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Les mots sans le son


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Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Jeudi c'est Jupiter !

Je vais bien.

C'est une suite de petits évènements, nouvelles, projets, certitudes qui, une fois rassemblés, forment un gros morceau de bonheur.
Mais enfin, je t'apprends rien.

C'est difficile de décrire une période de bonheur.
Récapitulons.

Samedi.

C'est l'anniversaire d'une pote lilloise, on se retrouve tous en Belgique.
Le bar où nous avions prévu d'aller est complet jusqu'à minuit, on avance dans la ville, les uns derrières les autres, l'air est doux, je retrouve une ambiance parisienne, celle de quelques galériens à la recherche d'un bar, les gens autour, les cris de joie pour rien, les lumières, je profite de ses instants qui paraissent être une perte de temps pour les lillois, fatigués de ne pas trouver d'endroit qui ne soit pas déjà pleins à craquer.
Il se met à pluvioter.
Les lillois déclarent qu'on doit aller dans la boite belge habituelle.
Je soupire.
Je me serais bien vu marcher encore, laissant les minutes défiler, et tant pis.
Je rêve d'un mojito, je pense à Joum, je soupire.

Il y a ma Ryne, elle me chope pour qu'on cause de son ex parce qu'il a téléphoné à Lio pour savoir si Ryne sortait avec Costa.
On est scandalisé.
La vie de Ryne est un vrai roman-feuilleton pour moi, j'adore.

On arrive, en voiture.
Je fais remarquer que cette boite se trouve presque au milieu d'une forêt et que ça fait un peu champêtre.

Là bas je cherche à me commander un mojito, mais ils n'en n'ont pas.
Grrrmmph, on est vraiment en pleine cambrousse.
Je demande la carte des cocktails.
Je m'exclame devant les prix.
On a beau être à la campagne, on dirait les prix parisiens.
Le serveur me dit que j'hallucine totale, que les prix sont bas et que je devrais sauter au plafond de joie.
Je dirais que les cocktails ne sont pas chers le jour où ils arrêteront de les vendre 4 fois leur prix de base.
Sur les conseils du serveur je prends un cocktail à la crème chantilly.
Un peu acide.
Un peu laiteux.
Un peu bizarre.
Mais il est bon, certes.
J'en aurais juste un peu mal au bide.

Assise à notre table, je regarde les gens.
Depuis 8 mois que je suis ici, je commence à connaître de plus en plus de choses sur chacun.
Lio se mêle à mes réflexions.
Je lui raconte les potins, qui est amoureux de qui, les tensions, les couples qui s'embrassent, des histoires de méchants et gentils, des querelles, des histoires sanglantes avec des revolvers.

Costa vient d'arriver.
Ryne retient son souffle pour ne pas exploser.
Je la perds de vue, je la cherche de yeux, toujours à me demander si elle va finir par exploser où si elle classera cette soirée parmi les bons souvenirs.
Je me soucis très souvent de ce qu'il peut lui arriver, ça doit être parce que je me sens proche d'elle, qu'elle contribue à mes bonheurs, même quand elle le fait pas exprès, sans doute.

Je reviens me plonger dans les yeux de Lio, on échange des regards pleins d'amour à faire vomir un célibataire, j'aime tellement ses regards.
Il me dit que j'ai les yeux qui pétillent, comme quand on s'est rencontré.
Il dit qu'il adore ces yeux là, même s'il ne les voit pas souvent, il a la sensation de me voir heureuse, il sait quand je suis bien.
Aucun mur entre nous, c'est rassurant. Ou reposant, comme on voudra.

Vers 2h, je me sens baillée, je lui demande s'il souhaite rentrer bientôt.
Je comprends qu'il attendait que je lui propose, caché derrière son sourire pour ne pas dévoiler son impatience.
Je le trouve tellement mignon.
On s'en va.

Nos discussions dans la voiture.
Et si on les comptait ? Mais est-ce qu'on pourrait ?
Elle doit en savoir tellement sur nous, cette voiture, jusqu'à nos étreintes, c'est vous dire.

On se câline devant Le monde de Némo.
J''aime bien ça moi, les poissons.

Dimanche.

Réveil tardif,  grognements matinaux, nos peaux qui se rapprochent, son "bonjour", et puis son "tu as fait des rêves cette nuit ?", cette phrase-là, je pourrais la placer à côté de la récurante "tu penses à quoi ?", j'aime ses habitudes, après il va encore me faire tout un cinéma, me dire que sa kekette est malade, qu'il faut que je fasse quelque chose, regarde comme j'ai bobo !, je ris toujours autant, il me fait le coup des yeux grands ouverts, puis il me prend dans ses bras, me supplie un câlin, m'embrasse tendrement.

On va en Belgique parce que le dimanche n'est pas un jour férié chez eux.
On se balade, il a du monde partout, des magasins qui brillent, du chocolat en forme de lapin, une fête foraine.
Il pluviote.
On se retrouve dans un immense magasin de fleurs, j'aime, je respire fort, le magasin est aussi grand qu'un Ikea de banlieue, on marche entre les sapins, les courgettes, le lierre, les pots de fleurs. D'ailleurs on en prend 2.
J'achète une petite plante verte très chouette, je suis contente.
Ca va faire classe à côté de mes trèfles, t'vas voir.

On a le temps, on a l'amour, on a la liberté, ou presque, la sensation, je suis calme, pas de problème en vue, j'espère ; je me suis engueulée avec ma mère, par texto, elle disait qu'elle allait partir vivre en Guadeloupe, que comme ça elle ne m'embêterait plus jamais, elle m'a dit que tout était ma faute, parce que je suis méchante, avec mes petits frères, parce que je viens jamais, elle m'a dit qu'ils étaient en larme, je sais qu'elle ment, je voudrais lui écrire tout ce qui sort de mon coeur énervé, mais je me retiens, ne pas lui faire de mal, ne pas l'abandonner, ne pas l'ignorer ; mine de rien, la dernière fois que je l'ai contrarié, elle m'a fait l'coup de la mère qui veut se suicider et qui fugue de la maison, et j'ai eu peur, alors je dis pu rien. Elle sait faire que ça, me faire peur.
Je me sens injuste. Mais je me sens mieux quand on est en froid, moins fausse, moins hypocrite, j'en ai marre de faire semblant après tout. Elle m'épuise.

En arrivant devant la maison, Lio me dit qu'il veut aller manger dehors.
Je lui rappelle notre budget actuel, très limité ma foi, mais lui il s'en fout, il me dit qu'il a un peu d'argent, me demande ce que je veux manger, et qu'il me l'offre.
Je souris.
Moi je voudrais bien une pizza !
On finit par commander 2 énormes pizza, tellement énorme que j'en mange qu'un quart, et lui, seulement 3/4.
C'est vous dire.

Lundi.

Comme d'habitude il y a les cours, mais surtout, il y a le repas du midi au self avec Ryne, le compte-rendu de ses aventures, ses doutes, ses angoisses, ses ras le bol, j'avale ses paroles, elle me fait rire, je retourne en cours, encore plus de bon humeur.

Le soir, je passe à l'auto-école, et sur les instructions de mon grand frère, je suis bien décidée à mettre un couteau sous la gorge de la monitrice pour qu'elle me donne une date d'examen avant fin avril.
S'il le faut, je lui attrape les cheveux et je lui fais bouffer son planning overbooké.
Bon, je me gare, je passe un test, agglutinée comme les autres, 2 ouaich-ouaich de Roubaix derrière moi qui commentent les questions, qui donnent des coups de genoux dans mon siège, le DVD qui grésille, les questions où je me plante bêtement, et puis j'écris un résultat au dessus de 35, et je vais voir la nana.
J'attends patiemment que tout le monde soit parti.
Un jeune blond, dans la même situation que moi, demande à passer le code.
Elle lui dit qu'il ne vient quasiment jamais, il proteste, il est irrespectueux, je me place du côté de la monitrice que je trouve sympa tout de même, ils sont cool dans cette auto-école.
Vient mon tour, elle prend ma feuille de présence, la regarde un long moment, me dit que c'est bien (faut dire que j'y suis quasi aller tous les jours en février), et elle me propose de passer le code dans deux jours.
J'avale ma salive de travers, je hurle presque que je ne suis pas du tout prête, que je préfère passer en avril, elle me dit ok, et puis elle me donne un joli papier où se trouvent écrit une longue série de RDV pour des heures de conduite d'avril à juin.
Il y en a 21.
Je retiens ma joie, j'avoue que je n'en demandais pas tant.
Je ressors, j'hurle enfin, je bondis sur ma mob, mes mains sont maladroites, j'ai la tête en l'air, j'ai enfin espoir, je vais avoir mon permis avant août, j'en suis sûre, je suis tellement contente, à moi les vacances avec mamie dans le sud, à moi le volant dans les mains, le coude sur rebord de la fenêtre et les priorités à droite.
Ô bonheur !

Mardi.
Mercredi.

J'ai pris mon petit avion en alluminium, il est dans ma poche.
Depuis le week-end à Paris avec Tigroo, il se détachait fréquemment et je risquais de le perdre à tout moment.
Je le porte autour du coup depuis le jour du texto de mon père "Papy est parti".
Je suis allée le rechercher, au fond de ma boite à trésor.
Cadeau de mon grand-père, fabriqué de ses propres mains, un petit avion de la taille d'un pouce, parce que "Papy il a travaillé chez d'Asso après la guerre, c'est pour ça".
Il l'aimait son avion.
Il me la donné.
Comme tout ce qui avait un sens pour lui.
Il me donnait souvent des objets comme ça, un jour, sans raison précise, il remontait de la cave, tout souriant, il ouvrait la main et me tendait un objet.
Je le regardais avec étonnement et là, il haussait les épaules, comme quoi il n'en aurait plus besoin, comme si c'était tout naze, et il me demandait si j'en voulais bien.
Et pourtant, c'était toujours des objets précieux, des choses qu'il avait chéri, et qu'il m'offrait en secret.

J'ai mis mon petit avion dans ma poche, et je suis allée chez le bijoutier, pour qu'il me le répare.
Je ne sais pas si c'était une coïncidence, mais cette bijouterie choisie au hasard sentait l'odeur de mon grand-père.
Il y avait des vieux objets un peu partout, horloges qui pivotent, cadres qui font vieux, montres indémodables d'homme sérieux.
J'ai tendu l'objet à l'homme derrière le comptoir, et tandis que je lui racontais son histoire, il essayait d'attraper son collier malgré sa chemise trop serrée au col.
Au bout de quelques secondes, il en sortit un avion accroché à une chaîne.
Quasiment le même que celui de mon grand-père.
J'étais scotchée.
Il m'a souri jusqu'aux oreilles, l'air d'avoir trouvé un semblable, et d'un air d'homme comblé, m'a dit "alors comme ça il y a des aviateurs dans la famille !", j'ai souris aussi, j'ai dis "oui, mon grand-père".
Il a dit qu'il allait me faire ça très proprement pour 26€.
Quand on vous propose de faire d'un objet très précieux un bijou à porter près du coeur chaque jour, l'argent semble être quelque peu dérisoire.

Je suis repartie, heureuse.

Jeudi.

Les trèfles à 4 feuilles ont éclos, sous mon regard attendri.
L'un des 3 n'a pas encore osé sortir ses feuilles.
Il prend son temps, c'est peut-être un perfectionniste, ou un skouateur de salle de bain.
La politique me rassure un peu.
Ma bibliothèque suédoise est magnifique.
Mon père s'est acheté une petite voiture, j'ai hâte de la voir.
Mamie est toujours d'accord pour venir vivre à Paris près de moi en septembre.
C'est bientôt les vacances.
Mon frère m'a appelé 2 fois cette semaine.
Bon ok, j'ai loupé le salon du livre, mais tant pis, j'irais l'an prochain, je me le suis promis.
Lio a fait pucé la Playstation Two, on peut commencer à graver tous les jeux qu'on veut. J'en ai sélectionné des pas mal, des histoires de bonhommes affrontant des monstres délirants, des dragons chasseurs d'oeufs, des mondes merveilleux, des Crash Bandicoot par dizaine.

Ué, la belle vie quoi.
Ca doit être grâce à mes petits trèfles.
- Arrête tu vas devenir superstitieuse !
- Bouah, s'pas grave.

Ecrit par aphone
le Jeudi 20 Mars 2008
à 20:22



Commentaires :

  inconsciente
20-03-08
à 21:12

Tes mots me donnent envie de sourire  :)

J'ai passé une journée sublime, pleine de larmes, d'amour.

Et tes mots la terminent, joliment.

Je vais me coucher, mes paupières ne tiennent plus ouvertes.

Je t'embrasse fort <3

  aphone
24-03-08
à 19:35

Re:

Merci =)


  Delirium-Tremens
22-03-08
à 19:01

Le coup du copain au matin et de la maman me rappelle ma vie!... Pour la maman, arffffffff, pufff, c'est chiant. Vivement ta totale indépendance. Moi elle veut me payer le nécessaire suédois comme tu dis, alors en ce moment je suis tout sourire!

Bonne chance pour la conduite, hein!


  aphone
24-03-08
à 19:44

Re:

Je suis en totale indépendance par rapport à ma mère.
Depuis un bon bout de temps ...
Mais j'ai juste un problème avec elle. A résoudre.

Merci, j'espère l'avoir en juillet, ce foutu permis !!


  Delirium-Tremens
26-03-08
à 14:56

Re:

Wouaaaw la chance, tu es en totale indépendance, ben alors c'est cool on échange nos vies!



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