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Les mots sans le son


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Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Il neigeait ce jour-là

La nuit j'avais rêvé de cafards qui s'immisçaient partout sur moi, dans mes vêtements, sur ma peau. J'avais un peu la gueule de bois de mon repas avec ma collègue sympa, la veille chez moi. J'avais raté mon RDV chez le médecin de la peau qui était trop tôt et trop loin. J'avais reçu un message d'anniversaire de mon père, inattendu - ça faisait combien d'années ? Ca y est, j'avais 30 ans. Et je devais rejoindre mon petit frère blond, de passage à Paris, que j'imaginais être devenu un parfait inconnu de 18 ans, ou peut-être un parfait descendant de ma mère, puisqu'il était retourné vivre avec elle, loin. Je me suis mise à pleurer en prenant mon petit déjeuner. C'était plus fort que moi, les émotions m'ont submergée. J'étais incapable de prendre une décision, d'agir, de donner RDV. Tigrou m'offrait beaucoup de compassion depuis le Brésil et j'ai compris ce qu'il m'arrivait. Ca m'a rappelé les crises d'angoisse d'avec O. J'ai pensé "j'ai besoin d'aide".

Max m'avait dit qu'il pouvait venir voir mon petit frère avec moi à 16h. Cé aussi. Ca allait déjà mieux, le RDV était fixé. Je suis allée chez mon meilleur ami pour cesser d'être seule, pour sortir du tourbillon de l'angoisse. Finalement nous étions trois, à Chatelet, mon meilleur ami, Max et Cé pour aller boire le chocolat chaud des retrouvailles. 5 ans que je ne l'avais pas vu. Je me suis laissée porter par les initiatives des amis et l'angoisse s'est lentement dissipée. J'étais émue. J'étais soutenue. On a mangé un burger dans un endroit amusant et puis nous sommes allés jouer aux fléchettes dans le pub de l'avenue Victoria. L'émotion m'avait épuisée, au bout de la deuxième partie j'étais K.O. Il neigeait quand nous sommes sortis pour rentrer chez nous. Il faisait très froid, un froid sibérien. La neige faisait des trainées blanches sur le sol, comme de la poussière. J'ai pensé, "pareil qu'il y a 30 ans". Comme mon père me l'avait rappelé le matin même, avec cette phrase que me répétait souvent ma grand-mère : "Il neigeait ce jour-là".

Bises. Daddy.

Ecrit par Aphone
le Jeudi 08 Mars 2018
à 20:35





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