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Les mots sans le son


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Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Parce que pour nous aussi, c'est les vacances !
--> où comment essayer de résumer 22 jours d'animation (un peu trop animés d'ailleurs).

Juillet.

Ca commence à Paris, dans ma chambre, l'angoisse, je ne suis pas prête, mais il faut partir, alors je pars, et ça continue dans le RER, mon stress, mon envie de renoncer au dernier moment, de m'isoler, de m'oublier, je respire lentement, fermer les yeux, une dernière fois, et puis c'est parti, le bonjour aux animateurs, les enfants qu'on emmène à la Gare d'Austerlitz, les bagages pleins les bras, les 38 prénoms qu'il faut retenir, vite, le train qui ne démarre pas à cause de l'accident, l'agitation, les enfants qui ne veulent pas dormir, la nuit qu'on va passer éveillés, courage, le détour imprévu par Bordeaux, puis Toulouse, puis le car jusqu'à Albi, puis l'autre car jusqu'à la forêt, enfin, notre camps, à 12h de Paris, la fatigue, mais les gamins qui sont sages, et les deux grandes qui me disent "Eh mais sérieux t'es trop belle toi, tu devrais faire du mannequinat !", wahou je les aime déjà ces gosses, et puis les petites qui réclament des câlins, qui me posent 30 milles questions, qui me tiennent la main, adorables, il y a les collègues animateurs, 3 garçons, 3 filles, tous hyper sympa, et le premier repas de la colo, fait par notre directeur, "c'est tellement galère de faire à manger pour tout le monde, j'ai hâte que ça soit votre tour !", et puis les activités juste après, pas de pause, le tir à l'arc, ma fatigue, le bleu que je me fais avec la corde de l'arc, et puis le soir enfin, les gamins qui finissent par s'endormir, pause, les clopes et les bières avec notre directeur, le whisky coca, il est vraiment hyper cool notre directeur, nos regards fatigués malgré les sourires, les tentes qui nous attendent au coeur de la nuit, et puis c'est déjà demain, il fait beau, chaud, les gosses qui sont plein d'énergie, petit déj', puis VTT, puis canoë kawac, mon autorité que j'entraine sur un gamin qui n'obéit pas, il me tient tête, mais je ne cède pas, il finit par pleurer, mais je ne cède toujours pas, jusqu'à ce qu'il comprenne enfin, et je me sens mieux, j'ai réussi, le plus dur est fait, et puis le directeur qui sort sa guitare, je l'observe, je sors la mienne aussi, les gamins qui écoutent, et j'apprends à jouer les morceaux qu'ils aiment, et je les fait chanter, et puis il y a les deux jours d'escalade avec le directeur, les tentes qu'on monte à 2h du mat dans le noir, on est que tous les deux, et j'apprends beaucoup de lui, de sa manière d'animer, drôle, tendre, sa façon de se faire écouter, calmement, sans hurler, et les enfants qui l'écoutent, assis tous ensemble au bord d'un lac, les sauterelles, on joue de la guitare tout le temps, c'est reposant, et la cuisson des pâtes qu'on trouve le moyen de foirer, les gamins qui se moquent, "qu'est-ce qu'on mange bien dans cette colo !", il y a le barage que je descends en rappel avec eux, 25 mètres, les gamins qui passent un par un, courageusement, et puis qui me crient "t'as peur Aphone ?? T'as peur ou pas ? - OUIIIIII J'AI PEUR !", mais la joie arrivée en bas, et mon envie de faire de l'escalade à l'avenir, le moniteur qui me dit "apprendre à se surpasser, à combattre la peur du vide", et puis il y a le moniteur de tir à l'arc, beau, celui qui a 24 ans, son regard dans la camionette au retour, il me parle de lui, du langage des sourds, langage beaucoup plus vrai, et puis des andicapés, de la joie qu'il a de travailler avec eux, à cause de leur naturel, il y a les paysages tout autour de nous, la nature, la biche qu'il nous montre du doigt, les insectes qui font hurler les gamins, les coups de soleil, je me sens déconnectée de la ville, de ma vie, et ça fait du bien, et il y a la journée où je dois faire à manger pour tout le monde, les frites pour 40, dur en effet, mais reposant, loin des gamins, des cris, et les moqueries des autres anim', "Aphone, je t'en supplie, arrête la cuisine !", nos rires, les concours pour tout et n'importe quoi, il y a les veillées, les grands jeux, les bobos, les anniversaires, les chansons, les pleurs, les rires, et puis il y a les bières après minuit, sans les gamins, la promenade dans la forêt au lieu d'aller dormir, lampes éteintes, notre peur, nos rires, cette équipe d'animateurs que j'adore, surtout le prof, son humour, ses joins qu'il fait tourner, je suis saoule et je ris, il y a les nuits où il fait particulièrement froid, enroulée dans tous mes pulls, mais trop fatiguée pour râler, et puis il y a le parc nautique, le directeur qui me laisse conduire le camion, les gosses qui s'amusent comme des fous, les triplés, les toboggans, et moi qui m'amuse presque plus qu'eux, le plongeoir de 2m50, la petite qui veut que je lui apprenne à nager, ma petite Kalineuse de 7 ans qui saute du plongeoir, la petite qui se casse la cheville devant nous, "heureusement qu'elle est pas à nous celle-là", gloups, ma peur qu'il arrive quelque chose aux gamins, mais le prof qui me fait mourir de rire, et les yeux pétillants des gamins, "Aphone c'est l'animatrice la plus appréciée", je suis gênée, heureuse, je les adore, on rit beaucoup trop, ou juste comme il faut, il y a les nuits, le froid, la fatigue, l'attente du jour de congé, et puis il y a ce gamin, le petit JP, et sa drôle de marque dans le cou, "comment tu t'es fait ça ?" et il baisse les yeux, silencieux, et mon inquiètude soudain, jusqu'au bout du séjour, et puis il y a cette gamine de 15 ans, belle, trop belle, qui joue avec mes regards, qui me destabilise, et puis il y a le rallye aventure, avec le prof, juste nous deux, pendant deux nuits, et l'ambiguité qu'il y a entre nous, notre envie de plaire simplement, et la grande qui dit "Le prof il m'a dit qu'il voulait t'épouser", je ris, c'est un jeu entre nous, il y a le feu d'artifice hyper nul au bord de la rivière, dans un petit village perdu, et la super soirée qu'on passe tous ensemble, intimes, soudés, et puis il y a l'orage, violent, nos tentes qui bougent dans tous les sens, mon cri incontrolé, "t'as peur Aphone ?" hum non non, il y a le canoë encore, l'odeur de l'eau, le soleil, les gamins qui s'amusent comme des fous, il y a la randonné au retour, épuisante, et le détour herculien qu'on fait parce qu'on sait pas lire une carte, il y a l'anniv du directeur, et la double ration de whisky à notre retour au camps, nos discussions salaces, nos blagues, nos anecdotes, "tu me fais trop penser à ma soeur quand t'es bourrée, complètement cochone !", hum, et puis le plan fait au crayon par le directeur pour m'inciter à rejoindre le moniteur de tir à l'arc dans sa chambre, hum, je préfère aller dormir, et puis il y a l'orage encore, la peur des gamins, ma guitare que je sors pour les calmer, la chanson de Micky Green, toujours, et toujours il la redemande, et le prof qui me dit "arrête de chanter cette chanson, je vais te sauter dessus", je ris, c'est un jeu, et sa main qui caresse mes doigts sous la table, étrange, juste doux, et puis rien d'autre, c'est le jeu, il y a la piscine, les batailles d'eau, il y a les poux, les engueulades, les amourettes, les gros mots, les bagarres, les cabanes dans la forêt, la fête du village à 2km, le retour à pied dans la nuit, lampes éteintes, les étoiles, les lucioles, la voix cassée de la petite de 15 ans, les calins avec mon petit JP, et ce lien qui s'est crée entre nous, et puis il y a les deux jours sans le prof et sans JP, long, et ma fatigue qui prend le dessus, je suis fatiguée, sale, parce que l'eau des douches est froide le soir, et qu'il n'y a pas de lumière, j'ai les cheveux gras, des cernes, et puis il y a mes pleurs, l'avant dernier jour, dépassée, saoulée, "j'en peux plus", la soirée que je passe seule sous les étoiles à me calmer, et ma joie juste après, au retour, quand tous les gamins me font des câlins, m'embrassent, s'inquiètent pour moi, et mon coeur qui voudrait exploser, 38 gamins dedans, et puis il y a la boom tant attendue, le rhum pur qu'on boit avec le prof juste avant, "on est limite là Aphone", nos fou-rires, et puis l'ambiance qu'on met dans la nuit, les bonbons, le feu de camps, les slows, le petit JP dans mes bras, ça sent la fin, et ce sentiment étrange, on est content, on est triste, on va se manquer, et puis cette dernière journée de folie, à tout ranger, et le train qu'on attrape de justesse, et les cris de joie du directeur "j'ai passé la pire journée de ma vie !", et son soulagement d'avoir réussi, c'était sa première colo en tant que directeur, on peut enfin souffler, les gamins qui s'endorment dans le train de nuit, et nous aussi, l'arrivée à Paris, triste, et ça finit dans ma chambre avec un étrange silence, ne plus être obligée de faire attention à eux, seule, et mes yeux qui se ferment ...

Mais je n'ai pas le temps de m'endormir, je dois me préparer, j'ai rendez avec Mimie ce soir, parce qu'on prend l'avion demain matin, tôt, pour la Sicile ...

Ecrit par aphone
le Lundi 09 Novembre 2009
à 02:36



Commentaires :

  Kink
19-11-09
à 11:47

x

Aah :) ça fait plaisir de te relire
Au final, tu n'as jamais su ce qu'il avait au cou, le petit?

Maintenant, poste la suite!

Bizz

  aphone
19-11-09
à 23:12

Re: x

Non, je lui ai redemandé un peu plus tard, seul à seul, mais il voulait pas me dire comment il s'était fait ça et j'avais l'impression de l'oppresser. J'y pense toujours aujourd'hui, parce qu'il a 13 ans et qu'on s'écrit qqs mails pour prendre des news, je sais pas si je dois prévenir un service d'aide, ou si j'me suis fait des films, mais c'est quand-même un gosse très craintif, et si c'était pas grave, pourquoi il cacherait l'origine de ce bleu ?

En tout cas merci d'avoir lu ! Bisous !

  ecilora
19-11-09
à 21:24

*enfin*
L'avantage, c'est que pendant un bref moment, je me suis revu en été! en débardeur et en tongs! Et ça, ça n'a pas de prix! ^^
tu as résisté à 22 jours entourée d'enfants? Non stop?! Je crois que tu as toute mon entière admiration là... J'optais plus pour la semaine. Mais trois... Fiou.
Moi j'aime bien ce paragraphe. C'est comme un livre à lire dans le train, on en ressort à reculons parce que zut on est déjà arrivé!
J'espère te relire avant 2010 (soit avant 70 jours!!) Hihi.

BzOo


  aphone
19-11-09
à 23:17

Re:

Ahahah, oui tu as raison ;)
Pas de soucis, je crois que je vais poster très rapidement, peut-être pas ce soir mais demain ou samedi (je vais pas bombarder mon joueb d'article en retard non plus parce que ça va être l'overdose ahah !)
Et ma réponse est OUIIIII, j'ai tenu tête à 38 gamins pendant 22 jours !!! Et le pire, c'est que j'ai vraiment hâte de recommencer !!! Ahah =)

Merci Cio de m'avoir lu et d'attendre la suite =)))

Bisouuuus !



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