Ca avait commencé comme ça.

Un jour, j'étais devant mon ordinateur (comme tous les jours), papotant avec Reno sur MSN.
Et puis il me dit "parfois j'ai vraiment l'impression que tu es une gamine qui vient d'une autre planète".

Je me suis éloignée de mon ordinateur, les yeux dans le vague, vertige, et j'ai commencé à pleurer.
J'ai pleuré bêtement parce que mon ami m'avait dit que j'étais une gamine qui vient d'une autre planète.

J'aurais pu le prendre comme un compliment.
J'aurais pu rigoler et lui retourner une autre insulte comme "toi d'abord t'as redoublé DEUX FOIS" et pan dans sa tête haaaaan la vanne qui tue.
Bin non.

Alors j'ai commencé à me trouver un peu ridicule.
Le malheur, on le cherche un peu je pense.
Et si je regarde tout de travers, j'en aurais pas fini d'user mes rouleaux de PQ à pleurer.

Un mot m'a traversé les oreilles.
HUMOUR.

L'humour te sauvera ma fille.
C'était comme une apparition de Dieu à ma fenêtre.

Depuis, j'ai écris que des trucs rigolos.

Mais bon, comme tout le monde, je suis pas toujours rigolote.
Parfois, mon chéri me tord le coeur et ça j'y peux rien.

J'ai fait le test, j'ai placé les deux sur un ring.
HUMOUR vs AMOUR.
Eh bien c'est amour qui a gagné.
Fuck ...

Oh je m'étale je m'étale je ne sais pas ce qui m'arrive, j'ai juste les doigts qui courent sur le clavier.
On dirait le fruit de la tristesse.

Il est venu chez moi tout à l'heure, mon amour.
Une heure peut-être.
Et puis il est parti en disant qu'il voulait absolument aller chercher un CD chez son pote pour ensuite l'installer chez lui et peter la gueule à un monstre.
Après il se sentirait mieux.

Qu'est-ce que tu voulais que je lui dise, ça se voyait à 3000 Km qu'il en crevait d'envie.
J'étais triste mais je l'ai laissé partir avec le sourire.

Quand il m'a dit qu'en fait aujourd'hui on était mardi et que son monstre il était là que le mercredi, ça m'a pas fait rire.
Je HAIS son jeu.

J'ai terminé de faire ma lessive.
Il m'attendait, je devais aller chez lui.
Mais je pouvais pas.

La dernière fois que je suis allée chez lui, depuis notre décalage horaire, j'ai passé une super mauvaise nuit.
Il faisait noir, il faisait silence, il dormait, je le dévisageais, j'avais une envie folle de le prendre dans mes bras et de l'embrasser, mais il dormait.
Ca a duré 5h.

Vers 4h du mat il m'a pris difficilement dans ses bras en grognant un "pourquoi tu pleures ?".

J'avais pas envie que ça se reproduise.
J'voulais pas pleurer à l'autre bout de son grand lit, et m'endormir au moment où il se lèverait pour partir.
J'le veux vivant ...
J'le veux pas ronflant, inconscient, inerte.

Mais voilà, je l'ai bien cherché, je suis seule.

***

Tout ce dont j'avais envie, le plus envie, la chose qui m'aurait fait le plus plaisir, c'est que tu viennes chez moi ce soir.
Mais tu n'aimes pas venir chez moi.
Tu crois que ça te ferait plaisir si je n'aimais pas venir chez toi ?
Une sorte de "oh c'est relou chez toi", comme si c'était nul, comme si c'était vraiment pas l'endroit ou j'avais envie de me retrouver.
On serait bien embêter pour faire l'amour.
On devrait peut-être se forcer.
Je sais pas ...

Le fait est que moi je viens chez toi.
Casiment tout le temps.
C'est devenu un réflexe bien pratique pour toi.
Tu m'appâtes avec ton confort, avec ton lit deux places, tout ça pour ne pas trop t'éloigner de ton ordinateur.
Et moi comme une conne j'accepte, je viens, je te fais des bisous, je pense à ton plaisir, j'abandonne le reste, mon ordinateur, mes petits animaux, mon confort, mes affaires, et je viens chez toi.
Je dois être un peu stupide.

C'est ce que je ressens quand je me retourne.
Je vois mes efforts, et je ne vois pas les tiens.
Et j'ai mal.

Je me dis que je ferai mieux de trouver qqn qui n'aura pas la flemme d'aller chez moi parce que "c'est relou".
Je te déteste et j'ai envie de te faire mal, que ce soit physiquement ou non, mais comme tu n'as pas voulu venir, ça serait l'autre.
Je te déteste.

Tout ce dont j'avais envie, le plus envie au monde, la chose qui m'aurait fait le plus plaisir, ça aurait été de te voir.
Mais si je ne viens pas, tu ne viens pas.
C'est comme si tu ne me retenais pas, comme si je me jetais dans le vide sans élastique.
Comment tu veux que j’aie confiance après.

Alors tu me diras que j'en fais tout un plat, que franchement tu délires, on avait prévu ça et que si tu me l'avais demandé je l'aurais fait.
Ou pas.
Mais j'ai trop mal pour t'expliquer ce que tes gestes et tes mots symbolisent pour moi.
Toi tu ne fais pas gaffe.
Toi tu ne te mettras à pleurer que si je te quitte.
Tu verras pas des signes ou des symboles, t'auras pas de doutes, t'auras pas le coeur tout serré parce que j'ai eu la flemme de passer te voir.
T'es pas pareil.
Mais ne m'accuse pas d'être comme je suis.
Parce que je suis juste en train de pleurer.

Et je t'en veux ...

Je sais bien que la petite aiguille va tourner au moins 6 fois avant que je m'endorme, et que je vais penser à toi, toute seule.
Et c'est pas facile.