J'ai discuté avec le Neveu et sa keupine pendant 3h30.
Ca m'a pas paru long sur le coup, j'ai juste été choquée de voir qu'ils étaient partis à 11h30.

L'après-midi j'étais allée rejoindre Ryne à Tourcoing pour, officiellement "manger une crêpe" sous prétexte qu'il était bientôt 4h et que c'est l'heure du goûter.
Ca s'est terminé par une balade dans les magasins de fringues et l'achat d'un article chacune (et on a même pas mangé de crêpes).
Je deviens doucement mais sûrement une accro du shopping, si mes amis savaient ça.

On a profité pour blablater comme à notre habitude.
J'ai eu tout le soutien nécessaire, j'étais prête pour l'affrontement.

Le soir j'ai mis ma nouvelle jupe anglaise en jeans.
J'avais lu dans un bouquin de Werber qu'une jolie fille gagnait un certain nombre de minutes à un entretien si elle était belle.
Et je considérais un peu cette future bataille comme un entretien.
Ma mission : me faire aimer.
Qu'est-ce qu'on doit pas faire par amour ...

Je me remaquille les yeux, ébouriffe mes cheveux.
Et puis je m'allonge dans le lit et ne bouge plus d'un cil.
Je suis une pile électrique, j'ai du mal à rester calme, je stresse.

Très ponctuels, à 8h ils font sonner le téléphone de Lio.
On descend, on les accueille, vous voulez boire quelque chose ?, on parle de banalités, je suis crispée, le regard lâche et l'appréhension qui me bouffe les tripes (oui, j'ai tendance à surexagérer quand il s'agit de stresser, j'suis pas la nana relax qui positive).

Au bout d'un moment, j'ai cru qu'on en viendrait jamais au sujet qui nous réunissait tous, c'est à dire mon exécution.
Mais la copine de Neveu a fini par mettre les pieds dans le plat.

"Bon, moi je propose qu'on relise tous ensemble ton mail, et qu'on y réponde point par point, pour qu'il n'y ait pas de points négligés".

Cette idée là me semblait intelligente mais assez terrifiante, car, fidèle à moi-même, je leur avais pondu un roman qu'il allait être dur de lire et d'analyser en 5 minutes.
Là j'ai su qu'on en aurait pour un moment.

Bon bah c'est parti.
La copine se dirige vers l'ordinateur de Lio, lui-même relié à un écran géant, mon email est donc apparu comme une chose gigantesque et puissamment imposante que j'en aurais été fière si j'avais pas été angoissée.
Mes mots, visibles de tous, pouvant se retourner contre moi à tout instant, pouvant m'exploser entre les mains selon la volonté de la belle famille.

Ils ont commencé à rechercher dans mon fouillis ce qui leur paraissait être des phrases importantes, et voyant que ça prenait du temps, j'ai préféré leur préciser que chaque paragraphe contenait une idée, et qu'on pouvait donc en parler directe.

Mon procès a donc pu débuter.
Malgré tout je me suis pas mal défendu.

Forcément, ils m'ont reproché ce que Ryne avait dit une fois dans un passé fort lointain, j'ai donc répondu que je n'étais pas Ryne mais Aphone, ce qu'ils ont semblé comprendre.

Puis ils m'ont reproché mon humour douteux : la première fois que j'ai vu la copine, je lui ai proposé une partie de jambe en l'air rien que toutes les deux, ce qui, je constate, ne l'a pas du tout fait rire.

Puis elle m'a reproché de lui avoir couru après, un soir, après m'être enfilé plusieurs bières, lui suppliant un bisou avant de partir.

Puis elle m'a aussi reproché de faire pipi entre les voitures et de m'être fait draguée, un soir ou Lio n'était pas là, sans avoir tellement réagit (le mec avait approché dangereusement sa main d'un de mes seins et je n'ai pas eu la rapidité d'esprit d'intercepter son geste à temps).

S'en ai suivit de longues discussions sur l'épisode "Ryne VS le Neveu", ce qui n'était que du rabachage d'évènements passés, comme pour se déculpabiliser une fois de plus.

Vers la fin, je leur ai demandé si la discussion qu'on avait allait nous permettre de nous voir et d'envisager des sortis tous ensemble, ou s'ils restaient sur leur position (parce que dans ce cas, j'vois pas trop pourquoi on gaspillerait autant de salive).

J'ai remarqué un réel blocage de leur part. Ils doivent vraiment me prendre pour une nymphomane hystérique à la langue de vipère, car il y a eu hésitation à répondre à ma question.
C'est vrai qu'on était tous là pour les beaux yeux de Lio, cédant à ses caprices à ses espoirs d'une famille unie, et qu'on voyait tous cette discussion comme un calvaire, le Neveu précisant bien qu'il était en train de louper Buffy contre les vampires.

Finalement l'atmosphère s'est détendue, on a recommencé à parler de banalités, de nos manga préférés aux petites soeurs du Neveu qui ont la gastro, et ils sont partis.
J'en ai profité pour m'écrouler sur le lit et m'endormir peu de temps après.
Je constate que le fait de mettre fait bonnasse, ça m'a pas fait gagner tellement de minutes.

***

Petit jeu de Delirium (je le fais qu'à moitié parce que j'ai pas bien compris les règles en fait).

La liste des 5 bonnes choses qui me sont arrivés hier (enfin ces derniers jours) :

1. J'suis allée à la piscine avec Ryne, dans le but commun d'entretenir nos corps de rêve. J'ai fait des centaines de bulles avec mon nez et j'en étais ravie, jusqu'à ce que ma foufoune vienne à me démanger au contact de l'eau de javel.

2. Je me suis coupée les cheveux et, pour la première fois de ma vie, j'ai laissé la coiffeuse me faire une raie sur le côté et non au milieu, ce qui, dans une vie, est très important. En sortant du salon j'ai du payer une somme affolante qui m'a fait promettre de ne plus aller chez le coiffeur avant plusieurs années.

3. Lio m'a appris à jouer 3 morceaux sur sa guitare, dont l'une d'elles est Unintended de Muse, ce qui me permet maintenant de chanter sur mes 6 accords et j'en suis hystérique de joie. Du coup j'ai envie de m'acheter une guitare électrique jaune pétante, ou rouge pétante, ou rose pétante, j'hésite. Mais de toute façon j'ai pas vraiment les moyens pour le moment alors je continue de jouer sur sa guitare verte pas pétante du tout (pfff).

4. J'ai mangé une raclette chez ma belle mère et c'était huper bon.

5. J'ai repris contact avec mon ex le Psychopathe après 3 ans de silence et ça m'a aidé à comprendre certaines choses. On a passé toutes une soirée à discuter sur MSN (il habite dans le sud, sinon j'pense qu'on se serait vu) et je me suis sentie mieux après. Même si maintenant ça ne m'intéresse plus de garder contact ou non.

Voilà Delirium !!
Tu vas dire que j'ai pas du tout respecter les règles de tagage et je te dis fuck =)

***

Je n'ai pas beaucoup le temps d'écrire à cause de mon amoureux.
Pas facile de vivre en couple, il me dit qu'on ne fait pas assez de choses ensemble, alors je me sens coupable d'écrire ou de lire, de faire mes petites activités solitaires et je privilégie nos moments passés à jouer à la Playstation, à regarder des films, à faire la cuisine ensemble, à faire l'amour, à sortir.

Je me suis aperçue qu'il ne faisait aucune vraie grande concession pour moi, aucune privation pour me faire plaisir, aucun sacrifice.
Sur le coup j'ai paniqué, je me suis dit que j'étais incontestablement la plus amoureuse de nous deux, que je lui en donnais trop, que j'allais le perdre, qu'il ne m'aimait que pour ce que je lui donnais (ce que j'ai vécu avec mon ex le pianiste, j'aimais qu'il prenne soin de moi et qu'il me dorlote, qu'il m'aime, mais je ne l'aimais pas et ne lui offrait rien).

Alors on s'est engueulé et j'ai ressorti un peu tout ce que Ben W. m'avait écrit dans son commentaire de l'article d'avant.
Il n'a pas su nier.
J'étais mal.

Mais après avoir bien parlé, j'ai simplement compris que ça n'est pas par manque d'amour que Lio ne fait pas de vraies concessions, c'est juste qu'il est comme ça, un peu enfant gâté, un peu enfant sans gène, ne se rendant pas forcément compte de tout ce qu'on lui donne.

Ca ne l'excuse absolument pas, mais au moins il s'en ai rendu compte et m'a promis de faire des efforts.
Dieu nous garde.

Après notre longue conversation, on a commencé à jouer à Questions pour un champion comme des débiles jusqu'à 1h du matin.
Je me suis rendue compte qu'on avait les mêmes passe-temps un peu foireux, que malgré tout on était terriblement proche, et aussi que j'adorais chanter et jouer de la guitare avec lui.
Envisager de le quitter me parait être la pire connerie de mon existence et j'ai hâte de le présenter à mon père le 24 décembre au soir, en compagnie de ma grand-mère et de la mère de Lio.
J'imagine nos vies soudées pour un long moment.
Je suis un cliché parmi des millions de clichés.

Un cliché qui passe ses journées de vacances en compagnie de son amoureux et qui prévoit de partir à la mer avec lui, en compagnie de Ryne et de son Rocky Balboa, pour diviser les frais d'essence par 4 et glucker autant qu'on voudra en se faisant des blagues que seuls les gens en couple peuvent comprendre.

Je suis définitivement perdue.

Le gluckisme est la faculté de jouir de sa vie de couple et de le montrer à la terre entière sans aucune gène (s'embrasser des heures aux soirées entre amis, se lancer des regards complices à tout moment, aller à Ikéa main dans la main ...).