Texte écrit le 4 septembre 2007, retrouvé aujourd'hui par hazard.

...

Je vais pas faire comme si tout allait SUPER MEGA BIEN dans mon petit nid d'amour.
Parce que non.
C'est faux.

Y'a un hic.
Un sorte de gros nuage noir qu'on a vu mais qu'on fait semblant d'ignorer.
Une éléphant d'Afrique qui fonce droit sur moi mais que je snobe tranquillement.

C'est le soir où il m'a dit "je suis de droite".

Hein ?

Ca m'a fait une petite décharge froide dans tout le corps, mais j'ai pas frémi.

J'ai fait comme si il avait eu une maladie pas trop grave et que j'allais finir par le guérir.
Tu parles.

Avec Th, qu'était centriste, c'était pas facile pour mes convictions.
Là j'vous dis pas.

Et c'est comme ça que je me suis retrouvée à fuguer dans les champs un dimanche soir.

Parce qu'ici pour moi c'est la campagne.
La cambrousse.
La jungle.

Non je ne suis pas à Lille même, mais pas loin.

Alors j'ai marché le long des maisons en briques rouges à 3 étages maximum, en quète d'un métro où d'un bus.
J'avais dans la tête que si j'allais vers des centres villes, j'allais bien finir par trouver des humains et des moyens de transports en commun.

On venait d'avoir une discussion plutôt mouvementée avec Lio, et après avoir versé quelques larmes de rage, j'me suis barrée avec mon Nano dans les oreilles.
Les Wriggles.

Arrivée au métro, des hommes en orange m'ont sauté dessus pour m'aider à trouver mon chemin.
Je crois qu'ils sont payés pour ça, ils s'ennuient.

Alors ils m'ont posé dans un métro et je suis partie à la recherche de la maison de Ryne.
Sans téléphone, sans rien, juste mon Nano.

J'ai dû prendre un bus sans connaitre ma destination.
Le conducteur m'a aidé.

"Vous voulez aller où ?
- Euh ... en fait, je ne connais pas l'adresse.
- Vous ne connaissez pas le nom de la rue ?
- Non.
- Pas de monuments particuliers aux alentours ?
- Euh, je sais que c'est près d'une église.
- Ah, bon, bah y'en a une pas loin, on verra bien !"

Malgrès tout j'ai fini par attérir devant chez elle, sous mes propres applaudissements.
J'ai ouvert la porte (n'ayant toujours pas découvert la fameuse sonnette) et je suis tombée sur elle, qui affichait une expression de visage plutôt surprise ma foi.

Je lui raconte brièvement ma fugue et sa raison.
Les mots horribles, les larmes de rage, l'envie de le quitter sur le champs, d'aller à la gare dans le premier train, "mais j'vais pas partir sans ma ratoune et mon lapin tout de même".

Pendant ce temps, inquièt, il me cherchait dans toutes les villes, dans toutes les gares.
Au téléphone je lui dis de venir me chercher chez Ryne.

La nuit est tombée depuis un moment.
Silence dans la voiture.
On a pas reparlé du problème.
J'voulais pas tout gacher comme ça, sur une incompréhension, sur un sujet que je maitrise mal, et lui aussi.

...

C'est drôle, j'ai réalisé pas mal de choses entre temps.
Qui ont fait que ce problème n'en ai plus vraiment un, au final.

Même si on est pas toujours d'accord.
Même si, à la fête de l'huma, il a pesté contre certains discours.
Moi aussi, j'ai pesté (contre le symbol du Ché qui me gave, j'avoue).
Parce que même la gauche à ses défauts.

A force de dialogues et d'exemples, j'ai pu constater que l'homme de mes nuits n'était pas aussi horrible que ça.

J'ai compris que bien souvent je me braquais, que j'avais des idées reçus sur les personnes de droites comme étant des gens racistes, horriblement nationalistes, riches et égoistes, et que forcément, ça donne une mauvaise image.

Suis-je en train de renoncer à toutes mes convictions parce que je l'aime ?
Est-ce qu'il est vraiment de droite ?
Est-ce que je suis réélement de gauche ?
Puis-je seulement me permettre de généraliser ?
Après tout, j'ai toujours confondu ma gauche et ma droite.

Sincèrement, je ne suis plus sûre de rien.

En revanche, si vous le coeur vous en dit, allez signer cette ravissante pétition au sujet du projet de loi permettant la prise d'ADN dans le cadre de la lutte contre l'immigration http://www.touchepasamonadn.com/

=)