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Les mots sans le son


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Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Célibat, part two
--> Enfin ...

LILLE

Il est grand, le corps fin.
Les yeux bleus, les cheveux châtains.
Lunettes rectangulaires.
La peau blanche, douce.
Du poil sur les joues.
Cheveux dressés vers le ciel.
Torse presque imberbe.

J'essaye ne pas y penser, mais j'y pense.
Les potes me traitent, me disent de zapper.
Moi, je veux le revoir, savoir, l'explorer, le toucher, le goûter.

[...]

Marseille.
Gare Saint Charles.
14h.
 
Dans 5h, je serai à la Braderie, avec Moon.
Voyage en sens inverse.
Sans cesse en mouvement.

Je suis dans un état second.
Génial, formidable.
J'angoisse et j'ai hate.

Je pose une tongue sur le sol Lillois.

Brrrr.

Je cours.
Métro, maison, Lio.
Il me fait un grand sourire en m'ouvrant la porte, on monte, il me fait à manger, me dévisage, me pose des questions, m'effleure le visage avec ses doigts.
Je me sens mal. J'veux m'enfuir.
Métro, Moon.
Moon enfin !
Elle m'avait beaucoup trop manqué.
Je réalise à chaque fois combien je l'aime, combien elle a une place vraiment spécial dans mon cœur, genre un truc VIP.
Et je la quitte pour Paris.
Je préfère ne pas y penser.

Là, je suis heureuse. Je danse. Je marche. C'est mécanique, mon corps est rodé.

Je suis tout près de chez Lui. Je meurs d'envie de le voir. Mais je ne l'appelle pas.
C'est lui qui le fait.
Ô doux miracle.

Il veut qu'on se voit.
Mais j'ai peur, j'esquive, je repousse.
Non, tu ne me feras pas mal ce soir.
Je veux l'oublier dans les bras des autres. Il est dangereux, cet homme, il m'obsède.

Ca tombe bien, un pote est là pour répondre à mes avances.

On danse, on s'embrasse, on flirt, on rentre, on ne dort pas.
Mais j'ai peut-être mal choisi ma cible, ce mec est tout fou de moi.

Il n'en revient pas, il me dit "c'est encore mieux qu'en rêve".
L'impression d'être une déesse.
Je joue, il va s'attacher, mais je m'en fous.
Je savoure l'instant. Etre touchée comme par un archéologue.

Que demande le peuple.

L'autre a essayé de m'appeler, jusqu'à 6h du mat, pour me voir.
N'ai pas décroché, n'ai pas donné de nouvelles.
M'excuserai demain.

Je rentre.
Chez Lio.
Fais couler un bain.
Laver ce corps qui a trop servi.
Effacer les traces de ces mains, les odeurs de notre nuit.
En apnée.
Tout oublier.

Je sors, m'épile à fond, m'habille au mieux, me parfume.
C'est bon, je suis prête.

Je pousse la légèreté le plus loin possible.

J'alterne.
L'un les jours pairs, l'autre les jours impairs.

Je le retrouve.
Lui, celui qui m'obsède.
Je n'ai pas dormi.

Lui, pourquoi je n'arrive pas à être légère avec lui ??
J'avance, je sors du métro, on a RDV, j'ai le cœur qui s'emballe, les mains moites.

Il est à un bar avec pleins d'amis.
Des trentenaires de 20 ans.
Un brin alcooliques.

- Eh, excuse-moi, j'ai une question ... Tu portes un wonderbras ?

J'explose de rire.
 Moi, à 30 ans, j'veux être comme eux. jeune.

Il vient s'asseoir à côté de moi, Lui.
Je n'ose pas le regarder, l'approcher, le toucher.
C'est lui qui vient.

On s'embrasse. Je bois. A l'œil. Je ris. Je bois trop vite.

Monsieur-tu-portes-un-wonderbras me fait du charme, joue avec ses yeux, me fait rire.

Je suis saoule.
Je veux aller faire pipi.

Il me dit attends je t'accompagne, je dis ok.
Il m'accompagne.
Les toilettes sont occupées. J'attends devant.
Il se rapproche de moi.
Qu'est-ce que je fais ? Il est où, l'Autre, celui que j'ai tant attendu ?

Il m'embrasse. Je ne résiste pas. Il est beau.

Connerie.

Je fais n'imp.
Je fais n'imp.
C'est si dur de dire non ? C'est si dur de renoncer à plaire ?

Je fais demi-tour pour aller Le retrouver.
C'est Lui le plus beau.
Il est enfin là.
Il m'embrasse.
 
A l'intérieur je crie reste avec moi, tu ne vois pas que je suis volage, qu'il faut que tu me gardes près de toi ?
A l'extérieur, je lui souris.

Non, lui, il bouge tout le temps, parle avec les autres. Je fais pareil.

Alors c'est son coloc qui se met à me parasiter. Me réchauffer les mains. Se rapprocher. M'accompagner aux toilettes (comme si j'allais jamais trouver toute seule), me tenir les hanches, me lancer des regards étranges.

Tout est trop flou. Je voudrais faire tout l'inverse de ce qui arrive.

Ne pas me laisser séduire par les 2 mâles que je n'aime pas. Que je ne désire pas.
Je voudrais pouvoir dire non. Je ne sais pas dire non ...

Lui, il ne dit rien.
Je voudrais qu'il m'enveloppe.
Mais ça ne sont jamais ses bras qui viennent se poser sur moi.

Plus tard, on danse ensemble. Une sorte de slow. Je danse dans ses bras.
Plus tard il me dira "ils t'embêtent les 2 autres ? Tu veux que je te protège ?"
Plus tard il me dira "Fais ce que tu veux Aphone, viens m'embrasser si tu le veux, ne te retiens pas". Je n'ose pas.

C'est seulement plus tard, très tard, quand je m'écroule de fatigue dans son lit qu'il vient me rejoindre.
Enfin seul.
Je me réveille avec ses deux bras autour de mon corps. A l'écouter respirer doucement. Ne pas plus bouger d'un cil.
Me dire "il est là, celui que j'attendais tant".

On se lève.
Je ne mange pas. Je bois 3 thés au caramel.
Je n'ose rien dire. J'ai honte. N'ai pas assez dormi.
Il comate dans le canapé.
Je prends une douche brûlante. Suis encore saoule. Fais des jets d'eau avec ma bouche. Je souris dans sa baignoire.

Rien a bouger quand je redescends. Il comate sur le canap', les autres discutent entre eux.

Je pars.
Je vais rejoindre l'autre, le pote.
C'est son tour. Jours impairs.

Je ne suis plus qu'un corps, un corps qui lutte contre son cerveau, un corps qui veut se prouver qu'il peut être à tout le monde, sans jamais s'attacher à personne.
Je couche donc je ne m'attache pas.
Drôle de logique.
J'suis pu très sûre d'un coup.

Je n'ai rien mangé depuis 30h.
Je n'ai pas dormi grand-chose non plus.

Je l'aime bien ce pote, je le découvre un peu mieux, j'aime sa façon de penser, on passe de longues heures à être d'accord.
Et puis de longues heures à se chatouiller l'épiderme.

On se sépare au matin, il va en cours, je rentre, au calme.
Bain brûlant.
Encore.

J'ai envie de Le revoir, Lui, mais sans l'alcool, sans la folie, sans les trous de mémoires.
Je veux lui parler, l'explorer, ne pas lui passer à côté.
Je m'attache.
Involontairement, tu t'en doutes. Il était pas au programme de mon célibat, celui-là.

Il est d'accord pour me voir, seul et sobre.
On se retrouve.
Il ne parle presque pas. J'essaye de détendre l'atmosphère, je parle pour deux, je me tais, j'attends, je cherche une explication au fond de ses yeux, nos regards qui se vissent l'un à l'autre, mais toujours pas de réponse, sauf mon cœur qui fait des loopings à s'en rendre malade.
Son silence me pèse beaucoup trop.
Je suis à des kilomètres de lui.

On s'assoit dans un café. Il est dur avec moi. On part 2h après. On marche dans le vieux Lille. Il me fait rentrer dans une église, me parle de la façade en marbre transparent, me raconte son histoire, on la regarde, longtemps, fasciné, elle vit avec le soleil, il me montre des peintures, s'ouvre un peu, se détend, me sourit.

On ne se touche pas. On reste l'un à côté de l'autre, pendant 4h.
Ca n'est qu'à la fin, chez lui, pour la dernière heure, qu'il passe sa main dans mes cheveux, les tient, fermement, m'embrasse, me déshabille, me violente, me serre contre lui.
Comment fait-il pour passer d'une telle froideur à une telle chaleur ? Je suis chamboulée.

Et pour finir, the final touch, il me parle des femmes qu'il a le plus aimé, et de celles qu'il aime encore.
M'ouvre son cœur à la dernière minute, me dévoile l'intime.

Je pars de chez lui, en vrac. En 1000 morceaux. 1000 morceaux qui flottaient en suspension dans les airs, et qui tomberaient dans un grand fracas.
Je suis à reconstituée.

Mur de silence. Incompréhension.
Pleurs. Insomnie. Blues.
Je pleurniche dans une chambre. Incapable d'expliquer.
Je tombe de fatigue.

Au petit déj', la coloc de Moon est là.
Alors que je bois un grand bol de lait en déprimant, elle me dit Nouvelle vie, nouvelle coupe.
Ca sonne bien je trouve.

30 minutes plus tard, je suis assise face à mon reflet.
Je dis coupez, court.
Encore plus court.
Il coupe.
Court.
Les mèches de cheveux qui tombent et mon sourire qui reprend sa place.

Je suis pleine de bonnes résolutions.
Ne plus le voir.
Me consacrer au reste, à la littérature, à la musique, aux voyages, aux amis.
Pas à Lui.

Il est trop dangereux.
Rester forte.
Rester SEULE.

Le soir, sur Msn, il me dit tu fais quoi cette nuit ? J'aurais bien passé une soirée zen avec toi.

... 1h plus tard, je suis chez lui ...

Il me montre des peintures. Des contemporains.
On écoute de la musique. Seuls. Dans sa chambre. Sombre.
Il me dit c'est joli, tes cheveux. J'aime. J'aime beaucoup.
Passe ses mains dedans, les referme, me tient entre ses doigts.
Tu dors avec moi hein ?

Il dit tu m'aimes un peu ?
Je lui dis tu joues avec moi.
Il dit non c'est toi !
Tu parles.

Je sais qu'il ne m'aime pas, on était d'accord depuis le début, quand il m'avait dit j'ai une femme dans chaque port, quand il me parle des autres qu'il voit, avec un regard d'enfant émerveillé, et je sais qu'il a raison, que de toute façon, tout le monde se trompe, qu'on passe sa vie à se mentir.

Je le sais.

Fais attention à ce mec.
Mais j'en ai marre d'avoir toujours le contrôle.
Lui, c'est différent.
Il me tient entre ses doigts.
L'espace d'un instant.
Et me relâche.
Libre.

Libre : Seule.
3 ans que je n'ai pas été seule.
3 ans, 3 relations longues, les unes derrières les autres, sans coupure.
Seule ... je ne sais pas si je vais y arriver.

Quand je me réveille, il est collé à moi.

On discute, on petit déjeune.

Je pars le plus vite possible.

[...]

Je suis rentrée à Paris.
Dans un bus communiste avec un Québécois homosexuel.
On a magasiné rue de Rivoli, on a joué de la guitare au bord de la Seine, on a dormi debout.
J'ai skouaté chez Reno, chez ma grand-mère.
J'ai cherché un logement.
J'ai passé mes journées à la fac.
J'ai joué de la guitare, souvent.
J'ai vu mes amis.
J'ai marché au soleil.
J'ai peu dormi.
J'ai trouvé un logement.
J'ai fêté ça.
Je me suis fâchée avec l'Italien.
J'ai écrit un mail à mon Amant de Lille, il m'a appelé, plusieurs fois, on s'est parlé, des heures.
Il m'a dit je ne veux pas faire de faux pas, je risquerai de te perdre.
J'ai pris la golf : je suis retournée à Lille.

[...]

J'ai prévenu mes covoitureurs : attention, je suis jeune conductrice, donc si vous voyez un danger arrivé sur moi, prévenez-moi !
Je les ai senti crispé.

Suis arrivée à Lille.
Moon était pas chez elle.
Je me suis garée devant chez Lui.
Son frère m'a ouvert.
Il est parti acheter du sucre, il arrive.

J'attends, sur le canap', anxieuse, agitée, encore toute énervée de mes 3h de route.
Il est là.
Ambiance calme.
Je parle beaucoup.
Moon me rappelle, dis que je peux la rejoindre.
Je dis "bon bah, salut, à toute à l'heure !"

Ma poitrine va exploser.

Je le retrouve, le soir, la nuit.
Il dit "qu'est-ce que tu es jolie".
On passe des heures dans sa chambre.
On parle aussi des heures.
Son cerveau, ce marécage devrais-je dire.
Il me fascine, il est différent, il veut la liberté avant tout, il veut la vérité, il veut la beauté, il est torturé, il a les mains qui tremblent, ses yeux me font peur parfois, il m'ouvre son passé, il m'ouvre sa vie, il dit que je suis merveilleuse, que je comprends tout, le lendemain il me dira "ça te dérange si je me marie ?", il éclate de rire, il me dit qu'il a reçu un mail d'une amie, celle qui est enceinte, il me dit "tu veux le lire ? lis-le moi", je ne suis pas jalouse, il me parle de toutes ces autres filles, j'aime qu'il soit sincère, je l'adore, je lui saute dessus, je l'embrasse, il me dit "mais c'est la révolution !", j'éclate de rire, il me dira aussi "je veux une fille", et je me sentirais loin, avec mes 20 ans, loin de lui, loin de pouvoir le rendre heureux, et j'aurais peur de grandir trop vite à son contact, peur qu'il me fasse du mal, méfie-toi de ce mec, j'le sens pas, Lui et son cerveau torturé, je peux pas arrêter, même s'il me brûle et me glace en moins d'une seconde, même s'il joue, je n'arrive pas à expliquer.

Je conduis sans cesse, j'emmène Moon partout, je vais droit devant, du moment qu'y'a de l'essence.
Je me sens tellement étrange, étrangère à moi-même, j'ai peur d'arrêter de courir, je vais trébucher, je vais me rendre compte, j'veux pas regarder derrière, non.

Je vais partir de Lille.
Définitivement.
Je remplis la voiture, la maison se vide sous les yeux tristes de Lio.
L'impression que le monde va s'effondrer sous ses pieds.
Je me sens terriblement mal.
Mauvais moment à passer, courage.
Il m'aide vaguement.
Pleure beaucoup.
Vite, je passe la première.

Je suis seule sur l'autoroute.
Le soleil traverse les vitres, la chaleur m'enveloppe, je manque de sommeil, je pourrais m'endormir là, poser la tête sur le volant, fermer les yeux ...

Je monte les affaires.
Tous mes livres pèsent une tonne.
J'suis chez moi.

Dodo.

[...]

L'Amant de Lille ne me lâche plus.
Msn, texto, téléphone.

Il y a cette fameuse nuit, où l'on passe 8h sur MSN, à se disputer.
Pour un quiproquo.
Il me dit des choses horribles, il me dit Adieu, j'ai les mains qui tremblent, j'agonise, je ne peux rien faire, pas de crédit pour l'appeler, lui non plus, mais impossible de se lâcher, et toujours il revient après avoir dit Adieu, et je trouve qu'il est un peu fou, j'ai mal aux yeux, je fais des cauchemars.

Mes coloc' m'observent aller mal, eux aussi me disent il est bizarre ton mec, il te rend pas heureuse on dirait, je sais pas, j'en sais rien, il est tellement torturé vous savez, mais je sais qu'il m'aime un peu, et moi, je suis fascinée, oui c'est ça qu'il faudrait que je réponde, mais je crois qu'ils ne comprendraient pas, même moi, je crois que je ne comprendrais pas.

Je dors un peu, mal, à mon réveil, un texto "Salut Aphone, tu fais quoi ce soir ?".
Il veut venir à Paris.
Je lui dis "ok je préviens mes coloc'".
J'suis folle de joie.
Il me répond "vu ton manque d'enthousiasme, je vais plutôt accepter la proposition d'une autre amie"
J'explose.
Mes mains ne s'arrêtent plus de trembler.
J'envoie texto sur texto, je lui demande de venir, qu'on pourra parler au calme, s'expliquer, se réconcilier, il me dit "trop tard, trop tard", il rit nerveusement, il est désolé, il me dit "viens-toi".
J'ai mal aux cheveux ...
Il est excessif.

Ok, tant pis, à plus tard.

Je m'enferme au calme, une heure ou deux.
Puis rejoins mes amis.
Bois du vin rouge, marche dans les rues de Paris.
C'est la nuit blanche.
Je suis bien.

Je me dis qu'il faut que je fasse une pause avec lui.
Mais j'ai peur de le perdre.
Comme tirée entre 2 courants violents.
L'avoir ou le perdre.
Je refuse de le perdre.

[...]

Mes cours ont repris déjà.
Kira, ma rate, est malade, comme pour m'embêter.
Rien ne tourne vraiment rond.

Je suis à Paris mais ma tête est restée à Lille.
Avec Moon, on se téléphone presque tous les soirs.
Des heures.
Mon Amant aussi, me téléphone.
Des heures, le soir.

Et je retourne à Lille, encore.
Parce que c'est toujours moi qui vient à Lui, je le sais, je le vois, mais je ne dis rien.
On se dit "MSN, plus jamais", mais on ne le fait pas.
Il me dit "Aphone, si tu veux on arrête de faire l'amour, mais n'arrête jamais de me parler".
Et puis il dit aussi "Ne meurs pas s'il te plait, disparaîs de ma vie si tu veux, mais ne meurs jamais".
On partage de la musique, il me parle avec des chansons, avec des images, avec ses mains.

Je le comprends, et puis d'un coup je ne le comprends plus.
Mon torturé.
Mon Amant.
Reste mon Amant s'il te plait.
Mais toujours il parle de se dire Adieu, il parle de couper les ponts, de "rompre", que c'est mieux.
Pourquoi ?
J'en sais rien ...
Je crois qu'il me rend folle.

[...]

BRUXELLES.

Notre coloc (on est 3 actuellement) nous dit "j'ai des cousins DJ à Bruxelles, ça vous dirait qu'on y aille un week-end ? On dormirait chez eux, on irait en boite avec eux"

C'est comme ça qu'on se retrouve à 5 dans sa voiture, un cousin, un covoitureur, et nous, les coloc'.
J'ai jamais vu Bruxelles.
J'suis impatiente.

On passe juste à côté de Valencienne, le village de mon Amant de Lille.
Je lui envoie un texto.
Il me répond "tu passes me voir à Lille ? C'est à 30 minutes".
Il n'a pas compris.
Je vais à Bruxelles.
J'ai mal de le savoir si proche.
Son corps, sa peau, sa voix suave, sa voix grave.
J'ai sa présence au fond du ventre qui me tient chaud, j'ai confiance, je sais que nos cerveaux sont liés maintenant, enfin je crois, j'espère ... J'y crois.

On arrive là bas, il est déjà 23h.
On sort, on boit, le DJ fait sorti des verres de dessus sa table de mixage.
Wahou, quel magicien.
Je me laisse aller.
Je cherche une bouche amie qui me tiendrait compagnie.
Je dis "pfffffffff, mais y'a pas d'hommes ici"

Je m'ennuie.
Je vais aux toilettes.
Je vois trouble.
J'arrête un mec "eh salut toi"
Il s'arrête.
On parle.
Je me rapproche de lui.
Il m'embrasse.
Gagné.

J'entends mes coloc' s'exclamer "eh regarde, y'a Aphone qu'embrasse un mec !"
Il me tire vers les toilettes, me plaque contre le mur, passe ses mains partout sur moi.
Je fais de même.
Il m'emmène encore plus au fond.
Je le suis en riant.
Il est saoul lui aussi.
On s'enferme.
Tout le monde vient frapper à la porte pour savoir comment je vais, si j'ai des préservatifs, si j'tiens encore la route ou si j'veux qu'on m'aide.
Je ris.
Mais je comprends, ils ne me connaissent pas bien, mes news coloc'.
On ne fait pas l'amour, je m'ennuie un peu, ça n'avance pas.

On sort, je le perds de vue.
Mon coloc me fait une crise de jalousie, suivit d'une déclaration d'amour.
Okkkkkkkkk, on se calme tout de suite là.
Pourquoi c'est toujours autant le bordel ???
Je le remets à sa place, l'alcool aidant.

Je retombe sur mon aventurier des sanitaires.
Il est beau dis donc.
Il me dit "tu dors où ce soir ?"
Je serai bien parti avec lui, mais c'est compliqué, je connais pas la ville, téléphoner coûte cher, et puis j'ai pas sommeil.
Mais j'hésite.
Il me dit "c'est pas grave, on se verra demain, c'est mieux, donne moi ton numéro de téléphone, je t'appelle dès 8h du matin"
Oulala.
Je lui donne mon numéro tant bien que mal, tandis que ma coloc me hurle qu'il ne faut pas que j'oublie de mettre un préservatif.

Je me rends compte que mon Amant des toilettes a un accent.
Ah oui c'est vrai, on est en Belgique, par conséquent, c'est un Belge.
Mais pas seulement, il me dit qu'il est Belge espagnol.
Wahou, Ola guapo !
On se quitte sur un sourire.

Et je continue de danser, avec mon coloc qui me saoule à me dire qu'il me kiffe et qu'il est jaloux du belge des toilettes.
Je me maintiens éveillée jusqu'à l'aube.
En rentrant, mon coloc tente de dormir avec moi, mais je le remets aussi sec à sa place.
Son cousin DJ reste un peu, il joue de la guitare, je chante.
Il m'embrasse en partant.

Mon cerveau est éteint, mon corps danse, la vie n'a pas de sens, et je vais bien.

[...]

En effet, il me rappelle, l'amant des toilettes.
J'accepte de le revoir, le soir, mais pas le midi.
Moon me rejoint à Bruxelles, en mode "SOS Moon", parce que mon coloc me dédicasse du Hélène Ségara au réveil : y'a trop d'gens qui t'aiiiiiiiiiiment, et tu ne me voiiiis paaaaaaaaaaas.
Ca part sérieusement en live là.

On part visiter la ville, je saute dans tous les sens, je prends 200 photos, Bruxelles est magnifique.
Presque autant que Lille.

Je retrouve Moon à la Gare.
On se balade toute les 2.
On entrelace nos galères.
On rit.
Légères.
Le soleil se couchent juste pour nous, pour nos photos.
On boit des bières.
Et on fuit les coloc' un peu lourds.

Je retrouve le Belge vers 23h.
J'étais pas sûre de réussir à le reconnaître, mais je l'ai reconnu.
Lui il me dit "t'étais pas blonde avec des lunettes ?"
Ok.
Il m'embrasse très passionnément.
Je le laisse faire.
Il prend ma main entre ses doigts.
Moon me dit "mais il est canon ton mec !"
Tu trouves ?
Je souris.
On marche dans les rues, on cherche un bar cool.
On se pose finalement au même qu'hier.
Mon nouvel amant veut me voir nue.
D'accord.
Je laisse Moon à 3 australiens vachement marrants.
On va chez Lui.
Il paye le taxi.

Je reste 4h chez lui, sur son canapé rouge.
Il se colle à moi, me serre, m'embrasse, m'admire.

Je lui dis "t'es souvent seul d'habitude ?"
Il me dit "ah oui au fait, j'aurais peut-être du t'en parler avant ..."
Il tend la main vers son portable, le bidouille un peu, me montre une photo et dit "c'est mon fils".

Je souris.
C'est la première fois que je flirt avec un papa.
Il me raconte que la mère l'empêche de voir son môme depuis juin, et que je suis la première qu'il embrasse depuis Elle.
Il a 28 ans, il est photographe, mais surtout prof de plongée sous-marine.
Il parle français (avec l'accent belge), anglais, espagnol, italien, allemand, néerlandais.
Ok mec.
Moi qui croyait que c'était juste un explorateur de sanitaire, genre Monsieur Propre.
Que les hommes sont surprenants.

On reste nu longtemps à discuter, atmosphère douce et calme, musique étrange.
Je voudrais bien m'endormir dans tes bras.

Mais je pars rejoindre les coloc', et surtout Moon que j'ai laissé au bar.
Il m'appelle un taxi.
Je note l'adresse, son nom de famille.
Et je repars danser.
Légère.

On s'est revu le 3eme jour.
On s'est baladé, il m'a invité à revenir le voir, il a dit que j'allais lui manquer, qu'il allait m'écrire.

Et puis je suis rentrée.
A Paris.

J'suis rentrée avec un nouvel amant dans ma vie, à me demander où je vais comme ça, pourquoi je ne rencontre que des hommes qui vivent à plus de 200km, pourquoi je fais de ma vie un tel bordel, pourquoi je m'essouffle, pourquoi je vis trop vite, pourquoi je n'arrive plus à écrire, pourquoi je dis que je veux rester seule alors que je saute toujours dans la foule, pourquoi j'ai le temps de rien, pourquoi je passe à côté de l'essentiel, pourquoi je fais tout ça ??

Je n'sais pas.

J'ai besoin d'une pause.




PETITUN : Cet article est un immense bordel mais je pouvais pas espérer faire quelque chose de constructif, vu l'allure qu'à ma vie ces temps-ci ;)
PETITDEUX : J'aurais encore pleins de choses à rajouté mais je vais jamais boucler cet article si je continue et je dois écrire la suite.
PETITROIS : J'espère que maintenant j'écrirai beaucoup plus =)

Ecrit par aphone
le Vendredi 14 Novembre 2008
à 17:47



Commentaires :

  ecilora
14-11-08
à 20:18

Aaaaaaaaaaaah! C'est pas trop tôt! Je l'ai pas lu mais je voulais te transmettre tout mon enthousiasme! Je reviens! :)

  aphone
14-11-08
à 23:14

Re:

Lol c'est gentil copine =)
C'est transmis ! Big Kiss !


  ecilora
14-11-08
à 23:46

Me revoilà.
Le dernier paragraphe, et l'amour! l'amour! l'amour. Avec tous ces trains et ces allers et retours, tu aurais pû être Romain Duris dans l'eurostar. ;) Il y a tellement de choses à lire qu'il faudrait en lire tout autant. Mais je comprends pourquoi l'espace si long entre les deux... :)
BzOo dOo demoiselle.
A très vite...
petitrois: j'espère très aussi.

  ninoutita
16-11-08
à 17:10

L'histoire du Papa me rappelle affreusement mon allemand rencontré en Italie, ça fait beaucoup d'hommes tout ça, est-ce que ton coeur penche pour l'un d'entre eux ou pas du tout ?
Je n'ai pas le temps de beaucoup écrire, je reviendrai.

  aphone
16-11-08
à 18:02

Re:

Y'a une suite en fait, j'ai pas encore fini (j'm'en sors pas c'est l'bordel aaaaaah) mais oui mon coeur balance pour l'amant de Lille, le torturé ... (forcément, pourquoi faire simple ?)
Beaucoup d'hommes pour ne pas dire trop d'hommes ! C'est excessif quand-même.
Mais la suite est plus calme =)

  Perfect-plank
16-11-08
à 21:35

ah le célibat. c'est pas si mal finalement. quand je te lis jme vois pas mal entre tes lignes....

  AboveTheClouds
19-11-08
à 11:27

Ta vie est un feuilleton (et j'aime la lire)

  aphone
19-11-08
à 15:18

Re:

Merci =)
Bon j'vais écrire la suite rapidement sinon j'vais jamais le faire ! ... (je me parle à moi-même hein)



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