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Les mots sans le son


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Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
Roulez jeunesse

(16-17 novembre)

J'ai pris 2 billets pour Paris. C'était pendant les grèves. J'ai regardé le JT de 20h tous les jours, j'aimais bien voir le monde s'activer, mais je n'ai fait que regarder, puisque mon pessimiste chronique savait bien que la fête serait de courte durée. J'ai pas oser m'incruster.

J'ai pris mes 2 billets et je suis allée à la gare. Vais-je pouvoir aller à Paris ? Mon train initiale avec disparu mais j'ai pu monter dans celui d'après, côté fenêtre. Autour de moi, les gens s'échangeaient de grands sourires, atteint d'une soudaine envie de parler, tous ces gens qui échangent, comme si cette galère les réunissait. Paix et fraternité. "Ah c'est dur hein, un vrai combat, pas vrai madame ?". Rire. C'est si simple.

J'ai rejoins Milie dans une café Parisien près du Luxembourg, où elle semblait absorbée dans un débat philosophique avec un ami de sa fac. Je me suis contentée de sortir Félix de son sac pour continuer la lecture de mon journal intime de 2003. Redécouvrir l'adolescente de 14 ans. Celle qui n'avait aucune confiance en elle. Celle qui mettait des pourquoi dans toutes ses phrases, celle qui voulait tout comprendre, celle qui voulait être aimée, celle qui donnait trop. Celle qui s'accuse, qui souffre, qui étouffe. Tous ces mots oubliés, tous ces souvenirs n'ont fait que me remuer vers le passé. Je suis restée silencieuse.

Elle m'a emmené chez Elle. Sur le chemin on a commencé à confronter nos idées à propro de la grève. On est pas vraiment tombé d'accord et puis elle a fini par faire des raviolis. Elle m'a parlé de son amoureux. J'ai remarqué que je n'étais plus jalouse de leur couple, si amoureux depuis 4 ans. Quand elle me disait qu'il ne faisait jamais rien pour elle, que jamais il n'organisait de sorti en amoureux. J'ai pensé à Lio. A nos escapades en voiture vers 2h du matin, aux bougies partout dans la chambre, aux petits cadeaux ramenés de Mercure, au dernier resto qu'on s'est payé pour nos 4 mois, aux bières qu'il m'emmène boire en Belgique. Comme quoi.

J'ai rejoins Miss G chez elle. Elle m'a coupé les cheveux, très courts. Ils touchent à peine les épaules, mais ils ont encore pied. Elle est forte pour me couper les cheveux, comme la dernière fois pour mon anniversaire, alors qu'elle n'a aucun diplôme en la matière. Cheveux courts ne tombent plus dans le dos, des dizaines de mèches à la poubelle.

Et puis Reno, "tu fais quoiiiiiiiii ?", "j'arrive", son interphone, les habitués qui sont là, Th qui arrive juste après moi, "ah c'est court" en parlant de mes cheveux, puisque la première chose qu'il fait en arrivant, c'est de me regarder, évidement. Je ne pensais pas qu'il m'aimerait toujours, et je trouve ça plutôt dingue, comme envie de sang sur les murs, quand il me parle en s'adressant aux autres, quand il me fait des remarques comme pour me faire chier, quand il parle de moi tout haut et que je voudrais l'étrangler. Et inévitablement il me gache la soirée, parce que je me sens mal quand il est là, parce que j'ai l'impression qu'il vit pour moi, qu'il veut que je sois témoin de chacun de ses souffles, et que je n'arrive pas à lui tout simplement "ta gueule". Je pars skouater le lit 2 places de Reno et je m'endors pour ne plus avoir à penser.

10h et je dois me dépecher de rejoindre mon père. Papy à 80 ans aujourd'hui, il s'est battu pour les avoir et pour pouvoir manger du gateau au chocolat avec nous, alors faut pas déconner. On ruse pour avoir un métro, puis un RER, puis un bus. J'aime être avec mon père. "Quand ta mère m'a quitté, elle m'a dit que d'façon j'étais mal foutu parce que j'avais des petites jambes" je lui dis qu'elle n'aurait pas pu lui trouver un autre défaut parce qu'il n'en a pas, et il me dit que j'suis vraiment une chouette fille. "Faites des gosses, ça vous servira un jour". On rit.

Papy ressemble à un enfant depuis son opération. Il ne nous attent plus pour commencer son assiète, il s'en met pleins autour de la bouche, il ne dit pratiquement rien à part "Aujourd'hui c'est mon anniversaire" ou "je veux du gateau" ou "je veux du champagne". Je lui épluche des crevettes qu'il s'empresse d'engloutir sans me remercier. Je suis heureuse qu'il soit là, à la maison, et ma grand-mère aussi, elle a acheté des fleurs, elle me dit de prendre de belles photos de nous tous, avec les fleurs sur la table, elle verse du champagne dans les verres, et elle se rapproche de son mari en souriant. J'voudrais que rien ne change.

Je pars relativement tôt puisqu'il n'y a pas beaucoup de train. Ma grand-mère nous raccompagne au RER, elle a beaucoup bu, en faisant une marche arrière elle rentre dans un poteau, puis elle cale, enfin elle ouvre sa portière pour nous dire que tout va bien, puis la referme à moitié. Elle s'en va en zigzagant. Je me promets de l'appeler dans 5 minutes pile pour être sûre qu'elle est bien rentrée. "Elle est de plus en plus drôle Mamie".

Mon père me raconte ses histoires de délinquant quand il avait 20 ans. La course poursuite avec les flics, les mobylettes qu'il piquait dans Paris, les courses de Moto et les sensations de vitesse. Fous rire dans le RER E. Je reprends mon souffre et je vois que devant moi, une jeune fille est en train de pleurer. Ca n'a pas l'air de la faire beaucoup rire, nos histoires.

On court jusqu'au train, baisers avec la main, place assise côté fenêtre, et le paysage, mon air paumé vers l'horizon, les bilans flous dans ma tête, les pensées qui s'entrechoquent, alors je pense à mon amoureux, au petit mot qu'il m'aura laissé sur la table, aux surprises que j'envisage de lui faire, et je souris de notre vie à deux, bètement, parce qu'elle me plait.

(du 18 au 25)

Et je me suis sentie seule, enfermée dans mes livres, Philippe Djian mon amour, Lucia Etxebarria mon amante, les documentaires sur la 5, Question pour un champion sur la 3, ou La Star Académie aussi, mais ça non, faudrait pas que ça s'ébruite. Les heures allongée sur le canapée, le code de la route, ma nouvelle passion pour les sous-vêtements qui font des beaux seins ( Ryne : "Tu mets des soutifs de grand-mère ! Bah pourquoi t'aimes pas ceux avec des armatures ? Prends c'ui là, il est beau. Mais prends le string qui va avec, c'est la moindre des choses !"), l'absence de Ryne aussi, la solitude, la distance avec les autres, ma nostalgie. Besoin de fête, besoin d'amis avec qui rire, besoin de confidences.

Alors nos sorties en amoureux, Ikéa, la Fnac, les projets vacances, au ski ? on verra, ses hésitations pour l'avenir, les certitudes qui rassurent.

Il y a eu la sortie en Belgique, la beauté de la ville, le bar où travaille le cousin de Ryne, la beauté du bar, les conso gratuites, la douceur du cockail fruité, l'alcool qui monte à la tête ("et moi le matin, quand Lio se réveille, il se tourne vers moi et il me murmure amoureusement à l'oreille "SODOMIIIIIIE !""),  les histoires d'un soir de Ryne, le bruit monstre qu'ont fait dans le bar, les gens qui nous regardent, et puis le Sand, la voiture avec la pleine lune en l'air, le Sand où on s'emmerde, les "boujour-aurevoir" aux amis, tous bourrés, la musique, toujours la même musique, le retour chez Ryne, ma mobylette, "houlala j'commence déjà prendre le volant bourrée", la voiture de Lio devant pour m'aider à retourner à la maison, mes doigts congelés, imperturbable à mon bonheur, c'était bien la soirée hein, moi ça m'a plu.

Le lendemain, l'anniversaire de Kournikova, les 3 bouteilles de vins blancs, la Wii, les gens qui arrivent de partout, les skouateurs aussi, la salle fumeur dans la cuisine, "Toi t'es beau comme mec tu sais, d'ailleurs t'aurais pas une clope ?", Ryne me fait des mini-tresses dans les cheveux, ce qui me perturbe un peu dans ma dégustation de vin blanc et de cigarettes, les photos, le débat sur "pensez-vous qu'une fille qui met une minijupe est une salope ?", une fille portant une minijupe qui rentre à ce moment là, oups, l'ex propriètaire de Kira qui me dit "oh non pas elle encore, y'en a marre de la parisienne !", le mec qui me raconte la dure vie de ses cheveux, la soirée qu'on a du quitter tôt parce que Lio travaille le lendemain, la bouteille de vin que je finis avant de partir, et que je vomis ensuite dans les toilettes en arrivant à la maison. Inutile de vous parlez de ma gueule de bois du lendemain.

Enfin, tout ça pour ça. Des incertitudes. Pourquoi j'écris, comment j'écris, je sais plus, pourquoi Sarkozy, pourquoi la bibliothèque ça ferme le lundi ?

J'm'en fous.

Ecrit par aphone
le Mardi 27 Novembre 2007
à 13:57



Commentaires :

  inconsciente
27-11-07
à 22:40

Pourquoi t'écris ?
Est-ce qu'on a vraiment besoin de le savoir ?
Finalement tu n'es pas si loin de celle que tu étais à 14 ans qui se disait Pourquoi Pourquoi Pourquoi ?

Si tu as besoin de trouver une raison, alors c'est pour nourrir mes moments de solitude, où je me délecte de ces ambiances que tu décris si bien.

Gros bisous poupette <3


  aphone
28-11-07
à 00:11

Re:

C'est sûr, je suis encore cette ado de 14 ans, elle reste en moi, surtout depuis que j'ai tout relu, d'où la panne peut-être, à cause des questions qui reviennent (je suis trop hésitante ah ça m'énerve)... Tu es trop mignonne, j'adore tes commentaires parce qu'ils sont touchants... 1000 bisous

  inconsciente
28-11-07
à 15:47

Re:

Bah c'est pas grave d'avoir des pannes de temps en temps !
Et puis c'est normal aussi de se retrouver en cogitation extrême quand on se reprend des bouts de passé dans la gueule. Même s'ils ne sont pas toujours des souvenirs désagréables.
Y'a ceux qui l'écrivent pour évacuer
Et ceux qui cogitent, qui digèrent.
Moi aussi ça m'avait fichue dans un drôle d'état de relire tout ça.
Et puis je me dis que je suis la même. Que j'ai juste grandi.
Et que je préfère mille fois ma vie actuelle que celle d'avant.
De toutes façons, revenir en arrière c'est de l'utopie !

Bisous mon ptit chou

  aphone
28-11-07
à 17:43

Re:

Entièrement d'accord !

Mais même pour moi c'est pas agréable les pannes, j'aimerais bien pouvoir écrire sans relache, mais parfois j'hésite trop et je n'arrive plus du tout à produire alors ça donne du vide ... M'enfin =) C'est pas grave ! On va pas mourir hein ^^

Gros bisous pitchounette !

  ninoutita
28-11-07
à 18:58

Tiens, mon week-end était très blanc aussi (et fumant).
J'aime bien le passage où tu parles de l'anniversaire de ton papi. Parce que ça me fait repenser au mien qui a l'air d'être aux antipodes du tien :)
 

  aphone
28-11-07
à 20:56

Re:

Faut dire qu'il a beaucoup changer mon Papy ^^

=)

  Perfect-plank
29-11-07
à 11:37

pourquoi t'écris ? le pourquoi n'a que peu d'importance finalement comparé à ce que ça peut te procurer de le faire...
on est tous encore un peu l'ado qui écrivait des pourquoi
et c'est sans doute pour ça qu'on continue d'écrire...

toujours aussi beau, et tes "pannes" ne m'annoncent que la naissance d'un texte d'autant plus touchant...

à bientot, des bisous !

  aphone
29-11-07
à 14:37

Re:

=)

Gros bisous la belle !!

  ecilora
29-11-07
à 14:08

La bilibiothèque ça ferme le lundi parce que c'est ouvert le samedi! :D lol
non, mais c'est la question à 1000€ ça! nous quand on nous la pose, on regarde le/la client(e) avec un grand sourire en répondant que c'est le seul jour de la semaine où on est fermé (oui, parce qu'elles ouvrent le dimanche matin... et moi, je dors). Non, mais! heureusement qu'il y a le lundi pour se recréer un semblant de vie et d'activités! :D
Et pour la panne d'inspiration... baaaah... Tu as l'air d'avoir trouvé la solution. Moi, je buggue toujours! ^^
Toujours bloquée, ta fac?
BzOo dOo

  aphone
29-11-07
à 14:39

Re:

Putain, tous des chomeurs, et ça fait bac +3 pour interdir les gens d'aller s'instruire le lundi, on est pris en otage par une minorité !!! ^^

La solution, boué, tu vas voir que cet article va être suivi d'un vide de 2 semaines encore une fois (non non, dis pas de conneries, aaaah il ne faut pas, il FAUT écrire !)

Fac bloquée, prochain vote le 2 décembre =)

Gros bisous !

  ecilora
29-11-07
à 20:16

Re:

pour le blocage des facs on va aussi voter le dimanche? Ahahah. lol
Non mais te plains pas... C'est pas grave, en décembre ya toujours plein de trucs à faire... On arrive toujours par raconter quelque chose! :D

  aphone
29-11-07
à 20:46

Re:

Lol ouai moi aussi je viens de me rendre compte que ça tombait un dimanche ^^
Date à revoir.

Hum je viens de perdre l'affaire du siècle sur ebay, l'épilateur de mes rêves, je suis aigrie ...

Bonne nuit !

  mondaye
29-11-07
à 21:02

Sarkozy..., parce que moi, héhé !

Mais jt'em bien quand même x)

Et puis, quand tu parles de tous ces projets de n'amoureux, j'me dis que ça serait bien que j'en fasse un peu aussi, histoire d'aérer tout ça... Mwi mwi ^^

Bises :p

  inconsciente
08-01-08
à 18:52

Bon alleeeeez.
J'ai envie de te lire.
S'il te plaiiiiit.



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