Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
Les mots sans le son


Recherche

Archive : tous les articles

Lecture du moment
Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Ca ira mieux demain

... Du moins je l'espère
Parce que c'est déjà
Ce que je me suis dis hier.

(Bénabar)

J'ai préféré prendre le train. Le covoiturage est maintenant à 17€ l'aller à cause de l’augmentation de l'essence. J'sais pas ce qu'ils ont à tout augmenter frénétiquement, mais j'me sens ruinée. Triste, abusée, agressive, lassée. C'est à mettre des points d'interrogation à la fin de chaque phrase. Je divague.

J'ai préféré prendre le train, j'ai voulu lire pendant l'heure de trajet mais je commençais à avoir le mal du TGV. Je me suis ennuyée, les gens du train ne sont pas franchement drôlichons. Gare du Nord, métro, j'arrive chez Djiou. Je l'appelle pour avoir le code d'en bas. Elle ne décroche pas. Un homme rentre à ce moment là, je le suis. Je grimpe les 3 étages, toque à la porte. La mère m'ouvre. Djiou est sous la douche, va dans sa chambre en l'attendant. J'attends. Djiou, ça la dérange pas. D'un côté, je pourrais penser qu'elle nous croit assez intime pour ce genre de familiarité, d'un autre, je pourrais croire qu'elle en a rien à foutre. Je décide d'être optimiste. Elle défile devant moi en serviette de bain, se demande qu'elle botte elle va mettre, enfile ses collants en 2 secondes, marche avec une seule botte pendant 10 minutes, parlotte, se maquille. Elle m'amuse. On sort se prendre un café, un café hors de prix, je tais mon anxiété, on parle de colocation, d'hommes, d'amis, d'avenir. A un moment je ne l'écoute plus, je vois ses lèvres bouger, je me sens loin. On se lève pour aller faire quelques boutiques. Elle a d'énormes boutons sur le menton et le bas des joues. On est à la recherche du produit miracle parce qu'elle revoit son ex dans 4 jours. Elle peut pas le voir dans cet état. Elle interpelle toutes les vendeuses, demande 30 milles conseils, et l'on ressort avec 25€ de produits de soin et beauté. Je la quitte pour aller rejoindre Reno.

Il pleut. Je reste sous un abri bus un long moment. Je suis de bonne humeur. Arrivée chez Reno, je papote un peu. Il y a M-le-blasé. Je leur dis que je vais à une soirée de Tigroo, dont le thème est "soirée travesti".

- Oh ouai cool on peut venir avec toi ?
- Bah je sais pas, y'a déjà un max de monde, faut que je lui demande ...

J'envoie un texto, elle répond que c'est bof, qu'y'a déjà trop de monde, mais ok, si on est déguisé. Reno reçoit un appel. C'est sa pote Ofée qui débarque. Quand elle apprend que ses 2 potes vont à une fête, elle dit

- Ok, bon bah je viens aussi
- Euh faut que tu demandes à Aphone, c'est tendu y parait
- On s'en fout, c'est une fête on s'incruste, elle dira rien

Mes yeux sont braqués vers la moquette, j'ai envie de lui dire "mais pour qui tu te prends ???", Reno se met à rire, il a vu que ça me saoulait, mais Ofée, pas du tout, elle a bien décidée de venir. Alors je lui dis okay, mais c'est un okay forcé

- Le top ça serait que tu te déguises un peu quand-même
- Nan mais ça va pas, elle est sérieuse la meuf, elle a cru que j'allais me déguiser pour elle ??

J'ai envie de lui dire ce qui serait logique de lui dire, mais elle est sur sa planète d'égocentrisme. Je sors la chemise et la cravate de Lio et commence à me déguiser. Maquillage sur le visage. Les hommes s'y mettent aussi, avec beaucoup plus d'entrain que je ne l'imaginais, à fond dans leur rôle de fille. Je ris. On prend des photos, dans la rue, on fait les cons, on achète un pack de bière tous ensemble, on monte chez Tigroo. Elle râle en voyant que j'ai incruste Ofée, cette dernière s'en contre fou, elle se pose dans un coin et commence à critiquer la fête. Elle propose qu'on aille chez la nouvelle copine de mon ex, celle que j'évite à tout prix en ce moment, une veille amie qui m'a trahi. Reno prend mon parti

- Mais on va pas aller chez elle si Aphone ça l'a saoule ! Et on est bien ici, y fait chaud, y'a de l'alcool, du monde ...
- T'es relou Reno, c'est pourri, je veux aller chez la Traîtresse
- Moi j'ai pas envie, j'ai envie de rester avec Aphone, je l'a vois tous les 36 du mois, la Traîtresse on l'a voit tout le temps, c'est toujours la même chose, vas-y toi, moi je reste
- Reno t'es lourd, moi je suis venue en RER pour vous voir
- Euh moi je suis venue en TGV de Lille pour vous voir ... (osais-je alors dire)

La conversation s'étale sur la même tonalité, jusqu'à ce qu'Ofée se barre d'un coup en nous envoyant tous chier. Dans son sac, il y a toutes nos bières, qu'elle avait pris soin de mettre là, prévoyant notre futur départ. On se retrouve sans bière, comme des cons, Reno est énervé. En bas, un pote à lui le harcèle pour rentrer chez Tigroo, alors qu'on lui a dit non 100 fois. Je commence à me dire que les potes de Reno sont des égoïstes sans gène, tellement habitués à ce qu'on leur cède tout. Reno est trop bon. C'est bien le seul.

On décide donc de partir, je me sens cruche par rapport à Tigroo, je me sens conne tout court, je me dis que la dispute est ma faute, mais bon j'ai pas encore vraiment le temps de réfléchir. Il est minuit, on est à 4 chez Reno, la soirée est finie. Reno est énervé, les 2 autres attendent, moi aussi d'ailleurs. On enlève nos maquillages. On parle. Je propose de retourner à la fête. J'arrive à les motiver. De retour là bas, on s'amuse bien. Beaucoup d'hommes sont en femme, c'est drôle, on fait des jeux d'alcooliques, M-le-blasé m'apprend à danser la salsa, j'ai du mal à tenir droit, le pote blond de Reno veut me violer, je prends des photos. Je suis tellement bien déguisée en mec que les gens ont du mal à me reconnaître. J'aurais du naître homme.Les flics débarquent vers 3h pour tapage nocturne. J'assiste à la scène. Un flic me regarde très durement. Quelques personnes murmurent "vive Sarkoland". Je ris discrètement. Je n'aime pas les flics. Ils s'en vont comme ils sont arrivés. La fête continue, on a juste baissé un peu la musique. A 4h je propose qu'on rentre. Sur le trajet du retour, les mecs se demandent pourquoi on est parti. Ils avaient l'air de bien s'amuser. Ca me fait plaisir, c'est déjà ça. Je dors très mal parce que je n'ose pas retirer mon jeans. J'aime pas qu'on voie mes fesses.

Midi, réveil en catastrophe, mon portable n'a pas sonné pour me réveiller. Je cours rejoindre mon père. Il s'est acheté une voiture, une panda, noire. Une vraie poubelle. Pour faire marcher les essuies glaces il faut lui cogner dessus. Le compteur déconne. Y'a pas d'autoradio. Elle fait des bruits bizarres en roulant. Arrivés en haut d'une montée, mon père souffle un grand coup et déclare que "j'ai eu peur qu'on reste en bas !", c'est rassurant. Mais tout de même, c'est tellement agréable de ne pas prendre le RER.

Chez Mamie, je me plonge dans des caisses et des caisses de photos. J'en mets une 20aine de côté, pour moi, les plus marquantes. Une photo de mes parents, l'un à côté de l'autre, réunis autour d'un bébé qui tente de souffler une bougie sur un gâteau, ce bébé qu'ils ont eu un jour ensemble, moi. Ma mère est habillée n'importe comment, comme si c'était carnaval. Je comprends mieux pourquoi je n'ai aucun goût vestimentaire. N'empêche que cette photo est la seule que j'ai de mes 2 parents réunis. J'aurais aimé en avoir une d'eux en train de s'embrasser, mais je sens que j'en demande beaucoup. J'épluche des tonnes de photos. Ca me fait un bien fou. Mon grand-père qui me tient les mains en souriant alors que je tiens à peine sur mes jambes. Ma grand-mère qui me donne le biberon. Mon frère qui m'embrasse (miracle !). Mon père qui me tient la main. J'ai besoin de preuve, d'amour figé, de certitudes. Je me sens tellement fragilisée, pourquoi ?? Les photos sont tellement rassurantes. Ma grand-mère a oublié de me fêter mon anniversaire. J'ai pas eu le droit au gâteau-champagne. Je mets ça sur le compte de la vieillesse et je ravale ma peine.

Elle veut qu'on aille au cimetière. Allez voir les morts ne fait pas parti de mes hobbies préférés, je comprends pas vraiment le principe. Savoir qu'on marche sur des centaines de cadavres, moi ça me fout la frousse. Devant la tombe, j'ai eu la gorge nouée, les larmes aux yeux. Je me croyais guérie, je croyais le chagrin parti. Tu parles. C'est juste que j'ai décidé d'aimer ma grand-mère 2 fois plus qu'avant, que je comble son vide en l'appelant 3 fois par semaine, mais la douleur n'est pas partie. Y'a une tombe devant moi, son nom d'écrit, parmi tous les autres, vide de sens. C'est juste dégueulasse, je le pense sans avoir la force de relativiser. On s'en va.

J'essaye de joindre des potes de Paris, ceux que je voudrais voir. Pas de réponse. Comme si tout le monde avait décidé d'oublier son portable au fond d'une poche. Je me sens mal. Reno, lui, toujours présent, me propose d'aller prendre un café. Il dit que la Traîtresse, mon ex et les autres (dont Ofée) ont passé la soirée à dire du mal de nous. Je me sens mal. Pourquoi je ne supporte pas les critiques, pourquoi je suis si vulnérable ?? Pourquoi j'ai tellement peur de finir seule ?? Mon coeur est une éponge jamais pleine. On rit, sur la terrasse d'un café, 3 mecs et moi, mais j'ai un malaise caché derrière les yeux.

Ils s'en vont dîner avec la Traîtresse et les autres. Je les laisse. Je me retrouve seule. Ils sont tellement tous soudés. Avant, c’était aussi mon groupe d’amis, depuis longtemps même. Depuis que la Traîtresse est là, je m’exclus pour ne pas croiser son regard. Je n’aurais jamais du la ramener avec moi, le soir où elle s’ennuyait seule chez elle. Stupide. J'attends mon train à la gare du Nord. Les photos dans les mains. J'ai froid. L'heure d'attente me parait durer des jours. Je m'installe dans le TGV. J'ai mal au coeur, je ne peux toujours pas lire. Je rumine, je broie du noir.

Gare de Lille, Lio m'attend dans la voiture. Je crève de froid. Ca me bouffe de l'intérieur. Je grimpe dans la voiture, m'écroule contre lui. Il ne me prend pas dans ses bras, il passe la première et appuie sur l'accélérateur. Coeur blessé. Je ne dis plus rien, partager entre la peine et l'agressivité. J'ai mal un peu partout. Juste envie de m'écrouler au fond de mon lit, de fermer les yeux, les oreilles, le coeur, les pores de la peau, tout. Je voudrais être en béton armé, je voudrais que personne ne puisse me foncer dedans, je m'en prends à tous les êtres humains de la planète.

Ryne est à la maison avec Costa. Y'a quelques heures, quand elle m'a dit ça, j'étais ravie. Là, je voudrais disparaître tout entière. Je fous un froid à la soirée. Craquage. Bain brûlant. On me fout la paix. Je finis par aller les voir, j'aime trop ma Ryne pour fuir vraiment. Mais 2h plus tard, molle, je monte jusqu'à mon lit, m'allonge tout habillée, pour être seule, et je m'endors sans m'en rendre compte.

Lio me réveille en me déshabillant, je ne bronche pas, je le laisse effleurer ma peau et je re-sombre dans un sommeil sans rêve.

- Eh beh, t’as vraiment pas le moral toi ...

Oui. Ca ira mieux demain ...

Ecrit par aphone
le Lundi 24 Mars 2008
à 22:33



Commentaires :

  Blueyes
25-03-08
à 02:54

bah pour la peine...

Je sais un peu ce que ça fait, de se retrouver out de son ancien groupe d'amis avec qui on était tant soudés... Disons pas vraiment "out", mais moins là pour cause d'histoires relationnelles compliquées... Moi, tu vois, c'est plutôt parce que je fréquente un ancien ami du groupe que du coup, c'est plus pareil dans ledit groupe quand je suis là à ce qu'il paraît, ils doivent tous faire des soirées sans moi absolument... j'ai jamais rien vu de plus con.

Mais bon, faut aussi se dire que des amis qui se retournent pour des petites histoires comme ça, on aime aussi bien ne pas s'y attacher pendant 5 ans... mieux vaut que tout soit clair maintenant. Et puis ya toujours tes autres amis de lille...

Bref, c'était qu'un petit coucou pour te dire de garder le moral. Je viens toujours ici de temps en temps, même si je m'absente de la blogosphère en général... Bonne chance!


  aphone
25-03-08
à 20:20

Re: bah pour la peine...

Eh bien, je me demandais ce que tu devenais !!!

Tu as raison, y'a de sérieuses remises en question ces derniers temps, à savoir qui sont mes vrais amis (oh les grands mots), ça fait mal à la tête ^^

C'est super cool de me laisser un petit mot, préviens moi si tu fais un autre-autre-autre joueb, les autres sont un peu désert =))

Merci et bisous !

  Ben W.
25-03-08
à 08:52

Nempèche tu dis que t'aime pas qu'on voit tes fesses, mais moi je m'en fous, je t'ai déjà vu en culotte...

Quand à cet article... Il faut que je fasse quelque chose.

  aphone
25-03-08
à 20:24

Re:

Oui tu m'as déjà vu en culotte, mais bon :

1) C'est parce que j'ai pas trop eu peur parce que t'avais pas tes lunettes sur le nez et que tu devais pas apercevoir un poil pubien dépassé
2) Ce jour là, j'avais une culotte, mais là, j'avais une ficelle, et c'est sympa la mode des ficelles, mais ça cache pas la blancheur de mon derrière pudique
3) Tu m'emmerdes =)

Pour le reste, t'es vraiment trop adorable, je ne sais plus quoi dire =))

Ah si : Mathieu t'es mon copain for ever !! (tatoué sur la fesse droite, près des ovaires)

  ecilora
25-03-08
à 13:59

Allez ma belle. Il y a Reno.
Et puis, je crois que. Je comprends. Les impressions d'être à 100 lieues à la ronde de leurs vies. Et peut-être même un peu plus. Rater de leurs soirées. Parce que toi tu n'es pas près. Mais parfois juste parce que tu n'as pas été mise au courant. Mais il en reste au moins un. Une. Sur qui l'on peut compter.

Muchos Besos señorita!


A ces amis de passage, à ces amis sans préavis
Qui veulent vous ramener sur le rivage, vous soustraire à la nuit
A ceux que l'on appelle l'hiver, que l'on écoute quand on a froid



  aphone
25-03-08
à 20:27

Re:

Oui je suis un peu loin de Paris, ça aide pas mon moral ^^
J'en ai quelques uns, des vrais potos, mais bon faut toujours que j'ai des doutes, à cause de la distance, et de ma débilité ... =)

Merci poulette ! Baci !

  ninoutita
25-03-08
à 19:08

Drole de contraste, l'article précédent plein de chaleur et celui-ci, quand je l'ai lu, j'ai eu un peu froid.
Est-ce que tout le monde est déprimé en ce moment ?
Et putain, Ofée a l'air bêêêête ! et j'admire Reno, ou alors je le plains parce qu'il a l'air un peu... trop bon trop con ? Enfin il a l'air de se faire avoir :(
Mais allez, les "ça ira mieux demain" se révèlent etre vrais parfois :)
en tout cas :
Tu es une éponge de qualité !
 

  aphone
25-03-08
à 20:31

Re:

Ouai fallait bien que la bonne humeur retombe.

NON JE NE DEPRIME PAS ! Ce fut court et intense, finito.

Lol, je suis une garce, je fais des portraits des gens pas très flateurs ^^
Reno est un exemple pour nous tous !!
(Si tu me lis Reno, non je fais pas ma leche-cul)

T'es cool Ninou, ça serait bien qu'on se voit un jour, ou qu'on s'parle, qui s'passe un contact entre nous, j'sais pas moi, une étincelle !
Bref

  ninoutita
26-03-08
à 13:25

Re:

Hahaha oui ça me dirait bien aussi :)
La prochaine fois que j'fais un saut à Paris (oui, je suis un kangourou), je te préviendrai !

  aphone
27-03-08
à 14:04

Re:

Lol, je t'imagine en train de faire des bons de kangourou =)
Moi j'y vais le 5 avril, si jamais toi aussi ...

Baci !
(Bisous)

  Delirium-Tremens
26-03-08
à 20:10

Dire que toi tu as froid et que nous y'avait un beau soleil... XD!... Allé, viens dans le sud! Si tu es vraiment malheureuse je te laisse écrire un article rempli de vomi sur mon joueb!

  aphone
27-03-08
à 14:05

Re:

Trop gentille ta proposition =))
J'y songerai !^^

Vive le sud ! Vivement cet été !



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom