non jamais ! Mais je bois beaucoup ... En fait je ne bois pas, je me saoule ... j’aime être ivre et ne plus avoir parfaitement conscience, j’aime voir flou, je fuis la réalité
- Vous prenez des risques ... avec les hommes, avec l’alcool ... mais vous refusez de prendre le risque de parler.
- ...
- ...
- ... J'y arrive pas.
 

Les femmes

- Tu sais que tu m’as traumatisée toi ?
- Ah ?
- Au lycée, quand tu me courais après pour m’embrasser, tu te souviens ?

Je suis dos à elle, position câlin.
Elle joue avec mes cheveux.

Oui je me souviens.
J’ai encore trop bu, je ne réagis pas.
Je ne pense pas à essayer de l’embrasser.
Elle s’est trop souvent enfuie.

- Oh tu es belle toi.

Je fixe une petite brune en la montrant du doigt.
Elle me sourit, un peu gênée.

- Eh, pas touche, elle est mineure !

Ma pote me tape sur la main.
J’ignore la réflexion.

- Tu as quel âge ?
- 17 ans
- Comment tu t’appelles ?
- Miky
- Tu es jolie… tu aimes les filles ou les garçons ?
- LES FILLES !
- Ok ok

Elle est venue se blottir contre moi, l’air de rien.
J’ai passé mes doigts dans ses cheveux.
Elle m’a embrassé.
On s’est rapproché.
Sur le lit de la mère de mon pote homo.

J’en revenais pas, qu’elle se laisse faire.
Les gens sont sortis.

- Tu veux qu’on rejoigne les autres ?
- Non


Elle me sourit.
On s’est embrassé, encore.

- Miky, on s’arrache, tu viens ??

Elle soupire.

- Tu me donnes ton numéro ?

Elle est partie.
J’ai rejoins Moon et mon pote homo dans la baignoire.
J’ai dit "elle est trop jolie ma femme !"

Un mec est arrivé.
On s’est embrassé.
Je me souviens qu’il me saoulait, que je regrettais la douceur des lèvres de Miky.
Et puis il m’a laissé tranquille.

- Moon, j’ai envie d’vomir
- Ok Aphone

Il est 4h du matin, je reçois un texto.

"Avant que j’oublie, ça c’est mon numéro … la petite fille d’1m56"

Dans son bureau

- En ce moment je fais beaucoup de rêve avec de l'eau ...
- Peut-être que vous vous purifiez avec l'eau
- ?
- Le jour vous sortez, vous buvez, vous flirtez ... et la nuit dans vos rêves, vous vous purifiez
- ...

Les hommes

6 mois de célibat-actif s'étaient écoulés.
Tout se passait bien.

Et puis les choses changent.

Je mourrais d’envie de revoir Cat.
J’en rêvais la nuit.
Je prenais le bateau et j’allais le retrouver.

Je l’ai appelé un soir.
J'entendais son sourire.
Il disait "que nous ne fassions plus qu’un bientôt".
J’étais folle.
Folle avant l’heure.
Folle de lui.

J’ai pris le train, le plus vite possible.
J’ai sonné à sa porte.
Il était là.
Grand sourire, il me prend dans ses bras.
M’embrasse.
Il avait dit qu’il n'aimait pas les câlins.

Je monte dans sa chambre.
L’odeur.
Et puis nos étreintes.
Les heures passées entre ses mains.
Tout ça.
Tout lui.

Et puis il m’a dit "j’ai rencontré quelqu’un. Une fille. Elle a mon âge ! (il rit) Je sais pas trop quoi en dire mais en tout cas, on s’est rencontré ... ça c’est sur ..."

Je lui reparle de celle qu’il a beaucoup aimé, pendant 2 ans. Il me fait lire une lettre d’elle. Une belle lettre d’amour.
Il me dit "On se comprenait".

Je suis partie tôt ce jour là.
On a pas dormi ensemble.

Le lendemain je l’ai appelé. On ne pouvait pas se revoir. Il était avec elle. Ils se sont rencontrés.

J’avais rien le droit de dire. Je pouvais pas, j’avais pas le droit. C’est le jeu.

Tout avait changé.
Moi surtout. Mes idéaux. Mon libertinage.
On était pas ensemble, mais tant qu’il faisait parti de ma vie, j’étais heureuse.
Je suis tombée par terre.

On se comprenait.
On s’est rencontré.

je voudrais bien qu’on me comprenne aussi.
Je voudrais bien qu'on me rencontre.
Qu'IL me rencontre.

Et merde.

...

J'ai revu le blond du bar, 5 fois peut-être, celui qui n'avait pas 36 ans, mais 40, en fait.
J’ai revu mon amant de Paris, 2 ou 3 fois.
J’ai revu Micky, une fois seulement.

Mais tout avait changé.

J’ai arrêté de voir mon amant de Paris.
J’ai arrêté de voir le blond.
Et Micky a cessé de m’appeler, petit à petit.

Il y a eu l’anniversaire de Cat.
Je suis restée plusieurs jours au fond de mon lit, ne sachant plus quoi faire.
L'appeler ? Un texto ? Un mail ? Pour dire quoi ?
Je me disais "ne lui souhaite pas, il ne le mérite pas, il ne te rappelle jamais, oublie-le".

Il était mon fil directeur, mon premier amant depuis Lio, mon seul vrai amant.
Il n'a jamais été à moi, je n'ai jamais été à Lui. Je ne voulais pas faire comme avec les autres.

J'ai commencé à lui écrire une lettre.
J'ai pleuré.
J'ai rangé la lettre dans un tiroir.
J'ai seché mes joues.

Et je n'ai rien fait.

C'est pas de l'amour tout ça.
C'est des conneries, des caprices, des cachets contre la solitude.
Du vent.



Et si j'arrêtais tout ?

Ecrit par aphone
le Mercredi 11 Février 2009
à 21:35



Commentaires :

  ecilora
26-04-09
à 16:03

Moi, j'aime bien tes romans. Le seul problème, c'est qu'à la fin j'ai oublié ce que je voulais dire au début! Haha. Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ces mots. :)


  Art-Orange-2004
26-04-09
à 23:26

Je me dis "ça va c’est cool, il est pas obèse".

excellent !

  Songe
27-04-09
à 09:07

Je ne sais pas pourquoi, mais ce texte me fait penser à une aquarelle, un tableau tantôt dilué tantôt souligné avec un brin d'intemporalité : on a toujours le sentiment de se situer dans un moment fugitif, capturé par quelques couleurs émotives jetées sur le support gondolé de ta vie ... c'est joli,on s'y laisse facilement couler et on ressort avec un peu de nostalgie, sans trop savoir pourquoi.



  Kyrah
28-04-09
à 20:17

J'aime tes mots, et le nouveau design =)

  ninoutita
13-05-09
à 19:11

Ouawou, je n'avais pas oublié que tu existais mais seulement perdu espoir de revoir tes mots sur la toile !
Heureusement tu es de retour, je suis soulagée !

J'aimerais savoir s'il y a une suite avec Cat ou non... tu aimes les vieux comme moi, c'est dangereux.



  aphone
13-05-09
à 20:52

Re:

J'ai un peu laissé mourir l'histoire avec Cat ... Même si je rêve réglulièrement de lui, même si je compare tous les hommes que je croise avec lui ... Mais je suis ne suis pas allée à Lille depuis cette dernière fois où je l'ai vu ... J'me dis souvent que si j'y retourne, j'lui dirai, mais j'en sais rien (j'sais pas si c'est nous qui est terriblement compliqué, ou si c'est moi qui me complique la vie, mais j'trouve tout ça terriblement compliqué)

Donc, peut-être une suite, mais rien de sûr, moi-même je me demande souvent ce qu'il en est (la dernière fois, c'est lui qui m'a écrit, pour savoir si on pouvait se voir, j'ai dit "oui oui quand je reviens sur Lille", il m'a dit "on reste en contact, mais je l'ai jamais recontacté) aaaaah qu'il est terrible cet homme ! Dangereux comme tu dis !

Moi aussi j'avais perdu espoir de me voir écrire, honnêtement, comme je m'emmele sérieusement les pinceaux ces temps-ci, remise en question blabla ^^

Merci de ne pas m'avoir oublié, j'aime tellement que TOI tu passes ici =) 




Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom