Déjà une semaine et toujours aucune réponse.
Ca fait 7 jours pile poil que j'ai appris que j'allais à Lille le 13 juin.
J'ai tourné et retourné le problème dans tous les sens.

La première chose que j'ai faite, ça a été d'écrire un mail à Cat, mon amant de Lille.
Court, clair, avec juste l'essentiel, les formules de politesses et les trois lignes qui résument tout.
Sans excès de sentiments, sans blabla, sans humour, sans froideur.

Ensuite je me suis dit "non Aphone, pas de réaction à chaud, pas de scène au ralenti sur un fond musical d'Ennio Moricone, ATTENDS".
Alors j'ai attendu.
D'ailleurs, j'attends encore.
Pourtant je chôme pas hein.
J'ai TOUT envisagé !

Scène I :

Je lui envoie le mail.
Il répond.
Je vais à Lille.
Il m'attend.
On se retrouve chez lui.
Il est tout fou.
Je suis angoissée.
On parle.
Un peu.
On fait l'amour.
Beaucoup.
On parle encore.
Un peu plus.
On passe la nuit ensemble.
Peut-être.
Je rentre à Paris.
Folle de joie.
Il dit qu'il prendra de mes nouvelles.
Il ne le fait pas.
Et la distance étouffera nos promesses, comme toujours.

Scène II :

Je lui envoie le mail.
Il répond.
Je vais à Lille.
Il m'attends.
On se retrouve chez lui.
On parle un peu.
On fait l'amour, longtemps.
Il me fait comprendre que je dois partir maintenant.
Je repars en le haissant, décomposée.

Scène III :

Je lui envoie le mail.
Il ne répond pas.
Je le déteste.

Bon, y'a sûrement d'autres mises en scène possible, avec des changements de décors, un peu plus de dialogue, peut-être une absence de sexe pour la bienséance (ou pour continuer mon combat "pour un vagin plus sain"), mais bon, en gros c'est ça.

Y'a aussi la scène IV, qui se résume par : "Aphone ne fait rien".
Après tout, je suis bien sans homme, et ça a des avantages :
- Aucun risque d'attraper le SIDA, une mycose, l'hépatite ou autre.
- Aucun risque de grossesse (plus besoin de courrir à la pharmacie comme une dingue, morte de peur, parce que tu viens de coucher avec un mec pas foutu de se protéger convenablement)
- Aucun problème d'épilation et de poil incarné, plus de frai d'ethéticienne ou de temps perdu avec la machine infernale dans la main à débroussailler tous tes copains les poils de jambes.
- Plus personne pour te dire comment faudrait que tu t'habilles pour être vraiment très belle, même si t'es belle comme ça hein (fuck ta mère)

BREF, j'arrête, on va me croire aigrie.

J'étais donc décidé à ne rien faire, laissant mes organes génitaux en jachère et mon esprit au repos, quand le drame arriva.
(J'vous préviens c'est la honte).

J'me connecte sur Facebook, comme à peu près chaque jour, histoire de vérifier que personne a pourri mon mur d'un commentaire injurieux, d'une photo horrible de moi la tête dans la cuvette, ou autre.
Et là, je vois son nom sur mon mur.

Bon, j'explique.
Tout le monde a Facebook c'est bon ?
Ok. Alors j'avais écrit "Aphone va voter !" (oui, je voulais que tout le monde le sache).
Et bien ce cher Monsieur Cat, avec sa souris d'ordinateur, a gentillement cliqué sur "j'aime", spécifiant donc qu'il "aime" le fait que j'aille voter.
...

J'étais complètement dépitée.
Forcément, ça a eu lieu hier, j'ai eu 24h pour essayer de trouver un sens à ce geste.
Pourquoi, après 3 mois de silence et d'abstinance, il vient sur mon profil facebook et s'est senti le besoin de me montrer qu'il le lisait toujours ??!

J'en ai parlé à Djiou, elle m'a dit "c'est une porte ouverte, vas-y fonce".
Ouai mais bon.
J'vais pas non plus bondir parce que Monsieur Catounet a fait un geste héroique du petit doigt.
Surtout que ça veut pas dire grand chose, que c'est nul, qu'il aurait quand-même pu m'écrire un petit mot, un "ça va ?", un "je pense à toi", un truc qui tienne la route quoi !
Pourquoi je me prends encore la tête pour ce mec en carton ??

Bref, j'en suis là.

Au point mort de l'action, mais au point culminant du pathétisme.

(Je tiens à préciser qu'il se passe AUSSI des choses trèèèès intéressantes dans ma vie.
Qu'on se le dise.)