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Les mots sans le son


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Non, je parle de l'écriture personnelle, de ce mouvement qui va de l'intérieur vers l'extérieur pour exprimer ce qui s'est imprimé en soi - écrire pour dire son expérience, ses rêves, écrire pour dire son désir, l'attraper dans le filet des mots comme un poisson gigotant.
Celle que vous croyez, de Camille Laurens
I wanna a perfect body
--> to keep my boyfriend

Américan history X.

Je me doutais bien que ce film serait du genre remuant, à vous démélez les intestins toutes la soirée, et vous d'essayer de les remettre dans le bon sens, malgrès les images et les mots encore trop vivant dans le creux des yeux.

Ce film est merveilleux, Edward Norton est beau, le message est sublime.
Et les choeurs, tristement religieux, qui viennent se poser sur les scènes au ralenti, le noir et blanc, le visage défiguré par la haine.

Remuée.
Et amoureuse.

***

Et puis moi aussi, j'avance au ralenti.

Ce premier cours de chant, auquel j'aurais du assister jeudi soir, je n'y étais pas,
parce que Lille est trop grand, malgrès tout ce que j'ai pu dire de médisant, Lille, c'est trop grand, c'est comme Paris, trop de rues, trop de sens interdits, trop de gens qui ne savent pas.

J'ai roulé pendant 3h, le bout des doigts congelés, le corps fatigué, à me perdre toujours dans des endroits différents, à prendre des faux raccourcis, parce qu'il ne faudrait jamais avoir l'idée de prendre des raccourcis alors qu'on n'en sait rien.

Je ne suis pas allée en cours, à cause de la soirée fondue savoyarde et du vin.
Surtout du vin, je crois.
Mal à la tête.

J'ai parlé avec lui toute la soirée, dans le noir, la lueur des cigarettes, les pieds sur ses jambes, les yeux amoureux qui le dévorent, avalant ses paroles, m'amusant à le convaincre du contraire, parce qu'il m'a dit que j'étais forte pour ça.

Sa mère est malade, elle a craché du sang, elle tousse trop, ça se dégrade, il me dit "ça ne m'étonnerait pas de me retrouver orphelin dans pas longtemps, vu son état", je grimace, lui dit que non, qu'elle va vivre encore longtemps, il fait un signe négatif de la tête, et je sens ce fatalisme dans sa voix, cette habitude de tout perdre, lassé, presque incapable d'émotion, juste réaliste.

Moi je la trouve bien sa mère, toujours aussi gourmande, sa fourchette plongée amoureusement dans la fondue, je vous prends un dernier morceau et j'y vais - c'était pas déjà le dernier tout à l'heure ? - Ta gueule ! et nos rires.

J'ai le coeur tout serré aussi, quand après il émet des doutes sur la durée de notre couple, parce que je m'enèrve souvent pour des rien, et que ça lui retombe toujours dessus, mon amour, tais-toi, je t'aime trop.

Ryne aussi a séché les cours, et elle me venu me voir, vendredi matin, triste, toujours à cause de lui, et je me sens impuissante dans ses moments, je voudrais aller lui dire 2 mots, à ce mec, elle m'en donne la permission, alors samedi soir, j'irais lui dire 2 mots, à ce mec.

On regarde des photos du danger de samedi soir, c'est un danger de niveau 4, blond, les yeux bleu, avec un corps parfait, et qui est célibataire en plus.

Dans ses moments, je prie Dieu pour qu'il me transforme en bombe sexuelle, mais Dieu ne m'écoute jamais, penses-tu.

Je tombe sur des photos de Lio avec elle, le visage tout près du sien, leurs yeux bleu à tous les deux, leur beauté, leur complicité.

Et je prie Dieu encore plus fort pour être une bombe encore plus sexuelle qu'elle.
Mais Dieu commence à en avoir sérieusement ras le cul de mes caprices.

Je sombre dans une niaiserie sans fin, admirant mon homme, le voulant pour moi toute seule pour toute la vie, car l'amour est un enfant capricieux et malhonnête, qui n'pense qu'à lui, qu'à sa pomme sans se soucier du reste, ça va de sois.

Il y a la petite russe, l'amoureuse du révolutionnaire-blond, que j'ai enfin trouvé.

Quand je suis arrivée mercredi matin en cours, avec mes yeux de lapin albinos, assise au fond, et qu'elle s'est retournée pour me sourire, je n'ai pas pensé à réagir, et elle ne s'est plus retournée après, alors j'avais toujours mes doutes, mais quand elle a lu une phrase latine avec son accent slave, j'ai fondu. Envie de la croquer, cette petite blonde à l'air appliquée, envie d'aller lui parler, mais je n'ai pas osé. Ca sera pour la prochaine fois.

Sur Msn, il me raconte leur coup de foudre, son arrivée en France cette année, il me dit "quand elle ne comprend pas un mot, elle l'écrit en phonétique, et le soir, elle me demande ce que ça veut dire".

Je fonds.

Bon alors, ne perdons pas de temps, il faut que j'aille chercher ma tenue de combat avec Ryne, pour ce soir.
Pour le danger du niveau 4.

Faut tout faire sois-même.

Ecrit par aphone
le Samedi 20 Octobre 2007
à 11:51



Commentaires :

  mondaye
21-10-07
à 12:12

Ah, ça fait un moment que c'est un incontournable de ma DVDtèque American History X, je l'avais même cité dans mon TPE xD

J'suis fana d'E. Norton, alors bon :x

Faudrait qu'ils fassent des lots de DVDs par acteurs. Comme ça j'achète toute sa filmographie xD

Pour info si tu connais pas, il est pas mal non plus dans Fight Club ;) (de même que ma chère et tendre Helena Bonham Carter *_*)

Bisooox ^_^

  aphone
22-10-07
à 00:17

Re:

Si si j'ai vu Fight Club, mais je trouve que le meilleur c'est American history X, il est franchement beau.
J'ignore encore pourquoi.
Merci de passer !


  inconsciente
21-10-07
à 14:30

Trop mignonne cette petite russe.
Ça m'donne envie de voyager.
Ou peut-être juste d'aller voir la mer.
Ou d'entendre un autre accent.
Ou de voir de nouveaux gens.
Ou de rêver.
Pour oublier que je n'ai toujours pas de ses nouvelles.

Je t'aime Aphone.
Et ça me touche que tu rêves de moi  :)

  aphone
22-10-07
à 00:19

Re:

Oui j'arrête pas de réver de toi, c'est trop bizarre. J'anticipe peut-être.
Et moi toujours pareil, je te souhaite bien du courage pour ton Prince, et que tu ne souffres pas trop...
Milles bisous <3



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