Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
Les mots sans le son


Recherche

Archive : tous les articles

Lecture du moment
Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Bonjour, votre raison s'il vous plait
- Euh, j'l'ai oublié chez moi m'sieur ...

Hum ...

C'est comme si j'étais possédée.

Mercredi après-midi, je suis sortie de la fac.
Il faisait doux, j'avais envie de marcher.

Je suis allée prendre des CD à la bibliothèque, et un livre.
Et puis j'ai commencé à rentrer chez moi.

Mais une chose, un truc plus fort moi, m'a fait faire un détour.
Je voulais aller voir sa nouvelle fac.
Je voulais me rapprocher de lui, voir les rues qu'il emprunte, les bâtiments qu'il regarde.

J'avais beau essayer de ne pas y aller, me raisonner, m'assener de "à quoi bon ?", ça ne changeait rien.

Je ne savais pas exactement où se trouvait cette fac, j'avais seulement regardé sur un plan, sans prendre de note, parce que je ne voulais pas y aller, je ne voulais pas céder à l'envie.
J'ai marché au hasard dans les rues, doucement.
Jusqu'à ce qu'elle apparaisse en grand devant moi.

Une grande et belle fac, en face d'un joli parc rempli de chouettes pelouses vertes.
"Il doit être content, lui qui aime la nature", j'ai pensé.

J'ai fait un détour par une librairie, acheter un livre pour les cours, des post-it.
J'ai essayé de me raisonner encore une fois.
"Non Aphone n'y va pas, ne rentre pas dedans, ça ne sert à rien, ça ne changerait rien".

J'ai payé mes achats et je me suis dirigée vers l'entrée de la fac.
Mon coeur battait fort à l'idée qu'il puisse me surprendre ici.
Il me trouverait totalement déglinguée.
Il aurait raison.

J'ai d'abord fait le tour des différentes entrées, et puis je me suis aventurée à l'intérieur.
Je marchais comme dans une église, pleine de vénération pour cet endroit qui contenait l'homme de mes pensées.

"Bonjour est-ce que vous savez où se trouve l'UFR de lettres modernes ?"
La femme de l'accueil m'a dit de monter au 1er étage à droite pour les L1-L2, et au 6ème pour les cours de L3.

J'y suis allée, à pas de loup, montant les escaliers sans bruit, rasant les murs, toujours avec cette peur de tomber sur lui, même s'il y avait peu de chance.

Arrivée devant les tableaux d'affichages, j'ai commencé à chercher son nom.
Rien.
Alors je suis allée au 6ème.
Toujours rien.

Je commençais à me dire qu'il m'avait menti, pour que je ne m'amuse pas à essayer de le retrouver, justement.
Ou alors, peut-être que les horaires de son cours sont indiquées dans la brochure des étudiants, comme cela se fait dans ma fac.

Je refusais pourtant de partir, jetant des coups d'oeil un peu partout, imaginant un autre moyen de le retrouver.
J'étais trop près de lui.
Et puis en regardant encore une fois le tableau d'affichage, tout d'un coup j'ai vu son nom, en petit dans une liste.

Une joie indescriptible m'a envahie.
Un truc hyper fort, qui m'a pris à l'intérieur du ventre et qui est remonté jusqu'à mon visage en forme de rire, d'indécrochable sourire.

J'avais les horaires de son cours.
Le jeudi soir, de 18h à 21h, au 7ème étage.
Il est bien dans cette fac, il ne m'avait pas menti !

Pendant toutes les grandes vacances, j'ai passé des heures à me demander où il pouvait bien se trouver à l'heure actuelle sur la Terre, et je n'en savais rien, absolument rien.
Et là, d'un coup, j'apprenais où il se trouvait chaque jeudi soir.
C'était presque trop.

J'ai redescendu les 6 étages en ayant l'impression de voler au dessus des marches.
Je me sentais légère, aérienne, en accord avec le monde entier, et tous les étudiants que je croisais devaient s'étonner de mon immense sourire sur le visage, de mes rires étouffés dans la gorge.

Je suis sortie de la fac et j'ai béni les pelouses, j'ai béni Paris, j'ai béni le métro parisien, mon frère, les cours de lettres, la vie tout entière.
Il aurait pu se mettre à pleuvoir des cordes que ça ne m'aurait absolument rien fait.
J'étais trop loin de tout ça.
Trop proche de lui.

Et je m'étais mise à envisager l'avenir.
Il allait falloir que je le croise par hasard, vers 21h, au moment où il irait jusqu'à l'arrêt de bus ou de métro.
Je ferai comme si c'était surprenant, oh bonjour monsieur, comment allez-vous ?! même s'il se doutera de quelque chose.
Cette fois-ci j'aurai tout mon temps et je pourrai essayer de lui parler, de faire un bout de chemin avec lui.
Il me dira peut-être qu'il n'a pas le temps, il essayera de se débarrasser de moi, et alors je comprendrai, je pourrai tourner la page, mettre fin à mes espoirs, à mon amour, effacer toute l'ambiguïté qu'il y avait dans nos regards.
Ou peut-être qu'il me taquinera, qu'il voudra bien que j'essaye de l'approcher, qu'il me regardera en souriant, heureux de me voir, qu'il me fera signe de prendre le métro avec lui, à nouveau, qu'il voudra bien discuter.
Comme l'autre jour.

C'est dingue comme en quelques secondes, je me suis mise à sentir à nouveau tout ce que je ressentais pour lui avant les vacances, toutes ces fois où je me liquéfiais avant d'aller m'assoir face à lui en cours, toutes ces fois où je savais que j'allais le revoir dans un ou deux jours, folle de joie, toutes ces fois où j'étais sûre qu'il serait là, avec ses yeux bleus clairs et sa voix pleine de douceur, où je savais qu'il serait à moi pendant 2h et que je pourrais m'enivrer, jusqu'à la fois prochaine.

C'est totalement fou.
Oui, c'est insensé.

J'ai passé 3 mois sans lui, 3 mois à rêver de lui quasiment toutes les nuits, 3 mois à le chercher même jusque dans les rues de Croatie (le "on sait jamais"), et puis doucement je commençais à me résigner, à me dire qu'il fallait que je fasse une nouvelle rencontre... et il suffit d'une seule fois, d'un sourire sur le quai du métro pour que tout s'enflamme à nouveau.

Et pourquoi ?
Je n'en sais rien.
Je ne comprends rien.
Je n'arrive pas à me raisonner.

Tout ce que je vois c'est mon euphorie, comme si le bonheur avait refait surface, le beau temps après la pluie, le jour après la nuit, et toute cette animation dans ma tête, la joie dans mon ventre quand je pense que je sais où il est en ce moment-même.

Tout ça me parait complètement insensé.

Quand je lis des histoires d'amour ça me laisse toujours dubitative.
Il n'y a pas de logique.

Esmeralda était folle de Phoebus, qui est pourtant le plus gros des connards.
Frollo était fou d'Esmeralda, pourtant elle le haïssait.
Louise était raide dingue de Victor dans Les chiennes savantes, pourtant elle savait depuis le début que c'était un menteur.
Et ce roman que je dois lire pour les cours et qui me fait mal au ventre, cette femme qui raconte sa passion amoureuse pour un homme marié, un homme qu'elle ne pouvait jamais appeler mais qu'elle espérait sans cesse, un homme qu'elle voyait seulement quelques après-midi, et pourtant elle ne vivait que dans l'attente de leurs corps-à-corps, sans vraiment le connaitre. "Il était étranger".

Pfffffffffffff.
Pourquoi on me fait lire ça !!??
Comment je fais après pour agir de façon RAISONNABLE, pour ne plus penser à lui ??!

Foutue littérature.
Ecrit par Aphone
le Jeudi 30 Septembre 2010
à 21:26



Commentaires :

  Celsius42
30-09-10
à 23:31

Ce qui me fait penser...

... Tu serais pas en train de le traquer, là, par le plus grand des hasards, au cas ou, on sait jamais ?

  aphone
30-09-10
à 23:36

Re: Ce qui me fait penser...

Oui, complètement !
(Sauf que j'ai pas encore le fusil sur l'épaule et le sac à lapins sous le bras, mais c'est presque ça !)

  stupidchick
01-10-10
à 01:35

No es amor
lo que tu sientes
se llama obsesion
:)

Ceci dit, tout ce que tu décris me semble étrangement familier...difficile parfois de se sortir quelqu'un de la tête. Il n'y a pas de logique. Et souvent, d'après mon expérience, au bout d'un moment, on arrête tout simplement d'y penser.


bisous ma belle

  aphone
01-10-10
à 02:30

Re:

Amour, obsession ... alala, où commence l'un, ou s'arrête l'autre ... j'trouve pas vraiment de réponse dans mes lectures, c'est qqch de récent, plutôt psychologique (je crois) que cette idée d'obsession amoureuse, d'obsession malsaine (est-ce que Victor Hugo en avait entendu parlé ? Parce que Frollo il est bien taré (bref))

Bon je ne pense pas être encore érotomane ! Mon psy n'a pas l'air de s'inquiéter pour moi (je l'ai vu ce midi), il trouve ça mignon que j'sois amoureuse. Et puis je n'ai pas encore suivi ou harcelé mon prof (bon je suis allée voir ses horaires, oui, hum, shame !), mais c'est parce qu'il avait l'air heureux de me voir l'autre jour et ça m'a frustré de pas pouvoir faire le trajet avec lui ... j'voudrais le revoir juste une fois ... et puis si je vais lui parler ça m'aidera sûrement à me rendre compte qu'il est tout pourri et je pourrai dire "next"

Mais le type dans la chanson (No es amor) est totalement barré, il ne pense qu'à lui, il veut la voir alors qu'elle ne veut pas, il est insistant, collant, intrusif ... l'amour c'est respecter l'autre, pas le harceler, imposer sa présence ou exiger une réciprocité.

Pffffff enfin j'en sais rien ... ma vie sentimentale est catastrophique ! Je suis peut-être complètement obsédée et rien d'autre !

  LiliLou
01-10-10
à 14:43

Je sais pas pourquoi j'ai pensé à Zaza.

A part que tu n'es pas encore à ce degré de passion.

"J'ai comme une envie de te serrer, de t'étouffer que tu ne sois que soupir,
J'ai comme une envie de te broyer,te torturer et te regarder languir
Je voudrais tirer de tes yeux de larmes graves et fiévreuses qui coulent sans finir
Je voudrais qu'elles puissent te brûler l'âme si dur si fort que tu penses en mourir.

J'ai comme un besoin de te sentir sur ma peu sous ma peau tout contre moi
J'ai comme un besoin de te tenir par le coeur sans faiblir jusqu'au trépas
Je voudrais voir ton corps qui se déchire voir ta peau blême se torde sous mes mots
Je voudrais pouvoir te l'entendre dire que tu m'adore, oui que tu m'aimes trop.

c'est comme ça autrement je ne sais pas.
c'est comme ça autrement je ne sais pas.

J'ai comme un goût méchant dans la bouche, un soupçon de venin qui te fait mal.
Il choisit pour moi les mots qui te touchent et teinte l'amour d'un rouge un peu sale.
J'ai des envie de passions meurtrière que notre amour sois le pire des maux.
Je voudrais de toutes être la dernière que tu maudisses mon nom et ma peau.

c'est comme ça autrement je ne sais pas.
c'est comme ça autrement je ne sais pas.

J'ai comme un besoin de te dire je t'aime, en te mordant la main et le sourire.
J'ai comme un besoin de t'offrir mes veines en simulant une envie de mourir.

J'ai comme un besoin de mettre du drame.
J'ai comme l'envie d'ajouter des flammes.
J'ai comme l'envie que tu sois brutal.
J'ai comme l'envie d'un amour fatal.

c'est comme ça autrement je ne sais pas.
c'est comme ça autrement je ne sais pas.

  aphone
01-10-10
à 15:19

Re:

Oh oui heureusement je n'en suis pas là !

- Je ne lui veux aucun mal, physique ou moral
- Je ne veux pas qu'il m'aime : je veux savoir s'il y une possibilité d'amour
- Je ne fais pas passer tout avant lui ( = passion) (la preuve j'ai rejoins mon frère ahah)

J'pense que je suis juste frustrée.
Je n'ai jamais réussi à l'approcher vraiment, à lui parler d'autre chose que de littérature.

J'me fais peur avec ces histoires d'obsession. Vraiment j'veux pas être malsaine !
C'est tellement étrange tous ces sentiments (ou émotions ?) forts, j'n'aime pas avoir l'impression que je perds la tête, et pourtant je perds un peu la tête, de façon euphorique ou triste ! J'sais pas trop quoi penser.

Des bisous blondinette !



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom