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Les mots sans le son


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Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Out

Mardi soir, sur MSN avec un pote.

Lui : T'as eu des news de Ninette ?
Moi : Non très peu, elle répond jamais à mes textos, on dirait qu'elle a pu besoin de moi
Lui : Ouai mais bon, y'a des trucs secrets !!!!! mais je dis rien de plus
Moi : Bah c'est quoi ?
Lui : Non c'est fini je dis plus rien
Moi : Bah dis-moi ! Il s'est passé quoi ? Elle fait des conneries ? Elle a recouché avec un ex ? Elle a rencontré un SDF ? Elle se drogue ? Elle va mal ?
Lui : Nan nan pas du tout elle va bien !
Moi : Ouai mais si y'a rien de grave pourquoi tu me dis rien ?
Lui : Parce que je sens que je vais encore créer des histoires et que ça va me retomber sur la gueule.
Moi : Les gens sont au courant ?
Lui : Oui
Moi : Bah alors dis-moi si tout le monde le sait sauf moi !!!
Lui : J'te donne juste des indices mais j'te dis pas
Moi : ...
Lui : J't'en ai donné beaucoup, récapitule
Moi : Bah ça concerne Ninette
Lui : Oui, et elle te donne pu de nouvelles
Moi : Elle me déteste ? Elle a un mec ?
Lui : Tu chauffes
Moi : Elle a un mec qui me déteste ?
Lui : Euuuuuuuuuh je dis plus rien !
Moi : ...

Je tombe de l'armoire.

Ma pote sort avec mon ex Th le no-life.
Original, certes, mais blessant, car elle ne m'en a rien dit, genre y'avait pas besoin que j'sois informée.

Out la meuf.
Exclue du royaume de potins.

Heureusement qu'y'a Reno pour me prévenir quand il se passe des trucs drôles.
Pffffffffff.

Mercredi.
Jeudi.
Vendredi.
Samedi.

La semaine se passe, ma tête qui cogite, je pense à Ninette, nous au collège, nous au lycée, nous dernièrement.
Tout ça pour qu'aujourd'hui.
Exclue.

J'ai du mal à digérer.
Je fais un deuil.
J'avais une plus jolie image de l'amitié, je crois que j'ai trop imaginé, je crois bien que ça a trop duré.

Petite larme au creux du ventre.

11h.

On a fait du covoiturage avec un équilibriste allemand de 16 ans.
Il nous raconte des trucs qu'on connait pas.
Il est mignon.

Sur mon portable, je reçois des textos pervers d'un inconnu.
"Tu m'exites bébé, déshabille-toi petite cochonne, je suis sous ma douche, tu veux voir ma grosse bosse ?"
Je ris.
Je le baptise "mon amant".

13h.

On dépose l'équilibriste à la station de métro Porte de la Chapelle, il nous dit à demain.
Il a oublié ses gants sur la banquette arrière.
Je lui envoie un texto pour lui dire.

On gare la voiture près du bois de Vincennes.
Il fait beau.
J'emmène Lio se balader dans mes souvenirs d'enfances.

On visite le château vu de l'extérieur.
Il fait un peu froid, mes oreilles me font mal, je mets ma capuche en poils synthétiques.

Je suis heureuse.
Lui et moi, à Paris, ensemble, pour 2 jours.
A croire que je vis presque le grand amour.
Je me sens comblée, le sourire imperturbable, les fou-rires, les photos débiles, le parc floral, les nuages tout blanc, du coton dans le ciel, le bleu qui les entoure.

J'ai une envie plus forte que tout de me rapprocher du zoo de Vincennes.
D'abord par curiosité.

Et puis une fois devant l'entrée, ça serait con de pas aller vérifier si les manchots sont toujours là.
On rentre.

On sautille comme des enfants, lui veut aller voir les loups, moi les girafes, lui les singes, moi les kangourous.
Je prends une centaine de photos.
Rien n'a changé.
Sauf quelques endroits qui sont vides.
Les lions, les éléphants, les ours sont partis.

Je repense aux nombres d'heures passées à trainer dans ce zoo avec mon père.

On a fait le tour, on sort prendre le bus.
Ca nous réchauffe un peu.

Puis le métro, direction Châtelet.
BHV, sous-sol.
Le paradis des hommes.

On zigzag entre les vis, les clous, les perceuses.
On joue à faire bouger les robinets mis en exposition.
On s'émerveille devant des roues de rollers.

On commence à avoir faim, et puis on a beaucoup marché.
Lio est curieux de voir le quartier chinois.
Je l'emmène aussitôt.

On se trouve un petit resto sympa avec menu "buffet à volonté".
On se régale.
On y resterait presque des heures de plus.

21h.

Déjà.
On se met en route vers chez Reno.

Là bas il y a Milie, je saute de joie, et puis il y a Th et d'autres, mais pas ma pote.
On avait pourtant prévu de discuter, elle était censé m'annoncer qu'elle sortait avec Th.
Bon.

En l'attendant je commence à boire ma bière ramenée du nord, je discute avec les autres.

23h.
J'ai fini ma bière, je plane légèrement au dessus de la réalité.
Je parle de mon amant téléphonique, de ma mère, de je sais pu trop quoi, juste je suis bien.

Et là, badaboum.

Ma pote qui se pointe.
Que va-t-il se passer ?

Elle pose ses deux petites mains sur mes yeux.
Je devine tout de suite qui c'est.
Elle me colle un bisou.
J'attends la suite.

(Là elle est censé "me dire des choses", donc m'annoncer qu'elle a pris la décision, ma foi un peu surprenante, de sortir avec mon ex le No-life, elle qui m'a toujours dit que "berk berk oh non je pourrais jamais sortir avec lui !", hum).

J'attends, elle fait la bise aux autres.
Et là.
Milie rentre en scène.

Assise sur le canapé, elle avance légèrement son buste, entre-ouvre doucement les lèvres, regarde en direction de ma pote, et tout en finesse, hurle (pour que tout le monde entende bien) "BAH ALORS NINETTE, Y PARAIT QUE TU COUCHES AVEC TH ???"

Grand silence.

Fou-rire.

Je n'en peux plus de rire, je crois que je suis à la limite de me faire pipi dessus.
Les autres ricanent.

Ma pote fait comme si de rien n'était, Th aussi.
Je ris comme une baleine.
Lio m'accompagne gaiement.

Bon bah voilà, officiellement j'étais pas au courant, maintenant au moins, c'est dit.

On décide d'aller dans un bar pour continuer la fête.
Je décide que j'ai trop bu pour parler de la chose à ma pote, car je vais me montrer beaucoup trop compréhensive et indulgente, je décide donc de l'éviter.
D'ailleurs elle s'occupe fort bien sans moi, l'activité consistant à léchouiller les muqueuses bucales de mon ex.

Je reste avec mon homme, on marche dans la rue, je plane.
On se retrouve dans le sous-sol d'un bar sympa où j'étais déjà allée avec Milie.
C'est elle qui a du nous guider.

Le fait de m'éloigner de ma pote fait que je m'exclue un peu de toutes les conversations.
Je ne m'en rends pas forcément compte tout de suite, mais je m'ennuie.
Lio me demande pourquoi je ne parle pas.

J'aurais préféré que les choses se passent autrement.
J'en ai marre de ces histoires.
Th me lance des regards en coin en prenant ma pote par la taille, d'un air de dire "alors, hein t'as vu, j'me tape ta copine, tu dis pu rien là hein".
Je me sens vulnérable.
Je me sens comme en guerre.

Je voudrais effacer ce passé qui tourne mal aujourd'hui.
Mais bon.

On part pour le dernier métro.
Ma pote me demande si on peut se voir demain.
Je dis que non.

Mes pieds veulent à tout prix partir, je me sens mal ici.
Ma tête doit dire au revoir aux gens.
Je fais un grand signe de main générale et je m'arrache presque en courant.

On arrive à Vincennes, on reprend la voiture, on arrive chez ma mère sans se perdre, on s'endort presque aussitôt, trop fatigués.
Il est 2h30.

Dimanche.
Famille.

Je vais chez ma grand-mère, mon père vient me chercher.
Doux dimanche, même si ma famille me colle une tristesse dans le coeur, toujours.

17h.
On reprend la voiture, direction le nord.
Avec nous, 3 covoitureurs : l'équilibriste allemand et deux étudiants.

La conversion est animée, je crois qu'il n'y a pas un seul blanc.
On parle bouquin, politique, voyage, Brésil.
On rit.
J'adore le covoiturage, les 2h de trajet passent à une vitesse incroyable.
Il fait nuit.

A la maison je branche la Play Station que m'a prêté mon petit frère.
Souvenir souvenir.

Grand choc.

La Play Station, le pilier de mon enfance, l'engin merveilleux et fascinant devant lequel nous passions des heures et heures, Crash Bandicoot, tout ça quoi.
Bah en fait, la Play Station, c'est tout pourri.
Des voitures carrées, des personnages carrés, des paysages carrés.

Je prends un sacré coup de vieux.
Ca fait mal d'avoir presque 20 ans.

J'essaye de jouer à un jeu de voiture, datant pourtant de l'an 2000 (8 ans, c'est rien 8 ans), mais je suis contraint d'arrêter car la visibilité des virages est toute naze.

Putain, c'est dur de vieillir.

Ecrit par aphone
le Mercredi 06 Février 2008
à 18:45



Commentaires :

  inconsciente
06-02-08
à 20:28

Un monde de rêves qui s'écroule.
Je connais cette sensation. Où le souvenir, ô combien merveilleux, de l'enfance est gâché et complètement remis en question par le regard de l'adulte...

Ah là là...

  ninoutita
06-02-08
à 20:31

CRASH BANDICOUT MEUF !
c'est pas pourri du tout, c'est l'avenir des années 1990!


Et Ninette, c'est mon surnom à moi. :(

  aphone
06-02-08
à 22:56

Re:

J'lui cherche un autre surnom mais j'trouve pas. Ninette, je trouve que ça colle pu trop avec le contexte.

  Delirium-Tremens
07-02-08
à 18:41

et tu verras dans quelques années (j'ai dit quelques!) quand tes gosses te parlerons et que tu pigeras rien à ce qu'ils disent parce qu'ils parlent des mots de "djeun's"... oufff le coup de vieuxxx...

  passionnee-par-les-reves
09-02-08
à 02:54

Il est super vif cet article, ça s'enchaine, et bien.

Pas cool la Ninette, mais de toute façon, il y a Lio. Dans le principal, c'est pas top, mais lui, il est là.

Y'a quelques jours des gamins du collège nous ont appelé "Monsieur Dame" avec un pot. J'ai cru que j'allais leur retourner leur appareil dentaire...


  Songe
10-02-08
à 12:34

Tu sais, la vie c'est une histoire d'allers-retours, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Un beau jour ce qui te paraît loin te semblera à nouveau bien proche et inversement. L'essentiel est de ne jamais fermer une porte, il y aura toujours quelqu'un pour repasser le seuil à un moment ou l'autre, que ce soit toi ou l'autre. L'homme est empli de faiblesses mais porte avec lui un immense besoin d'affection, alors il faut relativiser et se dire que l'autre est bête mais qu'il y aura un moment où il le regrettera et aura besoin qu'on lui pardonne, et de retrouver ce qui le rapprochait de nous.

Ca reviendra :)



  Pitseleh
10-02-08
à 12:50

J'aime bien cet article. J'adore. xD
Je me reconnais tellement bien dedans... avec la fille que tu connais depuis des années, qui a toujours besoin de toi et d'un seul coup, BIM ! le truc qui fallait pas. =/
Personnellement, ma Ninette, je l'ai zappée. Le truc c'est qu'elle a tellement à se reprocher, qu'elle pense être en guerre et se met à psycoter, à inventer des histoire, à raconter des trucs erronés aux autres... je suis trop fatiguée pour rectifier. Juste que ça va péter un jour où l'autre.

Ça doit être génial de vivre sur Paris. Mon frère me répète de faire mes études supérieures là-bas. Je dis pas non, c'est juste une question de possibilité. Faut déjà que je squatte pendant les vacances. Là aussi faut voir si je peux. Ras le bol de la Picardie pourrie. Même si y'a plus de pluie.

J'ai eu un fou rire en voyant la délicatesse de Milie. J'ai imaginé la scène, ça devait être énorme. xD

Sur ce, bonne continuation. J'attend la suite. x)


  Pitseleh
10-02-08
à 12:54

Ah, j'oubliais...
Ce matin même, l'ennui était tel que j'ai failli ressortir la Playsation. C'est bien vrai que ça pique les yeux de voir trois pixels qui se battent entre eux... et on est carrément plus au goût du jour question jeux vidéos... hier, j'étais chez une copine, son frère geekait sur la Wii. Il avait quoi... quatorze ans à tout casser.

Je dois avoir un an de moins que toi. Je me sens vieillir aussi. Ça fait mal. =)


  ecilora
10-02-08
à 14:36

Ta dernière phrase et... Oh! Oui. Je sourcille plus au "Madame" mais...
Quant au no-life, c'est peut-être un effet de hasard mais vendredi soir, on m'a montré cette vidéo là. Et, crise de fou rire.
Et les amis... Ahlalala! :) J'aime beaucoup la question super discrète de Milie...
BzOo Mamzelle

  Yojik
10-02-08
à 23:43

Où je découvre que...

... je ne suis pas le seul humain sur Terre (contrairement à ce qu'on me dit à chaque fois), à utiliser l'expression "je tombe de l'armoire".

Merci. Ce billet m'a rassuré. Maintenant je sais qu'on est au moins deux.
:-)




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