Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
Les mots sans le son


Recherche

Archive : tous les articles

Lecture du moment
Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Neige, nombril et autres péripéties

Il a commencé à faire froid sur Paris.
Mais je ne pensais pas que serait encore pire à Lille.
Ca m'a fouetté au visage quand je suis sortie du TGV.

J'avais juste mis mon manteau, un petit pull, ma jupe anglaise, une paire de collant et mes converses grises.
Light.
Très light.

J'appelle Moon.

- T'es oùùùùù ?
- Bah chez moi
- Ah ok, on va s'faire percer tout de suite ou bien j'te rejoins chez toi ?
- J'suis un peu à l'ouest là (traduction : j'viens d'fumer, j'suis pas opérationnelle dans la seconde)
- Ok bah j'arrive chez toi dans 10 minutes

Elle descend m'ouvrir.
Sa petite bouille toute endormie, elle s'enroule dans ses couvertures, le regard brumeux, petit sourire aux lèvres.
Je m'assois sur une chaise à défaut de me vautrer par terre : les minijupes, j'adore, mais ça change toute une manière de vivre.
Je joins mes jambes l'une contre l'autre tant bien que mal, même si j'm'en fou pas mal qu'elle voit ma culotte en transparence derrière mon collant gris.

- Alors, tu veux qu'on fasse quoi ?
- Moi ça m'disait bien qu'on aille se faire percer ce soir, parce que là j't'avoue que j'ai peur.
- Et après tu veux aller sonner chez ton amant ?
- J'sais pas ... J'hésite franchement, peut-être qu'il sera pas là, peut-être qu'il ne veut plus me voir, peut-être qu'il est avec quelqu'un, "peut-être que, peut-être que".
- Bah ça m'avait l'air bien ton idée, y'a l'effet de surprise, et au moins t'es fixée tout de suite, t'as sa réaction en live.
- Yep yep

On marche tranquillement jusqu'au métro.

Il fait de plus en plus froid, l'air est glacial, mes pieds sont gelés, mes mains, mes oreilles souffrent.

- Mais sinon Moon, j'veux dire, ça va me faire mal le piercing ?
- Franchement non pas trop, moins que si tu le faisais à l'oreille où là c'est du cartilages
- Ah ok. Et sinon, ça risque de s'infecter aussi ? Ca peut devenir grave ?
- Bah oui mais bon normalement si tu t'en occupes bien c'est bon, pi ça dépend de ton corps, s'il rejette ou pas
- Ah ok. Et J'vais avoir mal juste après ?
- Mais tu flippes là ou quoi ?
- Euhhh

Un peu je crois
C'est décevant
, je me retrouve à flipper à l'idée de perdre un petit morceau de peau.

D'un coup, il se met à grêler.
Oh yeah.
Et pas qu'un peu.
On se jette dans la boutique pour s'abriter.
Personne.

- Regarde un peu les photos, ça peut te donner des idées.

Je vois des tas de piercings, sur différentes parties du corps, j'me marre.
Dans quelques minutes, je serai percée moi aussi.
J'ignore encore quelle sensation ça fera, si je vais regretter, si je vais aimer.
Je sais juste que j'en ai envie.
Depuis longtemps.
En fait.
Et puis je suis avec Moon, j'ai confiance, elle, des piercings, elle est a 13.

- Regarde ton nombril dans le miroir et dis-moi si ça te semble bien centré
La perceuse m'a dessiné un petit point noir, comme une cible.
- Ouai c'est cool là c'est bien centré, hein Moon ? Hein ?

Je crois que je me sens pas bien.
La perceuse attrape mon nombril avec une pince.
Eh petit nombril chéri, je suis vraiment désolée, tu ne seras plus jamais le même après ça, tu sais je t'aimais bien.
C'est bon Aphone détresse.
 
- Au fait, la douleur, c'est un peu comme une épilation des aisselles ou c'est pire ?
- Naaaaaan franchement ça fait moins mal, et puis ça fait juste mal quelques secondes, après c'est bon.
- Ah ok, cool.


Je m'allonge sur le fauteuil, genre opération chirurgicale.
Bah c'est un peu ça d'ailleurs.
Je respire mal.

- Putain Moon j'suis une tappette !!

Elle me regarde en se marrant.
J'crois qu'à sa place, j'me serais marrée aussi.
Là j'ai surtout l'impression qu'il faut que je serre les dents.
On se calme.

- Attention, je vais rentrer avec l'aiguille, respire bien, inspire par le nez, souffle par la bouche.

Je sens un pic me planter violement.
Je ne bouge plus.
Apnée.
Les mains crispées sur les accoudoirs, la douleur me transperce, j'ai mal, ça dure, insupportable, j'agite mes pieds pour ne pas me débattre, je me retiens, mais si ça dure 2 secondes de plus ...

- Et voilà, c'est bon !

Oh my god ...

Je lâche tout l'air qui s'était comprimé dans mes poumons.
J'ai la tête qui tourne.
Je me relève bravement pour regarder la chose.
Oh, c'est beau.

- Alors, ça va, ça t'a pas fait trop mal ?
- Euh, quand-même, c'est pas tout à fait comme une épilation des aisselles
- T'as la peau vachement dure aussi, c'est peut-être pour ça
- Ah


Génial, j'ai la peau dure, grande nouvelle.
Bon, c'est mieux qu'une peau qui pendouille.
Mais pour les piercings, c'est douloureux.

- Ca va aller, t'es sûre que tu veux te lever, tu vas pas tomber dans les pommes ?
- Euh non je crois pas, j'espère pas, enfin j'me sens pas très bien, mais j'crois que j'vais tenir le coup
- Bon, Moon, si jamais ta copine tombe dans les pommes dans la rue, tu lui mets 2 baffes ok ?
- ...

All right, mais non mais non, je ne suis jamais tombée dans les pommes, j'suis forte MOI, j'ai pas mal MOI !

Ou presque.
Je me tiens le ventre avec les 2 mains, je marche comme ma grand-mère, je grimace des sourires.
J'ai l'air con.

J'appelle mon Daddy.

- Hey Dad, ça y est, je l'ai fait !
- C'est vrai ?
- Oui, et j'ai maaaaaal !
- Ahah, c'est bien fait pour toi !


Je me marre.

La douleur persiste encore pendant une bonne 30aine de minutes, puis finit par se volatiliser.
Pfiou.
Les urgences, c'est pas pour tout de suite.

On se retrouve chez notre pote homo québécois, on s'pose, on blablate, on commence à faire la cuisine.
J'envoie un texto à mon amant de Lille.
"
J'ai envie de passer chez toi pour discuter. Je peux ?"
J'appuie sur envoyer le plus vite possible.
Lalalala, c'est bon, c'est parti, trop tard, advienne que pourra, tout ça tout ça.

J'attends.
30 minutes se passe et puis

- merde, il appelle !
- Ok, on se tait !
- Vas-y décroche !
- Nan laisse sonneeeeeeeer !
- Aaaaaaaaaaaaaah


Well

- Oui ?
- Salut Aphone, c'est moi ! Ca va ?


Au son de sa voix, j'ai tout de suite compris qu'on allait faire l'amour.
Eh merde.

-
J'te dérange pas ?
- Non non pas du tout, sinon je ne t'aurais pas envoyer ce texto
- Tu me l'as envoyé quand ? J'viens d'le lire en fait
- Y'a une demi heure, ça va, t'es pas trop décalé
- Super, et tu voulais me voir ce weekend c'est ça ?
- Oui voilà, quand est-ce que ça t'arrange ?
- Moi ? Bah, ce soir ça m'aurait arrangé, oui ce soir ça serait bien, je fais rien, je reste chez moi, tu peux passer, tu passes quand ?
- Je vais finir de manger avec mes cops et je passe ok ?
- Super, génial, je t'attends Aphone
- Oki, à tout à l'heure
- Oui, à toute Aphone


Pfffffffffffffffffffffffffffffffff.

- Alors alors ???

La discution qui a duré 2 minutes, se retrouve être narrée en 10 minutes, détaillée, analysée, expliquée ...
Well.

- Donc tu dors chez lui ce soir ?
- Bah je sais pas, j'pense pas, si ? tu crois ?
- Bah oui c'est EVIDENT ! T'as vu comme il avait l'air content que tu l'appelles ???
- J'sais pas, on sait pas, peut-être pas, peut-être qu'il est juste content d'avoir de mes news
- Pffff sois pas stupide !


J'ai du mal à me contenir, j'appréhende à mort, j'étais pas préparée à sa réaction, comme toujours, mais quel beau connard, chaque fois il me surprend, me fait peur, me fait sourire, me rend dingue, et je tremblote légèrement, je me dis qu'en plus je ne suis absolument pas ready to fuck, que je ne suis pas bien épilééééééée, que je viens de me faire percer le nombril, et qu'en plus, j'ai mes règles.

Non non non, je suis vraiment pas du tout ready to fuck.
Mais pourtant, je sais qu'on va le faire.
Avec ou sans piercing, avec ou sans poils, avec ou sans règles.
Et merde.

On mange, on boit, du vin rouge, mais pas trop, j'veux pas être bourrée, j'veux savoir ce que je dis, savoir ce que je fais, c'est sérieux merde.
Je bad.
Qu'on m'abrège.

2 semaines sans aucune nouvelle de lui, sans un mail, sans un texto, sans un appel, juste ses derniers mots qui résonnent dans le vide.
Drôle de situation.
Je zappe.

3h plus tard, je suis devant chez lui.
J'me lance, le doigt sur la sonnette.
Un moment assez long se passe, je me demande s'il est chez lui ou s'il m'a fait une vilaine blague.
Il ouvre.

- Salut
- Salut

- Viens, rentre

Je rentre.
C'est calme. Personne. Pas de coloc, pas d'amis, presque pas de bruit.

- Il est pas là ton coloc ?
- Non, il est pas là
- J'vais dans le salon ?
- Euh oui, non, pourquoi, tu veux aller en haut ?

Il se marre dans un sourire. Espèce d'homme. Tu commences déjà à jouer. Un point pour toi.
Je m'assois dans le canap.
Il s'assoit dans l'autre canap.
Comme les fois précédentes.
Rien ne change.
Rien n'a changé.

-
Quand tu dis que tu viens pour discuter, c'était ironique j'imagine ?

Je me marre. Quel beau connard. Parfait dans son rôle. Bravo. Non ça n'était pas ironique, je veux discuter, mais de quoi ?, j'sais pas, j'voudrais continuer de te voir moi, j'voudrais comprendre pourquoi t'es si étrange, j'voudrais être ton amie, j'voudrais ton corps, non ?

J'dis rien.
Il me dit "tu trouves que j'ai changé ?" et puis se marre, "comme si on s'était pas vu depuis 5 ans ...".
Ses yeux me fixent intensément. Ca veut tout dire. Ca veut dire "tu es ma proie, et tu le sais, je te frôle pour mieux te mordre …"

Je lui montre mon piercing, il dit "joli, très charmant".
Il a eu le même. Au nombril. Il m'avait dit "à l'époque, ça avait fait sensation, toutes les filles voulaient le toucher", et aussi "j'ai souffert pendant une semaine, attroce", il m'avait fait rire.
J'aurais préféré qu'il ne voit pas ce piercing, qu'il ne puisse pas se dire "elle m'aime tellement qu'elle marche sur mes pas", non non non, j'ai un égo, une fierté, je ne veux pas qu'il croit que je l'aime.
C'est faux. Oui je l'adore, oui il me fait de l'effet.
C'est déjà pas mal.
 
Tu veux du vin ? De la bière ? Un pétard ?
Tu voulais me dire quoi ? Quoi d'neuf ? Oh, tellement de choses, et pourtant presque rien ...
Si je vais bien ? Oui, oui, génial, j'vais super bien. Et toi ?


Il se retrouve sur le même canap que moi, l'air de rien, et puis je ne dis rien.
On sait tous les deux.

Il m'embrasse.
Comme la première fois.
Sans jamais m'embrasser vraiment.
Je retiens mes mains, "ne le déshabillez pas tout de suite, soyez patiente bordel, un peu de retenu".

On aura pas tellement parlé en fait.

- Tu fais quoi après ? Tu dors avec moi ?

On passe une nuit étrange, j'étais pas tellement dans l'atmosphère, c'était trop soudain, trop brutale, y'avait eu une cassure quand-même, y'avait eu des prises de têtes, des non-dits, ça pouvait pas être aussi simple, aussi creux, j'avais pas réellement envie de ça, qu'il m'objétise d'un coup, qu'il fasse comme si on ne se connaissait pas, comme si on n'avait jamais existé. Juste un contact épidermique. Non, c'est naze.

Le matin je ne m'éternise pas trop. L'ambiance est cool, on s'marre, on s'moque, mais c'est creux.

Je pars.

Je rejoins le cops québécois

- Alors, ça a donné quoi ?
- Pas terrible franchement, j'étais pas emballée, en plus j'avais mes règles, pi il voulait pas parler, blablabla

On décide d'aller se balader. La grande roue, le marché noël, le vin chaud à la terrasse d'un café. Les serveurs pas aimables, le froid aux pieds, aux mains et aux oreilles.
J'achète du produit pour mon nombril, je suis contente, très contente, j'aime ce nouvel ami, ça brille, c'est beau, et puis c'est dégueu à la fois.



15h, on va chercher la voiture du père de Moon en bus.
Vu que je suis venue en train (la flemme de conduire), et qu'on va sûrement aller dans notre boite belge fétiche, il nous faut voiture.
Et je ne suis pas déçue : me voilà au volant d'une kangou, genre grosse camionnette, avec les pots de peintures qui s'entassent à l'arrière, pas de rétro intérieur, wahou la classe.
Il neige doucement, la voiture dérape à fond.
Je suis over-prudente.
On ramène la voiture à Lille.
Moon rentre chez elle, le québécois et moi, on repart à Lille.



On est en train de magasiner quand d'un coup, je me rends compte que je ne porte pas de soutif.
Euh … ?
Réfléchis Aphone, réfléchis.
AH OUI ! Eh merde, il est chez mon amant.
Je vais devoir aller le récupérer (parce qu'en plus c'est MON soutif préféré du moment), et il va croire que c'est un plan bidon pour le revoir avant de partir.
Pffffffff.
Allez, je fais pas ma lourde, je lui envoie un texto et on verra.
Il est tellement plein de surprises après tout.

20h, je suis de nouveau chez le québécois.
Douche brûlante.

21h, début de la crémaillère.
Des inconnus se ramènent, Moon est de retour, y'a des toast partout, et tout va bien.

Un beau mec se ramène, il fait sensation au près de l'assistance féminine et masculine (le québécois "mhhh il est mignon celui-là")(enfin, "sensation", il a quelque chose d'attrayant quoi).
On se retrouve à lui parler, c'est le pote du stagiaire de la coloc, il est mignon mais en commençant à lui parler je comprends vite qu'il ne m'attire pas plus que ça.
Tant pis, je blablate quand-même, ça m'occupe.

Moon court partout dans l'appart', elle commence à avoir pas mal bu, elle parle à tout le monde, rebaptise les objets, maudit tous les portugais, etc.
Elle me fait rire.
Moi je suis presque sobre, j'ai appris que j'avais le droit de boire 1 bière toutes les 2h et conduire quand-même, alors je sirote ma Duvel tranquillement.
Je blablate avec le mec mignon et son cop.
Je sens que je lui plais.
Tout le monde le sent d'ailleurs.
Et comme tout le monde est bourré, c'est hyper discret.

- Eeeeeeeeeeeeeh Aphoooooone, j'crois que y'a moyen  avec le mec mignon, il touche son genoux avec ton genoux AHAHAHA
- Oui oui Moon, j'ai vu
- Eeeeeeh en plus il te suit partout comme un petit chien
- Oui oui j'ai vu
- Eh mec, tu sais que ma copine c'est une grosse cochonne ??? T'as un gros phallus au moins ???

Je suis morte de rire.


L'ex coloc de Moon fait des clins d'œil pistés à 3 Km en direction du mec.
Et le québécois est un peu déçu je crois.

Un pote qu'on avait pas vu depuis longtemps est là ce soir.
Il nous raconte une super blague :

T'sais pas c'qui m'a raconté mon grand-père l'autre jour ?? Bah y m'a dit que quand il était plus jeune, et qu'il était à une soirée, avant d'aller aux toilettes il disait "Mesdames, je m'en vais serrer la main à un ami intime que j'espère bien vous présenter en fin de soirée".

On explose de rire.
Il me dit

- bah, t'es pu avec Lio ?
- Eh mec ça fait un bye !
- Ah boooooooooooooooon ?
- Ouai, maintenant je fais dans l'humanitaire, genre mère thérésa tu vois, j'offre des orgasmes aux plus démunis, eh ouai, j'suis comme ça moi blabla

Et il passera tout le reste de la soirée à m'appeler Mère Thérésa.
Fou rire.

Finalement, on devait partir de la soirée à 23h, et il est déjà 2h du matin.
Dehors, il neige toujours.
J'essaye de voir si ça ne serait pas plus prudent de rester ici à cause de la neige, on me dit que ça va, que c'est pas si dangereux, qu'il faut conduire doucement.
J'ai un doute.
Je dis "il neige vachement quand-même"
On me dit "nan ça va, c'est juste quelques flocons"
Bon.

On se met en route.
Le mec mignon et son pote viennent avec nous.

Moon est toute bourrée mais toujours opérationnelle pour trouver notre chemin.
Je n'aime pas trop toute cette neige, ça glisse quand je freine, une vraie patinoire.
Mais sur la voie rapide, tout va bien.



On arrive à l'anniv, les 2 mecs nous ont rejoint, je reprends une bière.
On se marre, on chuchote tant bien que mal parce que "y'a la maman qui dort en haut", on crie pour que les hommes nous fassent un strip tease, on est con.
Mon mec mignon se met tout près de moi, me demande de rapprocher ma chaise, mais n'essaye même pas de m'embrasser.
Pfff, encore une perte de temps celui-là.
Je lui fais écouter Blockhead, parce que monsieur est musicien et que monsieur compose de la musique, mais monsieur fait une école d'optique pour assurer son avenir.
Banal.
Il dit qu'il aime bien Blockhead, alors ça va, je consens à lui parler encore un peu.

Mais au bout de quelques minutes, le frère de la cop descend et nous fait un scandale parce qu'on fait trop de bruit.
Et nous revoilà dehors, en direction d'un autre lieu à skouater.
Je suis contente, on ne va pas dans la boite belge, la neige m'inquiètait.

Le mec mignon discute de la situation avec son pote.
Il dit qu'il rentre se coucher.
Il en a marre d'user de l'essence pour moi je crois.
Bon bah bonne nuit les mecs.
Je m'approche pour lui faire bise, il m'embrasse.
Ah bah s'pas trop tôt.
Mais il rentre chez lui ce nwoubi.
Pffffffff.

Je le bombarde d'appels de phare.
Je ris.
Je m'en fous.
Tant pis pour les bisous.

On arrive chez une autre pote.
Il fait froid.
Mais on rit bien.
Je me laisse séduire par la bouteille de vodka pomme.
Conséquence : j'épluche tout mon répertoire pour savoir qui je vais appeler, parce que j'ai très envie d'appeler des gens que j'aime.
Il est 5h du mat.
J'appelle Reno, Ben W., j'dis d'la merde, le téléphone passe à Moon, me revient, je raccroche.

J'envoie une photo de mon nombril à quelques potes, et puis, fermement décidée à faire de l'humour, sous la photo j'écris que "et non c'est pas mon cul !"
On y repensant bien, je comprends pas pourquoi ça m'a fait rire pendant 5 minutes.

Et puis je commence à m'endormir.
Adossée contre le radiateur, le corps recroquevillé sous mon manteau, je somnole.
La pote qui fête son anniv est malade, elle vomit ses tripes dans les toilettes.

A 7h du mat, j'entends qu'on braille mon prénom.

- Youhouuuu WAKE UP ! T'es ok pour conduire ?
- Yes yes, moi j'suis always ready, c'est quand vous voulez !
- La pote est trop malade, faut la raccompagner chez elle
- Okay okay, on est parti

Retour dans la vieille Kangou toute marrante. Tant bien que mal j'essaye de pas glisser sur le verglas. La voiture fait des écarts assez impressionnants. Mais tout va bien. On se retrouve chez Moon à 3, avec un pote, il nous roule un joint, on mange du Nutella, on se blotti sous la couette. Il est 8h. Le soleil se lève dehors. Crise de fou rire avant de m'endormir. Je suis bien, terriblement bien.

14h, le réveil sonne.
Moon part bosser, faut que je redépose le pote et la camionnette.
Juste le temps de me brosser les dents et on est dehors.
Oh yeah.

L'ex coloc a appelé.
Elle est rentrée dans un camion cette nuit.
Elle n'a rien de grave. La voiture est foutue.
Je bad.
J'savais bien qu'ils étaient dangereux, ces flocons.

Il neige toujours.
J'suis seule dans la camionnette, faut que je la ramène.
Il neige de plus en plus.
Allez Aphone, tu peux le faire.

La neige est de plus en plus forte.
Ca commence à devenir problématique quand je ne vois plus les panneaux.
Il est où le village de Moon ???

Je suis pas bien : à chaque feux rouges, la voiture dérape sur le côté, incontrôlable. Je roule pourtant à 30. Je ne vois rien autour de moi.
J'appelle Moon "Guide-moi s'il te plait, j'suis à côté d'un Auchan je crois, j'vois rien !"
Je grille un feu rouge parce que je ne peux pas freiner. Si je freine je tourne sur moi-même.
J'ai peur.

J'appelle mon père

- Papa, il neige, qu'est-ce qu'il ne faut pas que je fasse pour ne pas avoir d'accident ??
- Euh ... bah (paniqué un peu) tu dépasses pas les 30km/h, t'accélère pas dans les virages, tu freines le moins possible ...
- Aaaaaah Papa j'ai peur ça glisse !
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Non rien ça va, j'ai encore glissé, mais là c'est bon, j'bouge plus
- (pas rassuré du tout) Ok bah va très doucement Aphone
- Ok merci papa je te rappelle

Je regarde autour de moi, tout est blanc.
Je ne trouve pas le village.
J'ai les mains qui tremblent.



Je ne sais absolument pas où je vais.
Je suis sur le point de faire demi tour quand je me rends compte que je suis devant chez Moon.
Oh putain !
Oui oui c'est bien là, j'avance doucement jusqu'à la porte, frein à main, je coupe le moteur, je respire.
Oh putain je l'ai fait, je l'ai fait !

Je vois le père de Moon arriver près de moi.
Il me dit "rentre un peu à la maison, je vais garer la Kangou autre part"
Je ne me fais pas prier.
Du réconfort !
Je suis encore toute tremblante.
je suis sauvée.

Le père me dit "j'te ramène en voiture", je lui dis "vous êtes sûre, c'est pas dangereux, ça vous fait pas peur ?", il me répond "oh moi tu sais, ça fait longtemps que j'ai plus peur de rien".
Je souris jusqu'aux oreilles.
Je l'aime !
Il me raccompagne jusqu'au métro, me rassure, me dit que lui aussi il dérape tout le temps, que c'est normal avec toute cette neige, me parle de mécanique, et puis finit par me dire qu'il s'est beaucoup inquiété pour sa fille, et qu'il s'inquiète beaucoup pour elle en ce moment.
Je fonds.
J'aime l'amour des parents.

17h, je suis à la gare.
Heureuse comme jamais de n'être pas venue à Lille en voiture.
Je savoure un chocolat chaud, mon premier repas de la journée, j'appelle ma grand-mère.
Tout va mieux.

L'amant de Lille m'appelle quand je suis dans le train.

-
Désolé j'ai oublié de te répondre, j'ai zappé, j'ai pas cherché ton soutif
- C'est pas grave, cherche-le et je demanderai à Moon de venir le chercher, ça te va ?
- Ok Aphone
- Merci
- A plus alors
- Oui, à plus

Distant. Beaucoup plus qu'avant.
Lointain.

Mais je m'en fous.
J'm'en fous des hommes.

J'ai rompu avec l'amant de Bruxelles.
Petit à petit, j'ai de moins en moins d'amants, je lâche du l'est, je me libère, presque entièrement, je suis lasse des hommes, et à part l'amant de Lille, aucun de ne me fait réellement vibrer.
 
Tout ce que je vois, c'est que :

1. Je suis vivante !
2. J'ai un superbe anneau qui brille au nombril
3. J'ai passé une superbe nuit avec ma cops, et ça vaut plus que n'importe quel amant de la planète =)

Mais conduire sous la neige : plus jamais ! =)



(Je crois que je n'ai jamais été aussi narcissique qu'aujourd'hui ^^)

Ecrit par aphone
le Lundi 24 Novembre 2008
à 21:56



Commentaires :

  ryne
25-11-08
à 00:24

Et oui, je suis suis le meilleur amant de la Terre, c'est bien connu!
Bon, elle est quand même passée vachement vite cette soirée. J'me souviens plus trop bien.
Bon, j'te kiffe vielle branche.
On s'apelle anhhhhhh
signé, moi-même!!
(mon humour m'a quitté...)

  aphone
25-11-08
à 00:46

Re:

Pffff tu ressembles à rien avec tes oreilles de Mickey ! C'est quoi cet avatar ! Aaaaaaaah t'es trop funky meuf, t'inquiète pas pour ton humour, il est toujours opérationnel !
(La preuve, j'suis mdr, mais bon, on sait tous que j'suis pas objective : l'amour rend aveugle !)

Et alors ? Ca te plait ou quoi la mise en page ?
RDV SUR TON BLOG POUR UN NEW ARTICLE-MDR !
(bon j'arrête)

(j'ai commenté chez Ninoutita avec ton profil sans le faire exprès... sorry darling, j'suis qu'une trainée)

  Art-Orange-2004
25-11-08
à 01:23

Ce que je vois est que  tu es vivante, que tu as un joli anneau et un superbe prénom ! et sans nul doute une excellente copine ;-) Bonne nuit à toi.

  Perfect-plank
25-11-08
à 13:14

Comme tu m'as fait trop rire !!
On dirait moi dans mes bons jours, et prtant j'écris que quand ça va pas et que je ne vois que le négatif.
C'est pas si mal d'avoir un peu moins d'amants jcrois :)
gros bisous ma belle

  aphone
25-11-08
à 16:48

Re:

Je crois qu'on a pas mal de points communs =)
Ouai c'est pas si mal d'avoir moins d'amants, c'était vraiment trop le bordel, mais tout compte fait, j'suis bien quand je suis seule !
Gros bisous à toi aussi !


  Ben W.
25-11-08
à 22:59

C'est trop fort d'avoir l'autre côté de la soirée

Toujours très bon, ma cochonne !

  ninoutita
26-11-08
à 10:38

Très mignon cet anneau !
J'ai plusieurs idées de piercing depuis pas mal de temps mais j'hésite entre plusieurs dooonc bon.
Si tu étais trop narcissique, tu aurais aussi mis la photo du soutif mwhaha

  aphone
26-11-08
à 21:28

Re:

Pareil, j'ai eu envie de me faire des piercings un peu partout, tout ça pour finalement en faire un au nombril ^^ quel originalité ! Mais je kiffe, aucun regret =)
(Vas-y lance toiiiiiiii !)

J'l'aurais bien pris en photo, mon super soutif, si seulement je l'avais pas oublié sous le lit de l'autre blaireau d'homme pfffffff (j'aurais préféré lui laisser mes chaussettes)


  castor
26-11-08
à 19:23

Tu aurais dû mettre les chaines

Sur le bord de la route, mettre des vieilles chaines toutes rouillées d'il y a 25 ans planquées dans une trappe au fond du coffre qu'à côté déterrer le trésor des pharaons c'était une promenade de santée, qu'il faut la force et l'adresse d'Ulysse pour installer, en t'aidant d'une brochure moisie rédigée en serbo-croate, alors que pendant ce temps une quinzaine de véhicules décident d'aller te tailler un short. (ouais, t'aurais pu tomber sur des chaines récentes, mais c'est moins marrant elles s'installent super simple)

  aphone
26-11-08
à 21:29

Re: Tu aurais dû mettre les chaines

(lol) Je sais je sais ... Il me manque l'esprit pratique je crois ...
C'est impressionnant à quel point ça sent le vécu !

  castor
28-11-08
à 14:07

Re: Tu aurais dû mettre les chaines

C'est le problème d'utiliser les chaines une fois tous les deux ans, tu oublies que tu devais en racheter.



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom