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Les mots sans le son


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Lecture du moment
Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Parce que je suis une grosse flemmarde

Mes envies d'écrire sont tellement nombreuses que je finis par ne plus écrire du tout, par flemme de m'y mettre, parce qu'il me faudrait des heures, parce que j'ai envie de lire aussi, d'écouter de la musique et discuter oisivement, et aussi parce que je culpabilise de ne pas être une étudiante sérieuse, enfin tout ça tout ça.

Oui, c'est dur en effet.
Je souffre.
J'agonise.
Je meurs.

(Je déconne hein)

Je suis en train de lire un bouquin qui me fait mourir de rire (c'est plutôt rare d'ailleurs, remarquez qu'il est plus facile d'avoir une écriture triste que drôle) (enfin j'crois hein, j'avoue honteusement n'avoir pas encore fait de thèse sur le sujet).

Alors pour bien vous prouver que je suis flemmarde, hop, un extrait du bouquin, tadaaa !
(Et je retourne tranquillou à ma lecture, lalala ...)




CONSEILS POUR PARAÎTRE À L'AISE DANS UN ASCENSEUR

Passer un moment dans un placard avec un inconnu est embarrassant. Face à notre prochain, nous sommes timide et confus, nous ne savons pas où mettre les yeux, nous avons envie de nous faire tout petit (et, chose curieuse, l'autre paraît toujours serein et fort, comme s'il ne se rendait pas compte de l'incongruité de la situation). Alors quelle attitude adopter pendant le trajet pour surmonter notre malaise ?

Faire l'impatient et tapoter du pied donne l'air ridicule d'un businessman surexcité. D'un autre côté, regarder l'autre dans les yeux, face à face à quelques centimètres, l'inquiète. Quant à vouloir engager la conversation avec lui c'est une erreur : même pour une discussion très banale, le temps de voyage est trop court.

– Bonjour.

– Bonjour Monsieur. La politique politicienne, j'en ai ras le bol.

– Oui, ils nous prennent pour des abrutis.

– Allez, bonsoir.

Enfin, rester comme pétrifié après avoir appuyé sur le bouton, les yeux sur ses chaussures ou sur une paroi lisse, laisse supposer que la présence de l'autre nous effraie. Ce qu'il faut éviter absolument. Car en ascenseur, tout est basé sur le rapport des forces. Il est impératif, dès la mise en présence, de prendre l'ascendant sur notre prochain. Plus qu'une simple attitude à adopter, il s'agit donc d'effectuer un travail progressif, dont le but est d'amener l'adversaire en position d'infériorité. Car deux personnes ne peuvent se sentir simultanément à l'aise dans un ascenseur. On peut le regretter, mais c'est ainsi.

Tout d'abord, il faut s'empresser de demander "Quel étage ?" avec désinvolture, avant même d'être tout à fait à l'intérieur. Si nous traînons trop, il nous devancera sans scrupule – or cette question est primordiale, car elle nous place d'emblée comme le patron de l'endroit. "Un habitué", songera-t-il. Mais rien n'est encore gagné, bien sûr. Il est maintenant indispensable de se placer le premier près du panneau à boutons, et d'attendre qu'il quémande. "Quatrième, s'il vous plaît." Ensuite, un nouveau point sera marqué si nous appuyons précisément, d'un geste souple et sûr, sur le bouton qui correspond pile à son étage (ce n'est pas sorcier, comme manœuvre, mais cela impressionne toujours – "Il connaît l'emplacement exact des boutons, un habitué..."). Ensuite, tout est simple : il suffit de conserver l'avantage ainsi acquis, en profitant du léger éblouissement causé par notre "ouverture", pour entamer avant lui, avant qu'il ne se ressaisisse, notre "développé". Le développé est la matérialisation de l'attente placide, l'attitude que prend naturellement un homme sûr de lui entre le rez-de-chaussée et le quatrième, et peut revêtir plusieurs formes : un air que l'on chantonne à mi-voix, un doigt qui caresse avec nonchalance le panneau à boutons, un coup de peigne dans la glace. A nouveau pris de vitesse, il est coincé : on imagine mal deux étrangers chantonner ensemble dans un ascenseur (ou pire, se recoiffer côte à côte, ou caresser ensemble le panneau à boutons). Il ne peut pas non plus se mettre à chantonner pendant que nous nous donnons un coup de peigne : une personne décontractée dans un ascenseur, ça passe merveilleusement, mais deux, ça frise le burlesque. "Ils n'ont qu'à se mettre à danser, tant qu'ils y sont." Non, il ne pourra que rester figé et muet, dominé, embarrassé. C'est dur, mais l'heure n'est pas aux états d'âme. Il a perdu. Il voudra se cacher dans un trou de souris, tandis que nous serons parfaitement à l'aise. Il ne restera plus alors qu'à conclure (la "fermeture") : lorsqu'il sort, vaincu, et marmotte timidement "Au revoir", nous nous contenterons d'un léger signe de tête et d'un sourire distrait, qui achèveront de l'accabler. Ouverture, développé, fermeture, l'affaire est réglée. Resté seul pour un ou deux étages encore, nous nous sentons gai et léger : le trajet s'est parfaitement bien passé pour nous.

(Le chameau sauvage, Philippe Jaenada)

Ecrit par aphone
le Mercredi 03 Février 2010
à 01:20



Commentaires :

  disturb
06-02-10
à 14:09

Eyh Josiane !!!
Moi je lis "le hérisson" ... et je trouve que la lecture en est tellement compliqué que j'ai décidé de faire ma flemmarde en téléchargeant le film ... alors que dieu sait que j'aime la lecture !

T'es une fana de lecture cicciolina ??

  aphone
06-02-10
à 17:52

Re:

Connais pas ! C'est quoi ? Je veux bien découvrir !

Le hérisson oui il parait que c'est bien mais il est jamais dispo à la bibli =p

Bisous Josette !

  disturb
07-02-10
à 13:21

Re:

Ah lol mais "cicciolina" c'est un mot affectif, pas un type de lecture ;)

Par contre, le hérisson, quand je l'aurais terminé, je te le prêterai volontiers si tu veux !
J'ai tenté de regarder le film ce matin ... et j'ai pas eu le cran de me casser le suspens du livre, alors j'ai appuyé sur la petite croix rouge pour tout fermer ... I'm a coward !!!!!

  aphone
07-02-10
à 16:34

Re:

J'suis trop stupide ahah, tu parles italien ? J'connaissais pas cicciolina, c'est mimi =)

Oui, bin pour que tu me le prêtes un jour, faut qu'on se voit ! Mais bon courage pour ta lecture héhé =)

Bisouuuuuus !

  disturb
07-02-10
à 16:38

Re:

Bin on va se voir au repas du joueb non ?
D'ici là je l'aurai terminé :)

Vi je parle rital ... ça fait 6 ans que j'en fais plus, mais ça reste une langue de coeur ! Toi aussi tu parles ritalos ?

Bisouuuus (baveuuuux)

  aphone
09-02-10
à 00:18

Re:

Uiiiii je parle un peu italien, enfin j'aime trop trop cette langue, ça me fait un effet dingue, cette musique, depuis que j'suis toute petite ... =)

Cool pour le bouquin, ça serait trop gentil !

Bisouuuuuuus !

  disturb
09-02-10
à 20:07

Re:

Yes moi aussi je surkiffe le ritalos !!

Pense à me faire penser (oula !) à prendre le bouquin, je risque d'oublier ... j'ai la mémoire comme une passoire ...

  aphone
09-02-10
à 20:48

Re:

D'acc' ! Je vais essayer de me souvenir de te dire de te rappeler de prendre le livre =)



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