J'me sens comme perdue.
C'est à force de ne plus écrire assez.
Pas le temps.
Toujours avec des gens, toujours entre un câlin et une fête.
Mon esprit qui s'embrouille.
Il me faut des certitudes.
Il me faut des mots.

Il a mis ses grosses enceintes et il bouge la tête de droite à gauche en allumant sa clope.
Motivation à ranger.

Je m'enroule sous une couette après l'avoir aider.
Motivation à écrire.

***

Rentrée d'Espagne j'ai passé beaucoup de temps à dormir.
Il ne m'a pas appelé tout de suite et j'ai paniqué.
Peur qu'il ne m'aime plus.
Stupidité.

Dimanche soir à minuit, voyant mes doutes et ma tristesse, il a pris sa voiture pour Paris.
J'ai sauté dans le bus pour rejoindre Jc et Ninette en l'attendant.
Sur-exitée.

Douces retrouvailles.
Je crois bien que j'avais oublié les formes de son corps, les odeurs, les sensations.

2 jours plus tard, il mettait mes deux rongeurs dans sa voiture et nous partions pour Lille.
Autoroute, aventure, une bière au pied d'une église, un coucher de soleil.
Et une fritte une fois.
Forcément.

"Heureuse".

Il s'est endormi presque aussitôt alors que je m'amusais à lui faire des chatouilles pour qu'il reste éveillé.

Jeudi soir j'ai vu l'une de ses ex.

Laura.

Celle qui est belle et intelligente à la fois.
Celle qu'il regrette le plus.

J'me suis sentie obligée de boire beaucoup et d'aller parler à des inconnus.

Mais c'est plutôt bien passée, j'avais l'alcool joyeux et je crois bien que Laura m'a prise pour une fille très stupide et chiante.
Tant pis.

C'était vendredi soir qui était vraiment dur.

Il m'avait emmené à l'anniversaire d'un petit de 2 ans.
Bien sûr, on pensait qu'il en avait 3.
On lui a acheté de la pâte à modeler.

- Oh non ! La dernière fois qu'on a essayé de lui faire jouer avec de la pâte à modeler, il essayait de la manger !

Ah oups pardon.

En entrant dans la pièce je vois Marion.
J'avais déjà pas très envie de la voir.
Comme des envies de gerber sur la moquette du p'tit.

Je lui fais la bise.
Sourire.
L'air de dire que je l'aime bien.
Alors qu'elle est habillée comme la femme de louis 14.

J'avance mes joues vers les autres personnes, mécaniquement.
Je vois que je m'approche d'une brune qui me rappelle quelqu'un.

Oh non.
Pas la grosse nympho s'il vous plait.
Pas elle.
Pas 2 ex dans la même soirée.
Pas 3 ex en deux jours.

Pas la grosse nympho.
Le genre de nana à vouloir qu'on lui enfonce des objets dans la foufe et à prendre des photos d'elle en train de faire sa salope.
En temps normal j'aurais peut-être sympathisé.
Mais c'est l'ex la plus récente de lio.

Ryne et moi on aimerait bien lui casser les dents.
Surtout qu'elle a pas l'air super futée la meuf.
Bref.

Je lui fais la bise en retenant mon souffle.
Je m'avance vers une autre joue et j'entends les deux pouffiasses glousser derrière mon dos.

Ok, la soirée commence bien.

J'envoie un texto à Ryne.
C'est vital.

Je vois Lio parler à la grosse cochonne.
Je les vois tout près l'un de l'autre et j'ai vraiment envie de repeindre la moquette.
Je lui lance un sale regard.

J'ai dû me tenir correctement pendant 2h à tout casser.
A parler avec une grosse qui avait l'air con comme un linge sans vraiment l'écouter.
Au bout d'un moment je suis allée me réfugier dans la cabane des gamins.
Au milieu des ballons et des petites voitures.
J'avais envie de mourir.
Envie de partir.

Lio m'a rejoint.
Il est resté perplexe face à la gravité de mon état émotionnel.
Il m'a tiré par le bras pour qu'on aille manger le gâteau.

J'arrivais même pas à faire semblant de sourire.

Whisky coca.
J'ai dû m'en servir 5 verres.
Ca a fait balisé le jeune père qui comprenait pas trop et qui rigolait un peu.

Salle de bain.
J'appelle Ryne avec le portable de Lio.
Elle est encore en Angleterre.
Ouai j'suis sans pitié.

On dit des saloperies sur les pouffes pendant 10 minutes.
Je l'écoute me parler un peu d'elle.
C'était comme si j'étais pu dans cette galère.
J'me sentais un peu mieux.

Après avoir niqué le forfait de Lio, pas la force de me lever.
Juste la force de finir le whisky coca.
Et encore.

Lio vient me voir plusieurs fois et j'l'ignore comme une merde.
J'arrive pu à me contrôler.
J'ai trop mal.

J'voudrais courir jusqu'à la gare et prendre un train pour Paris, même si c'est une première classe à 50€.
Je hais ma jalousie.
Stupide.

C'est l'heure de partir.

Le pompon c'est que Marion se fait raccompagner par Lio le taxi.
On se retrouve encore une fois à 3 dans la voiture.
J'regarde l'horizon et j'le fais même plutôt bien.
Genre tout va bien et tout.
J'attends même qu'elle ait bien fermé la porte de chez elle avant de remettre ma ceinture.
Histoire qu'elle se fasse pas violer non plus.

Je sens que Lio m'en veux.
Grand silence.
J'incline mon siège à fond et je fixe le ciel.
J'ai mal.

J'lui demande si on peut pas aller dans un bar rien que tous les deux.
Il me dit qu'il m'emmène quelque part.
Surprise.

J'regardais les panneaux qui indiquaient Paris et j'avais peur qu'il me ramène chez moi.
J'aurais voulu en finir.

Il arrête la voiture dans un endroit plutôt désert.
Va-t-il me violer et me découper en morceaux ?

Non.
Il m'emmène sous un sol pleureur.
Partout autour de nous, il y a des lapins qui bondissent.
Je les montre du doigt comme une enfant de 2 ans.
J'arrive pu à parler.

On s'assoit là.
La douleur pèse trop en moi.
Ca faisait tellement longtemps, une douleur pareille, un truc oppressant, à pu savoir respirer bien comme il faut, je voulais que ça se barre, alors mon corps à pris une petit branche cassée sur l'extrémité, il a commencé à griffer ma peau lentement en appuyant fort pour que ça saigne, mais l'outil n'était pas assez coupant, il a juste fait des traces sur la peau, sans rien sentir, parce que la douleur était toujours moins forte que celle qui me serrait l'intérieur, et dans l'obscurité il a finit par voir et par me tenir les deux mains, sensation d'agonisée.

Je crois bien que j'ai pété un câble, et ça faisait bien longtemps que ça ne m'était plus arrivé.

On a fini tout le deux allongés dans l'herbe, je respirais fort et mal, il me serait le plus qu'il pouvait, il me rassurait, il disait les mots qui viennent du coeur, et c'est là qu'il m'a dit "tu sais, je te l'ai pas vraiment demandé parce que je sais que c'est un peu tôt et que tu aimerais bien avoir ta chambre sur Lille, mais ça te dirait pas qu'on emménage ensemble ?" j'ai souri bêtement jusqu'aux oreilles et je lui ai dit oui, qu'on ne se quitterait plus jamais.

Et puis je suis tombée d'épuisement dans son lit.

Depuis j'ai un peu peur.
Partagée entre la tristesse de vivre seule et la peur de vivre à deux.
Je l'aime.

Je crois que j'ai besoin d'avis extérieurs.
Ca fait très peu de temps que je le connais.

Qu'est-ce que je fais ?

J'suis paumée !

(Musique : RER - Losing my religion)